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International

Liban : Appel aux garants de la trêve à sommer Israël de se retirer


Rédigé par L'Opinion Lundi 17 Février 2025

Le Liban a appelé, lundi, les garants de la trêve à sommer Israël de retirer ses troupes du sud du pays le 18 février, nouveau délai imparti après l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah dont le chef du parti a réitéré l’exigence d’«un retrait total» de l’armée israélienne des territoires libanais.



Le président libanais Joseph Aoun a dit craindre lundi qu'Israël ne se retire pas totalement du sud du Liban le 18 février comme prévu dans le cadre de l'accord de trêve, affirmant que la solution aux armes du Hezbollah était une question interne libanaise.
"Nous avons peur qu'un retrait complet ne soit pas réalisé demain", a déclaré M. Aoun, selon un communiqué de la présidence. "L'essentiel est qu'Israël se retire, et les armes du Hezbollah seront abordées avec des solutions sur lesquelles les Libanais s'accorderont", a-t-il ajouté.

Aussi, un communiqué de la présidence interpelle les garants de l'accord à «assumer leur responsabilité» en apportant leur aide.
"Nous poursuivons les contacts à différents niveaux pour pousser Israël à respecter l'accord, à se retirer à la date prévue et à libérer les prisonniers", ajoute la présidence dans son communiqué.

De son côté, le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a estimé dimanche qu'il incombait au gouvernement libanais de pousser Israël à retirer ses troupes d'ici mardi.

L'armée israélienne a mené à l'automne une offensive terrestre dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, et ses troupes y sont restées après la fin des hostilités.

Selon les termes de l'accord, l'armée israélienne était censée avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU devaient être déployés. Le Hezbollah devait, lui, démanteler ses infrastructures dans le sud et se retirer au nord du fleuve Litani.
Mais l'échéance a été repoussée au 18 février.
 
Le Hezbollah exige un retrait total de l’armée israélienne
 
"Concernant la période de retrait, il semble qu'il y ait un accord tacite, voire explicite, des États-Unis pour prolonger cette période", a déclaré Karim Bitar, spécialiste du Moyen-Orient à Sciences Po Paris.
"Le scénario le plus probable est donc qu'Israël maintienne son contrôle sur quatre ou cinq collines qui dominent la majorité des villages du sud du Liban", a-t-il ajouté.

L'armée israélienne mène quotidiennement des opérations de dynamitage des maisons à la frontière et continue de mener des frappes à travers le pays, dont trois dans l'est dimanche, selon l'agence officielle Ani.

Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a réaffirmé la revendication d’un retrait total de l’armée israélienne des territoires libanais, précisant qu’il n’y a aucune excuse qui pourrait lui permettre d’y rester. Selon Naïm Qassem, l’Etat libanais ne doit pas accepter que l’armée d’occupation israélienne reste, que ce soit dans cinq points stratégiques ou ailleurs.
Entretemps, l'armée israélienne a mené de nouvelles frappes contre des sites du Hezbollah équipés de lance-roquettes au Liban, sans préciser le lieu exact.
 
Plus de 870 violations israéliennes du cessez-le-feu
 

Dans le sud du Liban, une femme a été tuée par des tirs israéliens alors que des déplacés tentaient de rentrer chez eux, selon l'agence officielle libanaise ANI.

Lundi, une frappe de drone israélien sur une voiture a fait un mort à Saïda, la plus grande ville du sud du Liban, selon l'Ani.
Ces développements surviennent à l'heure où le secrétaire d'Etat Marco Rubio a déclaré à Jérusalem que les Etats-Unis et Israël attendaient de l'Etat libanais "d'affronter et de désarmer le Hezbollah", considéré comme une organisation terroriste par Israël et les Etats-Unis.

Un fragile cessez-le-feu est en place au Liban depuis le 27 novembre, après des mois de bombardements entre Israël et le Hezbollah qui ont dégénéré en un véritable conflit en septembre dernier.
Israël a cependant commis plus de 870 violations de l'accord de cessez-le-feu, tuant et blessant des dizaines de personnes au Liban, dont des femmes et des enfants.
 

 
 

​Israël aurait menacé de frapper Beyrouth

Le Liban a interdit l’atterrissage de vols iraniens à Beyrouth à deux reprises cette semaine, après des avertissements des États-Unis selon lesquels Israël pourrait frapper l’aéroport si ces avions atterrissaient, a révélé une source sécuritaire libanaise à l’AFP.
Le premier incident s’est produit jeudi, lorsque les autorités libanaises ont informé l’Iran qu’un vol à destination de Beyrouth ne devait pas décoller.

Selon la source, «par l’intermédiaire des Américains, Israël a informé l’État libanais qu’il ciblerait l’aéroport si l’avion iranien atterrissait au Liban».

Suite à ces avertissements, le ministère libanais des Travaux publics et des Transports a refusé l’autorisation de vol, après consultation avec le Premier ministre Nawaf Salam et le président.

Un second vol iranien, prévu vendredi, a également été interdit de décollage, ce qui a entraîné une réaction immédiate des partisans du Hezbollah, qui ont bloqué la route menant à l’unique aéroport international du Liban en signe de protestation.

Dimanche, le Hezbollah a réagi en appelant le gouvernement libanais à revenir sur sa décision et à ne pas se plier aux pressions étrangères. Dans un communiqué, le mouvement pro-iranien a déclaré : «Nous exigeons que le gouvernement revienne sur sa décision d’interdire aux avions iraniens d’atterrir à l’aéroport de Beyrouth et prenne des mesures sérieuses pour empêcher l’ennemi israélien d’imposer ses diktats».