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International

Liban : Des « jours sombres » en perspective


Mardi 29 Septembre 2020

L’échec de l’initiative française pour essayer de sortir le Liban de sa crise enfonce encore plus le pays dans le marasme et augure de jours noirs.



Liban : Des « jours sombres » en perspective
L’année écoulée n’a été rien de moins qu’un tremblement de terre pour le Liban, frappé par une crise économique, des manifestations de masse, un effondrement financier, une épidémie de virus et une explosion cataclysmique qui a pratiquement anéanti le principal port du pays. Mais le plus dur est à venir.

Les réserves de change du pays se tarissent, la monnaie locale devrait encore devenir incontrôlable et les incidents d’affrontements armés entre groupes rivaux s’intensifient. Les politiciens qui se chamaillent ont été incapables de former un gouvernement, mettant hors de portée un sauvetage international. La semaine dernière, une initiative française visant à former un gouvernement de sauvetage de spécialistes s’est effondrée.

Le plan du président français Emmanuel Macron a été largement considéré comme une dernière opportunité de trouver un moyen de sortir de la plus grave crise du Liban depuis la guerre civile de 1975-90. Il comprenait un calendrier de six mois pour un petit gouvernement composé d’experts non partisans pour mettre en œuvre des réformes. Méfiant à l’égard des dirigeants libanais réputés corrompus, l’Occident a subordonné des milliards de dollars d’aide à ces réformes.

Les politiciens libanais se sont initialement engagés à respecter le plan et ont nommé un nouveau Premier ministre désigné, Moustapha Adib, qui a promis de créer un cabinet dans les deux semaines.

Mais Adib a essayé d’imposer ses propres noms pour former le gouvernement sans se concerter au préalable avec les protagonistes politiques. Mal lui en prit.

Les deux principaux partis chiites, le Hezbollah et Amal, majoritaires au parlement libanais, l’ont accusé d’agir au nom de leurs rivaux politiques locaux. Ils ont insisté pour nommer des membres chiites au cabinet et pour garder le ministère des Finances. Adib a refusé et a démissionné samedi.

Les sanctions US attisent l’entêtement

Malgré toutes les pressions exercées sur les factions pour qu’elles mettent de côté leurs intérêts et leurs cadres, une autre force les pousse en partie à se rétracter: l’escalade des tensions américano-iraniennes.

L’administration Trump a intensifié sa campagne de pression maximale sur l’Iran et ses alliés par procuration, y compris le Hezbollah, avant les élections américaines du 3 novembre.

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions à deux hauts responsables politiques chiites, dont l’ancien ministre des Finances, au milieu des efforts pour former le Cabinet. Cela a alimenté les soupçons que Washington cherchait à isoler le Hezbollah et à diminuer son rôle dans tout nouveau gouvernement.

Par ailleurs, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a ouvertement réprimandé Macron pour avoir rencontré des responsables du Hezbollah lors de sa visite au Liban et a promis un plus large éventail de sanctions contre le groupe et ses alliés locaux.

Hazem al-Amin, journaliste et chroniqueur libanais anti-Hezbollah, a écrit que le groupe militant a effectivement mis le public libanais au milieu d’une « confrontation ouverte » avec les États-Unis.

Dans le site d’information panarabe Daraj, il a déclaré que les États-Unis cherchaient à faire pression sur le Hezbollah avant les élections, tandis que le Hezbollah essayait d’attendre la fin de l’administration Trump, pariant sur un nouveau président.

 








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