M’jid El Guerrab
- Vous œuvrez pour le retrait du Maroc et des autres pays maghrébins de la liste des pays à haut risque Covid, mais qu’en est-il du maintien par le Maroc de ses frontières fermées face aux ressortissants de l’Union Européenne ?
- Le maintien de la fermeture des frontières marocaines face aux ressortissants de l’UE peut être compréhensible eu égard à la différence du nombre de cas d’un côté et de l’autre de la Méditerranée. De plus, cette mesure prend place dans un contexte plus globale. Parmi les nombreuses mesures prises récemment par le ministre marocain de la Santé, Khalid Aït Taleb, afin d’endiguer cette dynamique de hausse du nombre de cas, il y a la prolongation de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire jusqu’au 10 septembre. Dans ce contexte, la décision du Maroc est motivée par des critères sanitaires. Néanmoins, cette fermeture peut être regrettée en de nombreux points. D’abord concernant le tourisme, véritable poumon économique du Maroc qui n’est plus possible. Beaucoup de Français résidant au Maroc sont des acteurs économiques dans ce secteur. Ensuite, pour les nombreuses personnes, MRE ou familles des Français résidents qui ont des proches au Maroc et pour qui l’été est souvent le seul moment où ils peuvent se retrouver.
- Jusqu’à quel point l’activisme pour le rapprochement franco-marocain a-t-il été impacté par la crise du nouveau Coronavirus ?
Six mois après, nous pouvons tirer un premier bilan et, à l’inverse, je dirais que la crise a rapproché nos deux pays. La gestion de la crise était délicate, nous avons fait face à une période inédite, que personne n’avait anticipé et nous avons vécu des mois de gestion de crise. Un défi exceptionnel a été relevé avec des pics épidémiques décalés. Le Maroc s’est légitimement protégé, qui peut lui en vouloir ! Bien souvent, les Français au Maroc ne sont pas enregistrés sur les listes consulaires, le Maroc est leur seconde maison et ils sont souvent binationaux. Dans le même temps, il fallait connaître les situations d’urgence professionnelles ou sanitaires pour établir des listes de priorité. Ce n’est ensuite que grâce à la coopération franco-marocaine, très bien huilée, que des dizaines de vols ont pu partir, avec à chaque fois des autorisations spéciales, en pleine crise.
- Au vu des restrictions qui persistent, que conseillez-vous aux titulaires de la double nationalité française et marocaine qui veulent voyager dans l’un comme dans l’autre sens ?
- La situation sanitaire évolue constamment et nous devons la surveiller. Beaucoup craignent une seconde vague. Dans ces conditions, je ne peux que conseiller aux titulaires de la double nationalité française et marocaine de s’abstenir de voyager, dans un sens comme dans l’autre, pour des raisons qui ne relèvent pas de l’urgence absolue. C’est la recommandation que fait l’ambassade de France. Il nous faut attendre et tenir compte des consignes fournies par les autorités.
- Quels commentaires vous inspirent les mesures commerciales restrictives de réciprocité à l’égard des vols commerciaux des compagnies aériennes marocaines vers la France ?
- On ne peut que regretter le fait que les vols spéciaux continuent un mois de plus, jusqu’au 10 septembre, et que les vols réguliers, programmés initialement ne soient pas remis en place. Cette situation relève plus de pays européens comme l’Allemagne qui n’a jamais accepté que le Maroc soit sur la liste verte... D’ailleurs, la récente décision d’enlever le Maroc de la liste verte de l’UE n’est pas tombée du ciel. Je l’ai très fortement contestée. Dans la situation actuelle les prises de position devraient être concordantes et les compagnies aériennes doivent avoir une politique coordonnée, au service de nos concitoyens. Il y va de l’intérêt de nos deux pays.
- Le maintien de la fermeture des frontières marocaines face aux ressortissants de l’UE peut être compréhensible eu égard à la différence du nombre de cas d’un côté et de l’autre de la Méditerranée. De plus, cette mesure prend place dans un contexte plus globale. Parmi les nombreuses mesures prises récemment par le ministre marocain de la Santé, Khalid Aït Taleb, afin d’endiguer cette dynamique de hausse du nombre de cas, il y a la prolongation de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire jusqu’au 10 septembre. Dans ce contexte, la décision du Maroc est motivée par des critères sanitaires. Néanmoins, cette fermeture peut être regrettée en de nombreux points. D’abord concernant le tourisme, véritable poumon économique du Maroc qui n’est plus possible. Beaucoup de Français résidant au Maroc sont des acteurs économiques dans ce secteur. Ensuite, pour les nombreuses personnes, MRE ou familles des Français résidents qui ont des proches au Maroc et pour qui l’été est souvent le seul moment où ils peuvent se retrouver.
- Jusqu’à quel point l’activisme pour le rapprochement franco-marocain a-t-il été impacté par la crise du nouveau Coronavirus ?
Six mois après, nous pouvons tirer un premier bilan et, à l’inverse, je dirais que la crise a rapproché nos deux pays. La gestion de la crise était délicate, nous avons fait face à une période inédite, que personne n’avait anticipé et nous avons vécu des mois de gestion de crise. Un défi exceptionnel a été relevé avec des pics épidémiques décalés. Le Maroc s’est légitimement protégé, qui peut lui en vouloir ! Bien souvent, les Français au Maroc ne sont pas enregistrés sur les listes consulaires, le Maroc est leur seconde maison et ils sont souvent binationaux. Dans le même temps, il fallait connaître les situations d’urgence professionnelles ou sanitaires pour établir des listes de priorité. Ce n’est ensuite que grâce à la coopération franco-marocaine, très bien huilée, que des dizaines de vols ont pu partir, avec à chaque fois des autorisations spéciales, en pleine crise.
- Au vu des restrictions qui persistent, que conseillez-vous aux titulaires de la double nationalité française et marocaine qui veulent voyager dans l’un comme dans l’autre sens ?
- La situation sanitaire évolue constamment et nous devons la surveiller. Beaucoup craignent une seconde vague. Dans ces conditions, je ne peux que conseiller aux titulaires de la double nationalité française et marocaine de s’abstenir de voyager, dans un sens comme dans l’autre, pour des raisons qui ne relèvent pas de l’urgence absolue. C’est la recommandation que fait l’ambassade de France. Il nous faut attendre et tenir compte des consignes fournies par les autorités.
- Quels commentaires vous inspirent les mesures commerciales restrictives de réciprocité à l’égard des vols commerciaux des compagnies aériennes marocaines vers la France ?
- On ne peut que regretter le fait que les vols spéciaux continuent un mois de plus, jusqu’au 10 septembre, et que les vols réguliers, programmés initialement ne soient pas remis en place. Cette situation relève plus de pays européens comme l’Allemagne qui n’a jamais accepté que le Maroc soit sur la liste verte... D’ailleurs, la récente décision d’enlever le Maroc de la liste verte de l’UE n’est pas tombée du ciel. Je l’ai très fortement contestée. Dans la situation actuelle les prises de position devraient être concordantes et les compagnies aériennes doivent avoir une politique coordonnée, au service de nos concitoyens. Il y va de l’intérêt de nos deux pays.
Recueillis par S. K
Covid-19
Des pays ont fermé leurs frontières au Maroc
S’alignant sur les dernières recommandations émises le 7 courant par le Conseil de l’Union Européenne, les gouvernements espagnol, suédois et des Pays-Bas ont décidé d’interdire, temporairement, l’accès à leurs territoires respectifs pour 160 pays, dont le Maroc.
En Suisse, les ressortissants des pays hors de l’espace Schengen, notamment le Maroc, ne sont plus autorisés à entrer, à l’exception de ceux provenant de vingt pays. L’interdiction édictée par le Département Fédéral de Justice et Police (DFJP) concerne 160 pays est entrée en vigueur dès dimanche dernier. Seuls les ressortissants d’Andorre, d’Australie, de Bulgarie, du Canada, de Chypre, de Corée du Sud, de Croatie, de Géorgie, d’Irlande, du Japon, de Monaco, de Nouvelle-Zélande, de Roumanie, du Rwanda, de Saint-Marin, de Thaïlande, de Tunisie, d’Uruguay et du Vatican peuvent entrer en Suisse aux mêmes conditions qu’avant la crise du Coronavirus, rapporte le journal suisse «24 heures». Ils peuvent être soumis à une quarantaine, ajoute-t-on. Il convient également de noter que cette décision ne s’applique pas aux citoyens de l’UE et aux membres de leurs familles, ni aux résidents de longue durée de l’UE et à leurs familles. Une exemption est également prévue pour les voyageurs ayant une fonction ou des besoins essentiels comme le personnel médical.
Pour sa part, la Suède a décidé de modifier sa liste d’interdiction temporaire d’entrée sur son territoire, pour y inclure les voyageurs en provenance du Maroc. A l’instar de ce pays scandinave, les Pays-Bas ont pris les mêmes dispositions pour les résidents au Maroc, certaines exceptions sont prévues.
S’alignant sur les dernières recommandations émises le 7 courant par le Conseil de l’Union Européenne, les gouvernements espagnol, suédois et des Pays-Bas ont décidé d’interdire, temporairement, l’accès à leurs territoires respectifs pour 160 pays, dont le Maroc.
En Suisse, les ressortissants des pays hors de l’espace Schengen, notamment le Maroc, ne sont plus autorisés à entrer, à l’exception de ceux provenant de vingt pays. L’interdiction édictée par le Département Fédéral de Justice et Police (DFJP) concerne 160 pays est entrée en vigueur dès dimanche dernier. Seuls les ressortissants d’Andorre, d’Australie, de Bulgarie, du Canada, de Chypre, de Corée du Sud, de Croatie, de Géorgie, d’Irlande, du Japon, de Monaco, de Nouvelle-Zélande, de Roumanie, du Rwanda, de Saint-Marin, de Thaïlande, de Tunisie, d’Uruguay et du Vatican peuvent entrer en Suisse aux mêmes conditions qu’avant la crise du Coronavirus, rapporte le journal suisse «24 heures». Ils peuvent être soumis à une quarantaine, ajoute-t-on. Il convient également de noter que cette décision ne s’applique pas aux citoyens de l’UE et aux membres de leurs familles, ni aux résidents de longue durée de l’UE et à leurs familles. Une exemption est également prévue pour les voyageurs ayant une fonction ou des besoins essentiels comme le personnel médical.
Pour sa part, la Suède a décidé de modifier sa liste d’interdiction temporaire d’entrée sur son territoire, pour y inclure les voyageurs en provenance du Maroc. A l’instar de ce pays scandinave, les Pays-Bas ont pris les mêmes dispositions pour les résidents au Maroc, certaines exceptions sont prévues.
S. K.
Repères
Le Maroc retiré de la « liste verte » de l’UE
A cause de la recrudescence des cas de contagion par la Covid-19, le royaume ne fait plus partie de la liste verte de l’Union Européenne, depuis le réexamen de fin juillet. Une liste établie sur la base de la situation épidémiologique des pays, et soumise à une révision tous les 15 jours. Cette décision ne s’applique pas aux citoyens de l’UE et aux membres de leurs familles, ni aux résidents de longue durée de l’UE et à leurs familles. Une exemption est toutefois prévue pour les voyageurs ayant une fonction ou des besoins essentiels.
Liste verte de l’UE, quels critères ?
Le retrait du royaume de la liste verte de l’UE n’a pas laissé indifférent le député M’jid El Guerrab, qui a critiqué, par voie de communiqué, cette mesure, et a demandé la réintégration du pays dans ladite liste, lors de la prochaine révision. Dans le même document, il s’interroge sur « les éléments pris en compte par les membres du Conseil de l’Union Européenne – seule autorité décisionnaire – et sur la pertinence scientifique de leur décision ».
Air France : reprise des vols spéciaux de et vers le Maroc
La compagnie aérienne française Air France reprend ses vols spéciaux en provenance et à destination du royaume, du 17 août jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire au royaume. La compagnie a indiqué dans un communiqué que ses vols de et vers Paris-Charles de Gaulle, Casablanca, Marrakech et Rabat, sont à nouveau opérationnels et ouverts aux Marocains résidents ou non du Maroc.