Osons le semi-parallèle, le hors-piste. Au début des années 1990, 2M proposait une longue émission consacrée à l’immigration positive, celle des Marocains partis à la conquête de l’Europe ou nés sur le sol du vieux Continent. On a vu défiler de beaux rêveurs mais également quelques militants évoluant dans les quartiers et banlieues «à risques» dont Adil Jazouli, activiste-président de «Banlieuscopies».
Dans le lot des invités se détachaient la danseuse-chorégraphe Nawal Benabdallah, l’écrivain Mahi Binebine pour son premier roman «Le Sommeil de l’esclave», le jeune tchatcheur Jamel Debbouze pour la première télé de sa vie, l’acteur Mehdi El Glaoui fils de la réalisatrice-romancière Cécile Aubry et petit-fils du légendaire pacha de Marrakech, le groupe de reggae Panache Culture basé à Maastricht… Mais ceci n’était qu’une opération, belle et unique en son temps.
Ici, nous évoquons un rendez-vous annuel, regroupant des Marocains du monde, les célébrant à travers des trophées. L’idée de l’évènement, folle à sa naissance en 2017, l’est encore davantage aujourd’hui puisqu’elle prend sa véritable vitesse de croisière après deux années à mettre derrière la vallée de l’oubli du COVID. Un week-end palpitant et classieux s’abat alors sur Marrakech, transformant l’espace du complexe Es-Saâdi en un lieu de villégiature haut de gamme.
Etrange fièvre novatrice
Les Trophées des Marocains du Monde, ces TMM qui font confluer des étoiles regroupées en constellations, traitent de différents secteurs aussi vitaux que porteurs de lendemains bravant l’incompréhensible résistance, s’imposant avec pure élégance. Et flagrance. A qui revient le premier trophée, ce grand prix du mérite ? A un jeune journaliste qui écrit çà et là avant de comprendre que son avenir ainsi entamé se glisse petit à petit derrière lui. Il s’intitule Amine Saâd et décide alors d’aller se projeter ailleurs, créant contre vents et marrées un mensuel qu’il espère éditer une fois par mois : Bled Magazine qui devient BM.
Dans cette publication, tournée vers les Marocains de l’étranger, de grands noms de la presse apposent leur signature dont l’énorme Abdallah Stouky. Dans la foulée de cette concluante et douloureuse expérience, notre homme accompagne des évènements s’adressant aux Marocains à travers plusieurs contrées.
Et puis, pris par une étrange fièvre novatrice, il prend sa femme (la journaliste Amale Daoud, sa complice dans BM Magazine) par la main et l’esprit et lui propose de s’engager dans un virage aux gravats favorables : créer une rencontre célébrant les réussites marocaines à travers la planète. Que manque-t-il alors ? Tout. Coucher le projet, démarcher partenaires et sponsors, toucher des acteurs censés gonfler l’évènement, passer des nuits blanches et se remettre sur pieds avec de gros doutes. La sauce finit par prendre, la moutarde montant au nez. Une première édition, intelligemment timide, est organisée en 2017. Deux autres suivent, prenant variablement du volume, suggérant la pérennité d’un rendez-vous subtil.
Voile aérien de la reconnaissance
Cette année, les TMM prennent de la maturité en tutoyant la grâce. Mieux médiatisés, ils proposent un programme gravé dans le vaste sérieux qui colle à leur «réputation», mais également chaloupé par l’apport festif qui s’y immisce avec fluidité.
Six catégories en lice pour dix-huit nommés et deux hommages hors-sol. Le jury, présidé par l’aimable et multirécidiviste pacifiste Driss El Yazami, dévoile son verdict le 19 mars en mettant sous le voile aérien de la reconnaissance des Marocains venus de Belgique, des Pays-Bas, de France, du Royaume-Uni, d’Allemagne. Les résultats sont généreusement applaudis : la très jeune et championne de kick-boxing venue de Hollande Amira Tahri, le «Belge» Sid Larbi Cherkaoui (L’Opinion juin 2021) pour le segment art et culture. Les prix consacrant les Marocains de France vont à Mounir Satouri (politique), Samira Fafi (recherche scientifique), Jalil Benabdilah (entreprise). Mohamed Elbachiri, l’autre «Belge», repart avec le trophée de la société civile. Suivent deux consécrations hors compétition, au loin des catégories.
La première est attribuée au scientifique Moncef Slaoui (Etats-Unis) qui fait aimer Donald Trump aux réseaux sociaux marocains, étant nommé par le grandiloquent président des USA pour accélérer la recherche vaccinale contre le COVID avant qu’il ne se fasse éconduire et qu’on l’accuse de harcèlement sexuel. La seconde fête de «l’autre» va à Tinghir-Jérusalem, deux lieux qui font vivre musicalement et culturellement la chanteuse Neta Elkayam (Israël), juste en notes et fausse par endroits en interprétation. En somme, les Marocains du monde en ont rêvé, Amine Saâd l’a fait.
Dans le lot des invités se détachaient la danseuse-chorégraphe Nawal Benabdallah, l’écrivain Mahi Binebine pour son premier roman «Le Sommeil de l’esclave», le jeune tchatcheur Jamel Debbouze pour la première télé de sa vie, l’acteur Mehdi El Glaoui fils de la réalisatrice-romancière Cécile Aubry et petit-fils du légendaire pacha de Marrakech, le groupe de reggae Panache Culture basé à Maastricht… Mais ceci n’était qu’une opération, belle et unique en son temps.
Ici, nous évoquons un rendez-vous annuel, regroupant des Marocains du monde, les célébrant à travers des trophées. L’idée de l’évènement, folle à sa naissance en 2017, l’est encore davantage aujourd’hui puisqu’elle prend sa véritable vitesse de croisière après deux années à mettre derrière la vallée de l’oubli du COVID. Un week-end palpitant et classieux s’abat alors sur Marrakech, transformant l’espace du complexe Es-Saâdi en un lieu de villégiature haut de gamme.
Etrange fièvre novatrice
Les Trophées des Marocains du Monde, ces TMM qui font confluer des étoiles regroupées en constellations, traitent de différents secteurs aussi vitaux que porteurs de lendemains bravant l’incompréhensible résistance, s’imposant avec pure élégance. Et flagrance. A qui revient le premier trophée, ce grand prix du mérite ? A un jeune journaliste qui écrit çà et là avant de comprendre que son avenir ainsi entamé se glisse petit à petit derrière lui. Il s’intitule Amine Saâd et décide alors d’aller se projeter ailleurs, créant contre vents et marrées un mensuel qu’il espère éditer une fois par mois : Bled Magazine qui devient BM.
Dans cette publication, tournée vers les Marocains de l’étranger, de grands noms de la presse apposent leur signature dont l’énorme Abdallah Stouky. Dans la foulée de cette concluante et douloureuse expérience, notre homme accompagne des évènements s’adressant aux Marocains à travers plusieurs contrées.
Et puis, pris par une étrange fièvre novatrice, il prend sa femme (la journaliste Amale Daoud, sa complice dans BM Magazine) par la main et l’esprit et lui propose de s’engager dans un virage aux gravats favorables : créer une rencontre célébrant les réussites marocaines à travers la planète. Que manque-t-il alors ? Tout. Coucher le projet, démarcher partenaires et sponsors, toucher des acteurs censés gonfler l’évènement, passer des nuits blanches et se remettre sur pieds avec de gros doutes. La sauce finit par prendre, la moutarde montant au nez. Une première édition, intelligemment timide, est organisée en 2017. Deux autres suivent, prenant variablement du volume, suggérant la pérennité d’un rendez-vous subtil.
Voile aérien de la reconnaissance
Cette année, les TMM prennent de la maturité en tutoyant la grâce. Mieux médiatisés, ils proposent un programme gravé dans le vaste sérieux qui colle à leur «réputation», mais également chaloupé par l’apport festif qui s’y immisce avec fluidité.
Six catégories en lice pour dix-huit nommés et deux hommages hors-sol. Le jury, présidé par l’aimable et multirécidiviste pacifiste Driss El Yazami, dévoile son verdict le 19 mars en mettant sous le voile aérien de la reconnaissance des Marocains venus de Belgique, des Pays-Bas, de France, du Royaume-Uni, d’Allemagne. Les résultats sont généreusement applaudis : la très jeune et championne de kick-boxing venue de Hollande Amira Tahri, le «Belge» Sid Larbi Cherkaoui (L’Opinion juin 2021) pour le segment art et culture. Les prix consacrant les Marocains de France vont à Mounir Satouri (politique), Samira Fafi (recherche scientifique), Jalil Benabdilah (entreprise). Mohamed Elbachiri, l’autre «Belge», repart avec le trophée de la société civile. Suivent deux consécrations hors compétition, au loin des catégories.
La première est attribuée au scientifique Moncef Slaoui (Etats-Unis) qui fait aimer Donald Trump aux réseaux sociaux marocains, étant nommé par le grandiloquent président des USA pour accélérer la recherche vaccinale contre le COVID avant qu’il ne se fasse éconduire et qu’on l’accuse de harcèlement sexuel. La seconde fête de «l’autre» va à Tinghir-Jérusalem, deux lieux qui font vivre musicalement et culturellement la chanteuse Neta Elkayam (Israël), juste en notes et fausse par endroits en interprétation. En somme, les Marocains du monde en ont rêvé, Amine Saâd l’a fait.
Anis HAJJAM