Depuis la récente sortie de son deuxième album «Planet Gold» (enregistrement revu et augmenté de son premier où tous les titres renvoient à des villes ou des lieux à travers la planète), le pianiste est affublé de qualificatifs qui font autant plaisir que peur : «exceptionnel», «génial», «unique»… Pourvu que ça dur dans un milieu pitoyable, celui de l’industrie musicale.
Pour l’instant, Sofiane fonce tête haute. Rien ne paraît l’intimider. Son répertoire est celui d’un jongleur habile. Biberonné à la dure au classique, il prend ses libertés en flirtant avec le… rap. D’autres ont marié avec bonheur le hip-hop et le jazz, à l’image du concept Jazzmatazz de Guru, cerveau de Gangstarr. Le jazz fait également partie du tableau de chasse du compositeur prodige avec une prestation au select Montreux Jazz Festival.
Le 16 décembre dernier, il dit au micro de France-Inter : «Je suis en plein rêve éveillé de tout ce que j’ai projeté quand j’étais enfant.» Sauf un, celui du meilleur pianiste du monde, comme il s’évertue à le répéter. Entre-temps, il compose, en les accompagnant, pour de grands noms du rap francophone du moment : Scylla, Médine, Laylow, Sneazzy, Vald, Koba LaD, Dinos… et le slameur Grand Corps Malade.
Médium à touches
Sofiane Pamart voit le jour dans la banlieue lilloise en France. A sept ans, il est «contraint» de fréquenter le conservatoire, sa maman, professeur de Lettres, l’y obligeant. Il en sort seize ans plus tard brandissant la médaille d’or pour une double interprétation de Chopin et de Ravel. Après un MBA en management des industries musicales, il monte sa première formation Rapsodie. Et c’est parti pour ne plus s’arrêter.
Avec un amour sans cesse grandissant pour un médium à touches, une sorte de percussions du chic, un instrument convoquant la belle douleur : «Mon engouement s’est porté sur plusieurs instruments, le violoncelle par exemple, mais j’ai choisi de conserver le piano car c’était celui avec lequel je me sentais moi-même. Le piano a une capacité d’adaptation assez incroyable : il permet de toucher, de défricher, de pratiquer, d’entremêler plusieurs genres musicaux. Or, je suis de nature curieuse et j’ai vite compris qu’avec le piano je pouvais m’amuser, voyager, m’évader davantage qu’avec un autre instrument», raconte-t-il sur les colonnes de l’hebdomadaire français Marianne.
Mais, derrière cet engouement, se dessine avec préméditation un plan exécuté au compas : «Si je n’avais pas bénéficié de l’éducation stricte et rigoureuse de ma mère, je n’aurais pas persévéré, je ne serais pas là où je suis. Ma famille vient vraiment de rien, elle a tout construit étape par étape, une pierre après l’autre.»
De grands podiums
Pourtant, cette «famille qui vient de rien» installe tôt un vrai piano à la maison, inscrit ses trois enfants au conservatoire de Lille, fait de Sofiane une vedette dans le monde de la musique classique qu’il développe en allant vers le jazz et le rap. Sacrée famille qui descend, côté maternel, d’une famille marocaine berbère. Le grand père du ci-devant star émigre en France dans le dessein de devenir mineur de fond. Comme quoi, les aspirations changent de génération en génération, parfois en cassant le rétroviseur.
Se baladant dans quelques références du type Wikipédia qui le définissent, on tombe sur pareilles affirmations : «Il reconnait en Chopin, Ravel et Debussy, des modèles pour lui en matière de musique classique pour piano. Ses compositions font entendre des sonorités présentant de possibles liens avec la musique de ces grands compositeurs. Il estime aussi que ses origines nomades berbères, par sa mère, lui donnent un sentiment de liberté et de lien avec le voyage qui peut se retrouver dans sa musique à titre d’influence.»
Ainsi va l’incohérence… Sofiane finit par fouler de grands podiums, recevant deux disques d’or, pour ses compositions de «Matin» de Koba LaD et «Journal Perso II» de Vald. Il se produit sur des scènes parisiennes mythiques telles L’Olympia et Le Bataclan. Il parcourt également quelques espaces européens en solo et jouit d’une belle fascination.
Comme tout assoiffé de la large reconnaissance, Sofiane Pamart touche au monde de la mode en s’attardant sur le luxe qui l’habille depuis quelque temps. L’esprit classique trempé dans le rap peut pousser à d’insensés mélanges et à de curieuses fusions de genres. Celui qui a fait installer un piano devant le Panthéon à sa signature avec la firme Universal ne se prive pas de marteler : «Je me suis proclamé roi avant de l’être, comme tout prétendant au trône.» Que cette assise reste sienne. Pour longtemps…
Pour l’instant, Sofiane fonce tête haute. Rien ne paraît l’intimider. Son répertoire est celui d’un jongleur habile. Biberonné à la dure au classique, il prend ses libertés en flirtant avec le… rap. D’autres ont marié avec bonheur le hip-hop et le jazz, à l’image du concept Jazzmatazz de Guru, cerveau de Gangstarr. Le jazz fait également partie du tableau de chasse du compositeur prodige avec une prestation au select Montreux Jazz Festival.
Le 16 décembre dernier, il dit au micro de France-Inter : «Je suis en plein rêve éveillé de tout ce que j’ai projeté quand j’étais enfant.» Sauf un, celui du meilleur pianiste du monde, comme il s’évertue à le répéter. Entre-temps, il compose, en les accompagnant, pour de grands noms du rap francophone du moment : Scylla, Médine, Laylow, Sneazzy, Vald, Koba LaD, Dinos… et le slameur Grand Corps Malade.
Médium à touches
Sofiane Pamart voit le jour dans la banlieue lilloise en France. A sept ans, il est «contraint» de fréquenter le conservatoire, sa maman, professeur de Lettres, l’y obligeant. Il en sort seize ans plus tard brandissant la médaille d’or pour une double interprétation de Chopin et de Ravel. Après un MBA en management des industries musicales, il monte sa première formation Rapsodie. Et c’est parti pour ne plus s’arrêter.
Avec un amour sans cesse grandissant pour un médium à touches, une sorte de percussions du chic, un instrument convoquant la belle douleur : «Mon engouement s’est porté sur plusieurs instruments, le violoncelle par exemple, mais j’ai choisi de conserver le piano car c’était celui avec lequel je me sentais moi-même. Le piano a une capacité d’adaptation assez incroyable : il permet de toucher, de défricher, de pratiquer, d’entremêler plusieurs genres musicaux. Or, je suis de nature curieuse et j’ai vite compris qu’avec le piano je pouvais m’amuser, voyager, m’évader davantage qu’avec un autre instrument», raconte-t-il sur les colonnes de l’hebdomadaire français Marianne.
Mais, derrière cet engouement, se dessine avec préméditation un plan exécuté au compas : «Si je n’avais pas bénéficié de l’éducation stricte et rigoureuse de ma mère, je n’aurais pas persévéré, je ne serais pas là où je suis. Ma famille vient vraiment de rien, elle a tout construit étape par étape, une pierre après l’autre.»
De grands podiums
Pourtant, cette «famille qui vient de rien» installe tôt un vrai piano à la maison, inscrit ses trois enfants au conservatoire de Lille, fait de Sofiane une vedette dans le monde de la musique classique qu’il développe en allant vers le jazz et le rap. Sacrée famille qui descend, côté maternel, d’une famille marocaine berbère. Le grand père du ci-devant star émigre en France dans le dessein de devenir mineur de fond. Comme quoi, les aspirations changent de génération en génération, parfois en cassant le rétroviseur.
Se baladant dans quelques références du type Wikipédia qui le définissent, on tombe sur pareilles affirmations : «Il reconnait en Chopin, Ravel et Debussy, des modèles pour lui en matière de musique classique pour piano. Ses compositions font entendre des sonorités présentant de possibles liens avec la musique de ces grands compositeurs. Il estime aussi que ses origines nomades berbères, par sa mère, lui donnent un sentiment de liberté et de lien avec le voyage qui peut se retrouver dans sa musique à titre d’influence.»
Ainsi va l’incohérence… Sofiane finit par fouler de grands podiums, recevant deux disques d’or, pour ses compositions de «Matin» de Koba LaD et «Journal Perso II» de Vald. Il se produit sur des scènes parisiennes mythiques telles L’Olympia et Le Bataclan. Il parcourt également quelques espaces européens en solo et jouit d’une belle fascination.
Comme tout assoiffé de la large reconnaissance, Sofiane Pamart touche au monde de la mode en s’attardant sur le luxe qui l’habille depuis quelque temps. L’esprit classique trempé dans le rap peut pousser à d’insensés mélanges et à de curieuses fusions de genres. Celui qui a fait installer un piano devant le Panthéon à sa signature avec la firme Universal ne se prive pas de marteler : «Je me suis proclamé roi avant de l’être, comme tout prétendant au trône.» Que cette assise reste sienne. Pour longtemps…
Anis HAJJAM