L’Allemagne veut inlassablement en finir avec la crise diplomatique qui l’oppose au Maroc depuis plus de sept mois. Le nouveau gouvernement social-démocrate d’Olaf Schulz multiplie les déclarations de louanges à l’égard du Royaume depuis son entrée en fonction.
Dans la soirée du lundi 13 décembre, le ministère allemand des Affaires étrangères a publié un article, aux allures d’un communiqué, encensant le Maroc, qualifié de “partenaire essentiel de l’Union Européenne et de l’Allemagne en Afrique du Nord”.
La diplomatie allemande, désormais entre les mains de la cheffe des Verts, Annalena Baerbock, a fait cette nouvelle déclaration pour rassurer davantage les autorités marocaines qui n’ont pris aucune position officielle à l’égard de Berlin depuis le rappel de l’ambassadeur du Royaume en mai dernier. Elle intervient quelques jours après le communiqué de l’ambassade de Berlin à Rabat qui a démenti un rapport attribué aux Renseignements allemands, jugé hostile au Maroc. Il est évident que les contacts officieux auraient subsisté entre les deux parties, pour désamorcer la tension, mais le Maroc a exigé la clarté.
Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, avait fait clairement savoir que toute relation future avec l’Allemagne doit être basée sur le respect mutuel et la réciprocité. Le message a été bien reçu à la Chancellerie berlinoise qui a clarifié sa position sur deux dossiers sulfureux qui avaient précipité la discorde entre les deux pays : le Sahara et le dossier libyen.
Sahara : une avancée prudente
Alors qu’elle était l’un des pourfendeurs les plus affichés de la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, l’Allemagne se montre désormais plus modérée en envoyant même des signes positifs. Le département d’Annalena Baerbock a loué les efforts du Maroc afin de régler pacifiquement ce conflit régional, tout en « qualifiant le plan d’autonomie proposé par le Royaume en 2007 d’“importante contribution à un accord de paix ».
Toutefois, l’Allemagne reste attachée à la neutralité, tout en affirmant appuyer les efforts de Staffan de Mistura pour parvenir à un résultat politique équitable, durable et acceptable pour tous sur la base de la Résolution 2602 du Conseil de Sécurité. La diplomatie marocaine, rappelons-le, avait sévèrement réagi à ce qu’elle a appelé “l’activisme antagonique” de l’Allemagne envers la reconnaissance américaine. Berlin n’a pas hésité à convoquer une réunion du Conseil de Sécurité au lendemain de la décision de Donald Trump.
En effet, le recadrage de la vision allemande du plan d’autonomie, perçu désormais comme une mesure louable, peut augurer que l’Allemagne puisse être plus flexible dans les négociations des accords futurs entre le Maroc et l’Union Européenne, selon Zakaria Abouddahab, expert en Relations internationales. “On pourrait aussi songer à des actions positives tendant à soutenir l’extension des accords maroco-européens à la région du Sahara”, estime notre interlocuteur.
Le pragmatisme de mise
De l’autre côté, les autorités allemandes ont veillé à reconnaître le “rôle majeur” que joue le Maroc dans la stabilité de la région, notamment son “engagement diplomatique” en faveur du processus de paix en Libye. Une façon de réparer l’erreur d’écarter le Royaume du Sommet de Berlin en 2019, ce qui a été mal perçu par le Maroc, pays qui a, pourtant, abrité les accords de Skhirate en 2015 et le processus de Bouznika. En faisant ce qui ressemble à un “mea culpa”, l’Allemagne regarde vers l’avenir et opte pour le pragmatisme. Se rapprocher du Maroc semble être d’autant plus évident aux yeux des Allemands que leur pari sur l’Algérie a échoué.
Par ailleurs, Berlin se projette dans la mondialisation, et veut se positionner en force en Afrique. D’où l’importance du Maroc, à ses yeux, devenu un acteur incontournable aussi bien au Maghreb qu’en Afrique subsaharienne. En tout cas, le potentiel de coopération entre les deux pays est assez solide, l’Allemagne est le 7ème partenaire commercial du Royaume avec 300 entreprises qui y sont installées, comme l’a rappelé la déclaration de la diplomatie allemande.
En outre, n’oublions pas que la crise n’a pas impacté le commerce qui a fleuri davantage, en dépit de la brouille politique. La Chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc avait fait état d’une progression du commerce bilatéral au second trimestre de 2021. Les exportations allemandes ont atteint 2,2 milliards d’euros tandis que le Maroc exporte 1,4 milliard d’euros de marchandises.
En définitive, nonobstant les divergences politiques, Berlin attache une importance palpable au Maroc ; en témoigne l’aide au développement qui reste importante : environ 1,2 milliard d’euros en 2020. Tout cela laisse penser que la chancellerie allemande veille à rester en bons termes avec le Royaume, pays le plus stable dans toute la région. Encore faut-il attendre la réaction des hautes autorités marocaines qui pourrait survenir dans les jours qui viennent.
Dans la soirée du lundi 13 décembre, le ministère allemand des Affaires étrangères a publié un article, aux allures d’un communiqué, encensant le Maroc, qualifié de “partenaire essentiel de l’Union Européenne et de l’Allemagne en Afrique du Nord”.
La diplomatie allemande, désormais entre les mains de la cheffe des Verts, Annalena Baerbock, a fait cette nouvelle déclaration pour rassurer davantage les autorités marocaines qui n’ont pris aucune position officielle à l’égard de Berlin depuis le rappel de l’ambassadeur du Royaume en mai dernier. Elle intervient quelques jours après le communiqué de l’ambassade de Berlin à Rabat qui a démenti un rapport attribué aux Renseignements allemands, jugé hostile au Maroc. Il est évident que les contacts officieux auraient subsisté entre les deux parties, pour désamorcer la tension, mais le Maroc a exigé la clarté.
Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, avait fait clairement savoir que toute relation future avec l’Allemagne doit être basée sur le respect mutuel et la réciprocité. Le message a été bien reçu à la Chancellerie berlinoise qui a clarifié sa position sur deux dossiers sulfureux qui avaient précipité la discorde entre les deux pays : le Sahara et le dossier libyen.
Sahara : une avancée prudente
Alors qu’elle était l’un des pourfendeurs les plus affichés de la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, l’Allemagne se montre désormais plus modérée en envoyant même des signes positifs. Le département d’Annalena Baerbock a loué les efforts du Maroc afin de régler pacifiquement ce conflit régional, tout en « qualifiant le plan d’autonomie proposé par le Royaume en 2007 d’“importante contribution à un accord de paix ».
Toutefois, l’Allemagne reste attachée à la neutralité, tout en affirmant appuyer les efforts de Staffan de Mistura pour parvenir à un résultat politique équitable, durable et acceptable pour tous sur la base de la Résolution 2602 du Conseil de Sécurité. La diplomatie marocaine, rappelons-le, avait sévèrement réagi à ce qu’elle a appelé “l’activisme antagonique” de l’Allemagne envers la reconnaissance américaine. Berlin n’a pas hésité à convoquer une réunion du Conseil de Sécurité au lendemain de la décision de Donald Trump.
En effet, le recadrage de la vision allemande du plan d’autonomie, perçu désormais comme une mesure louable, peut augurer que l’Allemagne puisse être plus flexible dans les négociations des accords futurs entre le Maroc et l’Union Européenne, selon Zakaria Abouddahab, expert en Relations internationales. “On pourrait aussi songer à des actions positives tendant à soutenir l’extension des accords maroco-européens à la région du Sahara”, estime notre interlocuteur.
Le pragmatisme de mise
De l’autre côté, les autorités allemandes ont veillé à reconnaître le “rôle majeur” que joue le Maroc dans la stabilité de la région, notamment son “engagement diplomatique” en faveur du processus de paix en Libye. Une façon de réparer l’erreur d’écarter le Royaume du Sommet de Berlin en 2019, ce qui a été mal perçu par le Maroc, pays qui a, pourtant, abrité les accords de Skhirate en 2015 et le processus de Bouznika. En faisant ce qui ressemble à un “mea culpa”, l’Allemagne regarde vers l’avenir et opte pour le pragmatisme. Se rapprocher du Maroc semble être d’autant plus évident aux yeux des Allemands que leur pari sur l’Algérie a échoué.
Par ailleurs, Berlin se projette dans la mondialisation, et veut se positionner en force en Afrique. D’où l’importance du Maroc, à ses yeux, devenu un acteur incontournable aussi bien au Maghreb qu’en Afrique subsaharienne. En tout cas, le potentiel de coopération entre les deux pays est assez solide, l’Allemagne est le 7ème partenaire commercial du Royaume avec 300 entreprises qui y sont installées, comme l’a rappelé la déclaration de la diplomatie allemande.
En outre, n’oublions pas que la crise n’a pas impacté le commerce qui a fleuri davantage, en dépit de la brouille politique. La Chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc avait fait état d’une progression du commerce bilatéral au second trimestre de 2021. Les exportations allemandes ont atteint 2,2 milliards d’euros tandis que le Maroc exporte 1,4 milliard d’euros de marchandises.
En définitive, nonobstant les divergences politiques, Berlin attache une importance palpable au Maroc ; en témoigne l’aide au développement qui reste importante : environ 1,2 milliard d’euros en 2020. Tout cela laisse penser que la chancellerie allemande veille à rester en bons termes avec le Royaume, pays le plus stable dans toute la région. Encore faut-il attendre la réaction des hautes autorités marocaines qui pourrait survenir dans les jours qui viennent.
Anass MACHLOUKH
L'info...Graphie
Cas Mohammed Hajib
Fin d’une imposture
Au-delà des discordes politiques, le cas de Mohammed Hajib a été l’un des causes de la brouille entre Rabat et Madrid, cette personne condamnée pour terrorisme au Maroc s’est réfugiée en Allemagne qui a refusé de l’extrader au Maroc à la demande des autorités. Ce qui a exacerbé la colère de Rabat c’est la fuite présumée de renseignements délivrés par les services marocains à leurs homologues allemands qui ont fini dans les mains de cette personne.
Très présent sur les réseaux sociaux, principalement sur Facebook et sur YouTube, Hajib a profité de son séjour en Allemagne pour s’en prendre au Maroc et faire, à travers plusieurs vidéos, des appels d’incitation à la violence et d’apologie du terrorisme. Récemment, il a subitement annoncé qu’il n’en fera plus, avançant qu’il veut se concentrer désormais sur sa vie familiale, sachant qu’il a fait venir sa famille d’Irlande.
Le fait que Mohammed Hajib se résigne soudainement à abandonner son pseudo militantisme virtuel, dénote d’une certaine pression qui aurait pesé sur lui du côté allemand, la possibilité d’une implication irlandaise n’est pas à exclure.
Très présent sur les réseaux sociaux, principalement sur Facebook et sur YouTube, Hajib a profité de son séjour en Allemagne pour s’en prendre au Maroc et faire, à travers plusieurs vidéos, des appels d’incitation à la violence et d’apologie du terrorisme. Récemment, il a subitement annoncé qu’il n’en fera plus, avançant qu’il veut se concentrer désormais sur sa vie familiale, sachant qu’il a fait venir sa famille d’Irlande.
Le fait que Mohammed Hajib se résigne soudainement à abandonner son pseudo militantisme virtuel, dénote d’une certaine pression qui aurait pesé sur lui du côté allemand, la possibilité d’une implication irlandaise n’est pas à exclure.
Fondations allemandes
Retour sur la pomme de discorde entre Rabat et Berlin
Lundi 1er mars, Rabat a annoncé la suspension de toute relation avec Berlin sur fond de «malentendus profonds». Parmi les raisons de cette rupture, on évoquait ça et là une tentative ratée de l’exclusion du Maroc du dossier libyen, une levée du drapeau séparatiste devant le parlement local d’un des Landers perdus aux confins de la Germanie, un reportage clairement aligné sur les thèses du polisario diffusé par la DeutscheWelle, on spéculait également et surtout sur les manigances et l’activisme hostile des fondations étatiques allemandes drapées des oripeaux d’une fausse neutralité privée...
Ce qui caractérise lesdites organisations non-gouvernementales est l’attachement de chacune d’elles a une formation politique germanique, sans oublier leur financement qui est calculé selon le nombre de sièges occupés par ces partis au sein du Bundestag.
Rappelons qu’en 2019, Rabat et Berlin s’apprêtaient à conclure un nouveau «Partenariat pour les réformes», doté d’une enveloppe financière de 571 millions d’euros sur la période 2020-2022. Le mémorandum avait été signé le 29 novembre de la même année, en Allemagne, entre l’ancien ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, et son homologue allemand Gerd Müller.
Toutefois, les négociations auraient été suspendues du fait que l’accord en question prévoyait de donner à certaines fondations (Friedrich Naumann, Friedrich Ebert, Konrad Adenauer, Heinrich Böll, Hanns Seidel) un statut spécial. Les ministres de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et celui des Affaires étrangères, Nasser Bourita, auraient fait un blocus à l’octroi de ce statut, et ce, du fait que le Royaume reprocherait aux fondations en question une certaine « ingérence dans les affaires intérieures », qui se traduit concrètement par le financement de certaines associations situées au Maroc.
Cette rupture, selon Mohammed Zakaria Abouddahab, Professeur de Relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, aurait asphyxié les fondations en question (voir 3 questions à…).
Ce qui caractérise lesdites organisations non-gouvernementales est l’attachement de chacune d’elles a une formation politique germanique, sans oublier leur financement qui est calculé selon le nombre de sièges occupés par ces partis au sein du Bundestag.
Rappelons qu’en 2019, Rabat et Berlin s’apprêtaient à conclure un nouveau «Partenariat pour les réformes», doté d’une enveloppe financière de 571 millions d’euros sur la période 2020-2022. Le mémorandum avait été signé le 29 novembre de la même année, en Allemagne, entre l’ancien ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, et son homologue allemand Gerd Müller.
Toutefois, les négociations auraient été suspendues du fait que l’accord en question prévoyait de donner à certaines fondations (Friedrich Naumann, Friedrich Ebert, Konrad Adenauer, Heinrich Böll, Hanns Seidel) un statut spécial. Les ministres de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, et celui des Affaires étrangères, Nasser Bourita, auraient fait un blocus à l’octroi de ce statut, et ce, du fait que le Royaume reprocherait aux fondations en question une certaine « ingérence dans les affaires intérieures », qui se traduit concrètement par le financement de certaines associations situées au Maroc.
Cette rupture, selon Mohammed Zakaria Abouddahab, Professeur de Relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, aurait asphyxié les fondations en question (voir 3 questions à…).
3 questions à Mohammed Zakaria Abouddahab
« La demande de clarification adressée par le Maroc à l’Allemagne sur le Sahara a trouvé des échos à Berlin »
Mohammed Zakaria Abouddahab, professeur de Relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, nous livre sa lecture du communiqué de la diplomatie allemande et sa vision du futur des relations entre Rabat et Berlin.
- L’Allemagne tente de détendre la tension avec le Maroc, les réactions fermes de la diplomatie marocaine ont-elles donné leurs fruits ?
- A mon avis, c’est d’abord l’effet de l’arrivée au Pouvoir du nouveau gouvernement social-démocrate. L’on en déduit que la nouvelle équipe envisage de relancer le dialogue avec le Maroc, un partenaire de longue date, depuis 1956.
Or, la crise avec l’Allemagne a touché ou affecté non seulement les relations bilatérales, mais aussi l’action de la GIZ (Agence allemande de coopération) et celle des autres Fondations politiques allemandes présentes au Royaume, qui ont été paralysées durant tout ce temps. Le temps a été donc pour la maturation et l’analyse, probablement à l’apurement du passif.
C’est dire que la demande de clarification adressée par le Maroc à l’Allemagne, par rapport notamment à sa position concernant le Sahara marocain, a trouvé des échos à Berlin qui compte revenir à la charge et refonder les relations avec Rabat sur de nouvelles bases.
- L’Allemagne a qualifié le plan d’autonomie d’”importante contribution”, que peut-on en déduire ?
- Il faudra surtout replacer la déclaration récente de la diplomatie allemande dans son contexte et dans sa dynamique. Il ne s’agit certes pas d’une position qui soutient franchement la marocanité du Sahara, mais qui rappelle au moins que, d’abord, le Maroc est un partenaire clé de l’Union Européenne et de l’Allemagne en Afrique du Nord.
Si on lit entre les lignes, l’on conclut que ledit communiqué cherche à rétablir la confiance avec le Maroc en le rassurant que l’Allemagne adopterait une position de « neutralité positive » ; ce qui est de nature à réactiver les relations entre les deux pays, non seulement dans une perspective bilatérale, mais aussi dans une optique régionale.
- A quoi peut-on s’attendre de la part de l’Allemagne en cas de réconciliation entre les deux pays ?
- Avoir des relations normalisées avec l’Allemagne, c’est disposer d’un soutien, tantôt direct tantôt indirect, au sein de l’Union Européenne, sous forme d’appuis financiers conséquents au profit des provinces sahariennes du Royaume.
On pourrait aussi songer à des actions positives tendant à soutenir l’extension des accords maroco-européens à la région du Sahara : pêche, produits agricoles, etc. Il n’est pas sans intérêt que l’Allemagne allait débloquer au profit du Maroc l’enveloppe budgétaire substantielle de 1 milliard 200 millions d’euros en vue de lutter contre la pandémie liée au Covid-19 ; ce qui n’est pas anodin.
- L’Allemagne tente de détendre la tension avec le Maroc, les réactions fermes de la diplomatie marocaine ont-elles donné leurs fruits ?
- A mon avis, c’est d’abord l’effet de l’arrivée au Pouvoir du nouveau gouvernement social-démocrate. L’on en déduit que la nouvelle équipe envisage de relancer le dialogue avec le Maroc, un partenaire de longue date, depuis 1956.
Or, la crise avec l’Allemagne a touché ou affecté non seulement les relations bilatérales, mais aussi l’action de la GIZ (Agence allemande de coopération) et celle des autres Fondations politiques allemandes présentes au Royaume, qui ont été paralysées durant tout ce temps. Le temps a été donc pour la maturation et l’analyse, probablement à l’apurement du passif.
C’est dire que la demande de clarification adressée par le Maroc à l’Allemagne, par rapport notamment à sa position concernant le Sahara marocain, a trouvé des échos à Berlin qui compte revenir à la charge et refonder les relations avec Rabat sur de nouvelles bases.
- L’Allemagne a qualifié le plan d’autonomie d’”importante contribution”, que peut-on en déduire ?
- Il faudra surtout replacer la déclaration récente de la diplomatie allemande dans son contexte et dans sa dynamique. Il ne s’agit certes pas d’une position qui soutient franchement la marocanité du Sahara, mais qui rappelle au moins que, d’abord, le Maroc est un partenaire clé de l’Union Européenne et de l’Allemagne en Afrique du Nord.
Si on lit entre les lignes, l’on conclut que ledit communiqué cherche à rétablir la confiance avec le Maroc en le rassurant que l’Allemagne adopterait une position de « neutralité positive » ; ce qui est de nature à réactiver les relations entre les deux pays, non seulement dans une perspective bilatérale, mais aussi dans une optique régionale.
- A quoi peut-on s’attendre de la part de l’Allemagne en cas de réconciliation entre les deux pays ?
- Avoir des relations normalisées avec l’Allemagne, c’est disposer d’un soutien, tantôt direct tantôt indirect, au sein de l’Union Européenne, sous forme d’appuis financiers conséquents au profit des provinces sahariennes du Royaume.
On pourrait aussi songer à des actions positives tendant à soutenir l’extension des accords maroco-européens à la région du Sahara : pêche, produits agricoles, etc. Il n’est pas sans intérêt que l’Allemagne allait débloquer au profit du Maroc l’enveloppe budgétaire substantielle de 1 milliard 200 millions d’euros en vue de lutter contre la pandémie liée au Covid-19 ; ce qui n’est pas anodin.
Recueillis par A. M.