Les relations diplomatiques entre Rabat et Madrid n’ont jamais été aussi bas depuis le gouvernement Aznar, soit depuis près de 18 ans! Cette dégradation des relations entre les deux Royaumes vient suite à une série de mini-crises qui s’accumulent depuis le retour aux affaires des socialistes du PSOE grâce à une coalition avec d’autres formations de gauche, notamment Podemos.
Points de tension
La fermeture de la douane commerciale de Melilia en vigueur depuis le 19ème siècle, l’arrêt de la contrebande au niveau de Sebta, les déclarations hostiles et peu diplomatiques d’élus de Podemos comme de Pablo Iglesias (second vice-président à l’époque), et ce, sans aucune réaction de son partenaire au gouvernement (hormis quelques sorties médiatiques du ministre de l’Intérieur), sont autant de braises qui ont alimenté la crise actuelle.
« La reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara, représente un point de bascule dans les relations entre le Maroc et plusieurs de ses partenaires européens, notamment l’Espagne et le Maroc », précise Larbi Ennas, président du Centre ELPAZ ou Centre de paix, des études politiques et stratégiques, basée à Laâyoune et ex-officier supérieur au sein du Polisario. Pour ce dernier, « après la déclaration de Trump, Rabat a exigé de Madrid une position claire vis-à-vis du dossier du Sahara. Les autorités espagnoles ne peuvent continuer à tenir un double discours, favorable à la proposition d’autonomie marocaine en privé et caressant les séparatistes dans le sens du poil en public », souligne Ennas, lors d’un débat organisé par le portail d’information espagnol, Info-talqual, sur le futur des relations Maroc-Espagne.
L’affaire Ghali serait selon ce dernier, « la goutte qui a fait déborder le vase ». Une maladresse du gouvernement Sanchez que Sonia Moreno correspondante pour la CadenaSer et plusieurs journaux espagnole au Maroc a jugée « inutile et malvenue » dans un climat de tension. « Bien que cela reste une décision souveraine de l’Espagne, le choix d’une opération clandestine n’a servi à rien d’autre que jeter de l’huile sur le feu. Une décision qui a été prise au plus haut niveau de l’Etat, mais qui était loin de faire l’unanimité au sein de l’exécutif ».
Réorientation stratégique
Pour Ennas et Moreno, cette crise ne doit pas être réduite à la question de Brahim Ghali, mais doit être analysée sous le prisme de la réorientation stratégique du Royaume. Suite au Brexit, Rabat et Londres ont opéré un rapprochement dans plusieurs domaines, alors que Washington renforce sa coopération notamment militaire avec le Maroc. S’y ajoute, le renforcement de la coopération économique avec le Brésil ou encore la consolidation de la présence diplomatique et économique du Royaume au niveau africain. Une réorientation nuancée par Ignacio Cembrero, ex-correspondant au Maroc qui rappelle « que l’Europe et l’Espagne restent les partenaires stratégiques du Maroc, qui concentrent 65% des échanges commerciaux du Royaume ».
Pour ce dernier, la surprise des accords d’Abraham et l’évolution qu’il représente notamment concernant la question de la Zone économique exclusive au large des côtes sahariennes, ont fait grincer des dents du côté de Madrid. « Le gouvernement espagnol a été pris par surprise, par cet accord. Et ce n’est pas la première fois que Rabat prend des décisions souveraines, mais qui impactent les relations avec l’Espagne sans prévenir le gouvernement Sanchez, comme ce fut le cas de la fermeture de la douane commerciale à Melilia et de la fin de la contrebande », signale Cembrero.
La modernisation en cours des Forces Armées Royales a également été évoquée. L’occasion pour Ennas de balayer les sorties d’une partie de la presse espagnole qui interprète cet effort de mise à niveau de l’appareil militaire marocain comme une menace pour l’Espagne. Une thèse remise au-devant de la scène suite à la publication d’un rapport de l’Instituto de Seguridad y Cultura, qui évoque entre les lignes « la menace marocaine sur l’Espagne ». Une étude qui a suscité la réaction de politiques de tous bords, comme celle de Lahcen Haddad, parlementaire istiqlalien qui a publié une réponse aux auteurs où ils réfutent la vision des experts du think tank.
Points de tension
La fermeture de la douane commerciale de Melilia en vigueur depuis le 19ème siècle, l’arrêt de la contrebande au niveau de Sebta, les déclarations hostiles et peu diplomatiques d’élus de Podemos comme de Pablo Iglesias (second vice-président à l’époque), et ce, sans aucune réaction de son partenaire au gouvernement (hormis quelques sorties médiatiques du ministre de l’Intérieur), sont autant de braises qui ont alimenté la crise actuelle.
« La reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara, représente un point de bascule dans les relations entre le Maroc et plusieurs de ses partenaires européens, notamment l’Espagne et le Maroc », précise Larbi Ennas, président du Centre ELPAZ ou Centre de paix, des études politiques et stratégiques, basée à Laâyoune et ex-officier supérieur au sein du Polisario. Pour ce dernier, « après la déclaration de Trump, Rabat a exigé de Madrid une position claire vis-à-vis du dossier du Sahara. Les autorités espagnoles ne peuvent continuer à tenir un double discours, favorable à la proposition d’autonomie marocaine en privé et caressant les séparatistes dans le sens du poil en public », souligne Ennas, lors d’un débat organisé par le portail d’information espagnol, Info-talqual, sur le futur des relations Maroc-Espagne.
L’affaire Ghali serait selon ce dernier, « la goutte qui a fait déborder le vase ». Une maladresse du gouvernement Sanchez que Sonia Moreno correspondante pour la CadenaSer et plusieurs journaux espagnole au Maroc a jugée « inutile et malvenue » dans un climat de tension. « Bien que cela reste une décision souveraine de l’Espagne, le choix d’une opération clandestine n’a servi à rien d’autre que jeter de l’huile sur le feu. Une décision qui a été prise au plus haut niveau de l’Etat, mais qui était loin de faire l’unanimité au sein de l’exécutif ».
Réorientation stratégique
Pour Ennas et Moreno, cette crise ne doit pas être réduite à la question de Brahim Ghali, mais doit être analysée sous le prisme de la réorientation stratégique du Royaume. Suite au Brexit, Rabat et Londres ont opéré un rapprochement dans plusieurs domaines, alors que Washington renforce sa coopération notamment militaire avec le Maroc. S’y ajoute, le renforcement de la coopération économique avec le Brésil ou encore la consolidation de la présence diplomatique et économique du Royaume au niveau africain. Une réorientation nuancée par Ignacio Cembrero, ex-correspondant au Maroc qui rappelle « que l’Europe et l’Espagne restent les partenaires stratégiques du Maroc, qui concentrent 65% des échanges commerciaux du Royaume ».
Pour ce dernier, la surprise des accords d’Abraham et l’évolution qu’il représente notamment concernant la question de la Zone économique exclusive au large des côtes sahariennes, ont fait grincer des dents du côté de Madrid. « Le gouvernement espagnol a été pris par surprise, par cet accord. Et ce n’est pas la première fois que Rabat prend des décisions souveraines, mais qui impactent les relations avec l’Espagne sans prévenir le gouvernement Sanchez, comme ce fut le cas de la fermeture de la douane commerciale à Melilia et de la fin de la contrebande », signale Cembrero.
La modernisation en cours des Forces Armées Royales a également été évoquée. L’occasion pour Ennas de balayer les sorties d’une partie de la presse espagnole qui interprète cet effort de mise à niveau de l’appareil militaire marocain comme une menace pour l’Espagne. Une thèse remise au-devant de la scène suite à la publication d’un rapport de l’Instituto de Seguridad y Cultura, qui évoque entre les lignes « la menace marocaine sur l’Espagne ». Une étude qui a suscité la réaction de politiques de tous bords, comme celle de Lahcen Haddad, parlementaire istiqlalien qui a publié une réponse aux auteurs où ils réfutent la vision des experts du think tank.