A peine s’est-il installé dans son nouveau fauteuil que le nouveau Secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, s’est mis au travail. L’un de ses premiers coups de fil a été dédié à son homologue marocain, Nasser Bourita, avec lequel il s’est entretenu longuement, le 27 janvier, ce qui montre l’importance qu’attache la nouvelle Administration américaine au Maroc qu’elle considère comme un allié de premier plan en Afrique et dans le monde arabe.
Une chose saute aux yeux quand on lit le compte rendu de l’échange des deux chefs de diplomatie : Marco Rubio a déclaré vouloir intensifier la coopération avec le Royaume à tous les niveaux, y compris le commerce et l’investissement, en capitalisant sur les acquis des accords d’Abraham.
Confiance et espoir !
Ce premier signal positif a réconforté les commentateurs dans leur conviction que le retour de Donald Trump serait forcément porteur de bonnes surprises pour le Royaume, comme ce fut le cas au cours du premier mandat. Les experts se sont succédé sur les plateaux télé pour annoncer une nouvelle idylle entre Rabat et Washington après le coup de fil de Marco Rubio. Compagnon de route dès la première heure de Donald Trump pendant les élections de 2024, cet ancien sénateur est un Républicain typique comme il n’y en a que peu au Capitole. Dur, ferme, il dit les choses telles qu’il les pense sans langue de bois, quitte à choquer ses adversaires.
Le style républicain
Il incarne cette nouvelle génération de Républicains qui répugne au politiquement correct. Son arrivée à la tête de la diplomatie américaine annonce le retour triomphal du Hard Power dans la politique étrangère américaine. Dès son discours de confirmation au Sénat, il a annoncé la couleur. Sous Trump, les Etats-Unis vont rompre avec la volatilité des Démocrates dont l’attitude à l’international était illisible.
Peu encline au multilatéralisme qui semble arriver à ses limites, la nouvelle Administration a une vision radicalement différente et assume sa volonté d’assurer la paix par la force. Trump le montre chaque jour depuis son investiture, en menaçant tous ceux qui se comportent mal avec les Etats-Unis, y compris ses propres alliés européens. Son bras fer migratoire gagné contre la Colombie témoigne de la force de frappe du Républicain. Le style rappelle celui de Ronald Reagan dont il se revendique sans cesse et qui, comme par hasard, fut l’ami du Maroc et très proche de Feu Hassan II.
Quoiqu’on l’affuble d’outsider dénué de culture politique, le nouveau locataire de la Maison Blanche sait bien ce qu’il fait, avec une vision cohérente du monde. Il veut préserver l’hégémonie américaine face aux nouvelles puissances émergentes et il entend le faire brutalement. “Trump a restructuré sa vision du monde de façon plus logique et rationnelle”, souligne Aurélien Duchêne, consultant en géopolitique et défense chargé d'études à Euro Créative, qui rappelle que Trump restera, tout de même, fidèle à sa logique transactionnelle et son goût pour le deal dont il maîtrise l’art.
Au cœur de cette stratégie, les Etats-Unis veulent s’appuyer sur les alliés qu’ils jugent dignes de confiance. Le Maroc en fait partie. Face aux sénateurs, Marco Rubio a cité le Royaume en exemple en Afrique. Ces propos laissent entendre que la nouvelle Administration n’hésitera pas à réaffirmer sa reconnaissance de la marocanité du Sahara contrairement à celle sous Biden qui est restée dans une rhétorique floue, en dépit du maintien de la proclamation signée par Trump. Ce dernier finira-t-il le job ? “La question du Sahara est déjà tranchée et ne se pose même pas pour les Américains”, insiste Emmanuel Dupuy, Président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), qui rappelle qu’il est fort probable que Marco Rubio réaffirme sans équivoque la position américaine, surtout qu’il a soutenu la décision de Donald Trump en 2020. Dans ce cas de figure, on ne peut imaginer que la diplomatie américaine n'accorderait nulle attention au Polisario. Cette hypothèse gagne en crédibilité compte tenu de la répulsion qu’éprouvent les Républicains pour les organisations subversives partout dans le monde.
Nombreux sont les sénateurs républicains qui croient que le front séparatiste en fait partie. Le sénateur Joe Wilson, très proche de Donald Trump, est allé jusqu’à appeler à classer le front comme organisation terroriste. Ce vœu peut rapidement se transformer en réalité s’il trouve une oreille attentive au Bureau ovale, car Donald Trump, une fois décidé, passe à l’acte et ne se soucie guère des considérations multilatérales, contrairement aux Européens.
Les promesses en stand-by !
Par ailleurs, Emmanuel Dupuy juge qu’il y aura forcément une accélération du partenariat maroco-américain sous Trump, qui pourrait faire appel à nouveau à l’ancien ambassadeur David Fisher, celui qui avait signé la carte intégrale du Royaume. Ce ne serait qu’un premier pas vers le parachèvement de l’ensemble des engagements de la Déclaration tripartite du 22 décembre 2020, en vertu de laquelle les Américains avaient promis un Consulat à Dakhla qui n’a pas encore vu le jour. Peu de temps avant son départ du département d’Etat en 2020, Mike Pompeo avait annoncé une antenne virtuelle. A présent, il serait difficile de sonder les intentions de Washington, mais les Américains sont si attachés aux accords d’Abraham, qu’ils veulent consolider et élargir, qu’ils ne peuvent pas se permettre de se soustraire de leurs engagements. “Les Etats-Unis profitent des accords d’Abraham pour réinventer leurs relations avec les pays signataires à titre bilatéral”, rappelle Emmanuel Dupuy, qui n’exclut pas un renforcement de la coopération militaire dans un contexte d'accroissement des rivalités sino-américaines en Afrique.
Vers le transfert de l’AFRICOM ?
Les Américains seraient même tentés d’installer une base militaire, poursuit M. Dupuy. Loin d’être un vœu pieux, ce serait l'aboutissement d’une vieille proposition du sénateur Dan Sullivan qui a suggéré, le 19 mars 2023, de transférer le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) au Maroc lors d’une audition du général Michael Longley au Sénat.
Certes, le retour de Donald Trump suscite espoir et confiance au Maroc, mais il serait abusif de résumer toute l’alliance maroco-américaine à la personne du président. Si le Royaume trouve grâce aux yeux de Washington, encore plus aujourd'hui sous le règne des Républicains, c’est parce qu’il y a le poids de l'Histoire et des intérêts partagés. Il suffit de s’en apercevoir à travers le bal des délégations sénatoriales bipartisanes au Maroc depuis 2022.
Une chose saute aux yeux quand on lit le compte rendu de l’échange des deux chefs de diplomatie : Marco Rubio a déclaré vouloir intensifier la coopération avec le Royaume à tous les niveaux, y compris le commerce et l’investissement, en capitalisant sur les acquis des accords d’Abraham.
Confiance et espoir !
Ce premier signal positif a réconforté les commentateurs dans leur conviction que le retour de Donald Trump serait forcément porteur de bonnes surprises pour le Royaume, comme ce fut le cas au cours du premier mandat. Les experts se sont succédé sur les plateaux télé pour annoncer une nouvelle idylle entre Rabat et Washington après le coup de fil de Marco Rubio. Compagnon de route dès la première heure de Donald Trump pendant les élections de 2024, cet ancien sénateur est un Républicain typique comme il n’y en a que peu au Capitole. Dur, ferme, il dit les choses telles qu’il les pense sans langue de bois, quitte à choquer ses adversaires.
Le style républicain
Il incarne cette nouvelle génération de Républicains qui répugne au politiquement correct. Son arrivée à la tête de la diplomatie américaine annonce le retour triomphal du Hard Power dans la politique étrangère américaine. Dès son discours de confirmation au Sénat, il a annoncé la couleur. Sous Trump, les Etats-Unis vont rompre avec la volatilité des Démocrates dont l’attitude à l’international était illisible.
Peu encline au multilatéralisme qui semble arriver à ses limites, la nouvelle Administration a une vision radicalement différente et assume sa volonté d’assurer la paix par la force. Trump le montre chaque jour depuis son investiture, en menaçant tous ceux qui se comportent mal avec les Etats-Unis, y compris ses propres alliés européens. Son bras fer migratoire gagné contre la Colombie témoigne de la force de frappe du Républicain. Le style rappelle celui de Ronald Reagan dont il se revendique sans cesse et qui, comme par hasard, fut l’ami du Maroc et très proche de Feu Hassan II.
Quoiqu’on l’affuble d’outsider dénué de culture politique, le nouveau locataire de la Maison Blanche sait bien ce qu’il fait, avec une vision cohérente du monde. Il veut préserver l’hégémonie américaine face aux nouvelles puissances émergentes et il entend le faire brutalement. “Trump a restructuré sa vision du monde de façon plus logique et rationnelle”, souligne Aurélien Duchêne, consultant en géopolitique et défense chargé d'études à Euro Créative, qui rappelle que Trump restera, tout de même, fidèle à sa logique transactionnelle et son goût pour le deal dont il maîtrise l’art.
Au cœur de cette stratégie, les Etats-Unis veulent s’appuyer sur les alliés qu’ils jugent dignes de confiance. Le Maroc en fait partie. Face aux sénateurs, Marco Rubio a cité le Royaume en exemple en Afrique. Ces propos laissent entendre que la nouvelle Administration n’hésitera pas à réaffirmer sa reconnaissance de la marocanité du Sahara contrairement à celle sous Biden qui est restée dans une rhétorique floue, en dépit du maintien de la proclamation signée par Trump. Ce dernier finira-t-il le job ? “La question du Sahara est déjà tranchée et ne se pose même pas pour les Américains”, insiste Emmanuel Dupuy, Président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), qui rappelle qu’il est fort probable que Marco Rubio réaffirme sans équivoque la position américaine, surtout qu’il a soutenu la décision de Donald Trump en 2020. Dans ce cas de figure, on ne peut imaginer que la diplomatie américaine n'accorderait nulle attention au Polisario. Cette hypothèse gagne en crédibilité compte tenu de la répulsion qu’éprouvent les Républicains pour les organisations subversives partout dans le monde.
Nombreux sont les sénateurs républicains qui croient que le front séparatiste en fait partie. Le sénateur Joe Wilson, très proche de Donald Trump, est allé jusqu’à appeler à classer le front comme organisation terroriste. Ce vœu peut rapidement se transformer en réalité s’il trouve une oreille attentive au Bureau ovale, car Donald Trump, une fois décidé, passe à l’acte et ne se soucie guère des considérations multilatérales, contrairement aux Européens.
Les promesses en stand-by !
Par ailleurs, Emmanuel Dupuy juge qu’il y aura forcément une accélération du partenariat maroco-américain sous Trump, qui pourrait faire appel à nouveau à l’ancien ambassadeur David Fisher, celui qui avait signé la carte intégrale du Royaume. Ce ne serait qu’un premier pas vers le parachèvement de l’ensemble des engagements de la Déclaration tripartite du 22 décembre 2020, en vertu de laquelle les Américains avaient promis un Consulat à Dakhla qui n’a pas encore vu le jour. Peu de temps avant son départ du département d’Etat en 2020, Mike Pompeo avait annoncé une antenne virtuelle. A présent, il serait difficile de sonder les intentions de Washington, mais les Américains sont si attachés aux accords d’Abraham, qu’ils veulent consolider et élargir, qu’ils ne peuvent pas se permettre de se soustraire de leurs engagements. “Les Etats-Unis profitent des accords d’Abraham pour réinventer leurs relations avec les pays signataires à titre bilatéral”, rappelle Emmanuel Dupuy, qui n’exclut pas un renforcement de la coopération militaire dans un contexte d'accroissement des rivalités sino-américaines en Afrique.
Vers le transfert de l’AFRICOM ?
Les Américains seraient même tentés d’installer une base militaire, poursuit M. Dupuy. Loin d’être un vœu pieux, ce serait l'aboutissement d’une vieille proposition du sénateur Dan Sullivan qui a suggéré, le 19 mars 2023, de transférer le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) au Maroc lors d’une audition du général Michael Longley au Sénat.
Certes, le retour de Donald Trump suscite espoir et confiance au Maroc, mais il serait abusif de résumer toute l’alliance maroco-américaine à la personne du président. Si le Royaume trouve grâce aux yeux de Washington, encore plus aujourd'hui sous le règne des Républicains, c’est parce qu’il y a le poids de l'Histoire et des intérêts partagés. Il suffit de s’en apercevoir à travers le bal des délégations sénatoriales bipartisanes au Maroc depuis 2022.
Trois questions à Emmanuel Dupuy : “Pour les Etats-Unis, la question ne se pose même pas”
Emmanuel Dupuy, Président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), a répondu à nos questions.
-Après l’investiture de Trump, on annonce une nouvelle idylle pour l’alliance maroco-américaine. Qu’en pensez-vous ?
- Il y aura forcément une accélération du partenariat maroco-américain. Plusieurs éléments le prouvent, dont la déclaration du nouveau Secrétaire d’Etat, Marco Rubio, qui a vanté l’exemplarité du Maroc en Afrique. Cela fait du Royaume, du point de vue américain, l’endroit le plus sûr pour investir et se lancer en Afrique. N’oublions pas qu’il est fort probable que l’ancien ambassadeur David Fisher, qui avait signé la fameuse carte intégrale du Maroc avec le Sahara, revienne à son poste. Ce sera la continuité de la reconnaissance de la marocanité du Sahara et une confirmation de la position américaine qui n’a pas changé depuis 2020. Politiquement, le retour de Trump donnera un nouvel élan aux accords d’Abraham qui devraient être élargis avec d’autres pays, dont l’Arabie Saoudite. Il ne faut jamais oublier que les accords d’Abraham concernent autant Israël que les Etats-Unis qui, en les parrainant, réinventent leurs relations avec les pays signataires. Les accords d’Abraham donnent un nouvel agenda transatlantique commun sur fond d’intérêts croisés entre le Maroc et les Etats-Unis.
- Peut-on dire que la bataille du Sahara est politiquement gagnée par le Maroc avec le retour de Trump à la Maison Blanche ?
- La question du Sahara est déjà tranchée. Pour les Etats-Unis, la question ne se pose même pas. Peut-être y aura-t-il une réaffirmation plus claire et sans équivoque de la marocanité du Sahara par le nouveau Secrétaire d’Etat, Marco Rubio, qui s’est déclaré d’ores et déjà favorable. La nouvelle Administration républicaine peut même aller plus loin en poussant d’autres Etats à aller dans ce sens. Je pense au gouvernement britannique qui, même s’il est idéologiquement peu ouvert, n’a d’autres choix que de suivre la tendance internationale. On sent qu’il y a un vent de changement. La Chine semble plus réceptive aux thèses du Maroc tandis que la Russie donne l’impression qu’elle pourrait évoluer. Il ne reste que l’Algérie qui ressemble à une planche pourrie et je ne pense pas qu’elle se mouillera davantage dans cette bataille déjà perdue. Seule, l’Algérie court derrière l’Histoire après avoir perdu ses soutiens, dont l’Iran, la Syrie et la Russie et, maintenant, le régime est en train de perdre les cœurs et les esprits en Europe.
- Au-delà des accords d’Abraham dont on parle souvent, peut-on s’attendre à d’autres avancées ?
- Maintenant que les Républicains sont au pouvoir, s’il y a une avancée concernant la représentativité de l’Afrique au Conseil de Sécurité, le Maroc a de fortes chances de se voir confier l’un des deux sièges à pourvoir aux côtés de l’Afrique du Sud. L’Egypte est trop dépendante économiquement de la Chine et des Emirats Arabes Unis. Elle est plus tournée vers le Moyen Orient et manque de profondeur africaine. Par conséquent, il semble que le Maroc, dont l’ancrage africain est incontestable, devient, de facto, pour les Etats-Unis un choix naturel et bénéfique dans sa stratégie d'occidentalisation du continent africain.
En plus, les Américains sont convaincus que les Européens, notamment les Français, ne sont plus les acteurs principaux en Afrique et vont certainement vouloir y installer une base militaire, le Sud du Maroc paraît un zone adéquate.
- Il y aura forcément une accélération du partenariat maroco-américain. Plusieurs éléments le prouvent, dont la déclaration du nouveau Secrétaire d’Etat, Marco Rubio, qui a vanté l’exemplarité du Maroc en Afrique. Cela fait du Royaume, du point de vue américain, l’endroit le plus sûr pour investir et se lancer en Afrique. N’oublions pas qu’il est fort probable que l’ancien ambassadeur David Fisher, qui avait signé la fameuse carte intégrale du Maroc avec le Sahara, revienne à son poste. Ce sera la continuité de la reconnaissance de la marocanité du Sahara et une confirmation de la position américaine qui n’a pas changé depuis 2020. Politiquement, le retour de Trump donnera un nouvel élan aux accords d’Abraham qui devraient être élargis avec d’autres pays, dont l’Arabie Saoudite. Il ne faut jamais oublier que les accords d’Abraham concernent autant Israël que les Etats-Unis qui, en les parrainant, réinventent leurs relations avec les pays signataires. Les accords d’Abraham donnent un nouvel agenda transatlantique commun sur fond d’intérêts croisés entre le Maroc et les Etats-Unis.
- Peut-on dire que la bataille du Sahara est politiquement gagnée par le Maroc avec le retour de Trump à la Maison Blanche ?
- La question du Sahara est déjà tranchée. Pour les Etats-Unis, la question ne se pose même pas. Peut-être y aura-t-il une réaffirmation plus claire et sans équivoque de la marocanité du Sahara par le nouveau Secrétaire d’Etat, Marco Rubio, qui s’est déclaré d’ores et déjà favorable. La nouvelle Administration républicaine peut même aller plus loin en poussant d’autres Etats à aller dans ce sens. Je pense au gouvernement britannique qui, même s’il est idéologiquement peu ouvert, n’a d’autres choix que de suivre la tendance internationale. On sent qu’il y a un vent de changement. La Chine semble plus réceptive aux thèses du Maroc tandis que la Russie donne l’impression qu’elle pourrait évoluer. Il ne reste que l’Algérie qui ressemble à une planche pourrie et je ne pense pas qu’elle se mouillera davantage dans cette bataille déjà perdue. Seule, l’Algérie court derrière l’Histoire après avoir perdu ses soutiens, dont l’Iran, la Syrie et la Russie et, maintenant, le régime est en train de perdre les cœurs et les esprits en Europe.
- Au-delà des accords d’Abraham dont on parle souvent, peut-on s’attendre à d’autres avancées ?
- Maintenant que les Républicains sont au pouvoir, s’il y a une avancée concernant la représentativité de l’Afrique au Conseil de Sécurité, le Maroc a de fortes chances de se voir confier l’un des deux sièges à pourvoir aux côtés de l’Afrique du Sud. L’Egypte est trop dépendante économiquement de la Chine et des Emirats Arabes Unis. Elle est plus tournée vers le Moyen Orient et manque de profondeur africaine. Par conséquent, il semble que le Maroc, dont l’ancrage africain est incontestable, devient, de facto, pour les Etats-Unis un choix naturel et bénéfique dans sa stratégie d'occidentalisation du continent africain.
En plus, les Américains sont convaincus que les Européens, notamment les Français, ne sont plus les acteurs principaux en Afrique et vont certainement vouloir y installer une base militaire, le Sud du Maroc paraît un zone adéquate.
Recueillis par Anass MACHLOUKH
Palestine : Le Maroc et l’équation de paix !
Donald Trump est ouvertement pro-israélien comme Joe Biden qui le manifestait moins que lui tout en soutenant jusqu’au bout la machine de guerre de Tsahal à Gaza. Avant même son investiture, M. Trump a pu obtenir un cessez-le-feu, réussissant là où son prédécesseur a échoué pendant des mois de discussions infructueuses. Le nouveau président a confirmé ainsi sa réputation de faiseur de paix, en dépit de sa méthode dure.
Maintenant, le doute plane sur le futur du dossier palestinien vu l’image que se fait Trump du Proche Orient. Ce sujet a été au cœur des discussions entre Nasser Bourita et son homologue américain qui ont parlé de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages... A cet égard, Marco Rubio a vanté le leadership du Maroc dans l’acheminement de l'aide humanitaire aux Palestiniens. Le Royaume soutient toujours la solution à deux Etats et appelle à la reprise urgente des processus de paix.
Maintenant, le doute plane sur le futur du dossier palestinien vu l’image que se fait Trump du Proche Orient. Ce sujet a été au cœur des discussions entre Nasser Bourita et son homologue américain qui ont parlé de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages... A cet égard, Marco Rubio a vanté le leadership du Maroc dans l’acheminement de l'aide humanitaire aux Palestiniens. Le Royaume soutient toujours la solution à deux Etats et appelle à la reprise urgente des processus de paix.
Donald Trump : L’Algérie regarde sous ses souliers !
Le nouveau Secrétaire d’Etat, Marco Rubio, ne dissimule pas son allergie vis-à-vis de l’Algérie. Quand il était sénateur, il avait appelé formellement à sanctionner le régime algérien auquel il reprochait son soutien à la Russie dans la guerre en Ukraine. Il a clairement appelé à appliquer des sanctions contre le régime pour ses achats d’armes massifs auprès des Russes. Fils d’immigrés cubains, le nouveau chef de la diplomatie américaine est un faucon très hostile aux régimes dictatoriaux. Depuis la victoire de Donald Trump, le régime algérien fait profil bas en faisant très attention à ne pas importuner la nouvelle Administration républicaine. Dans son premier appel avec son homologue américain, le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a omis d'aborder la question du Sahara qui ne figure guère dans le compte rendu de leur échange. Le commandant de l’Armée, Saïd Chengriha, a aussitôt signé un accord de coopération militaire négocié du temps de Joe Biden, ce qui montre à quel point le régime est prêt à tout pour redorer son image à Washington. D’où les interrogations sur l’attitude de Donald Trump. “L’alliance maroco-américaine ne signifie pas systématiquement une rupture algéro-américaine”, pense Emmanuel Dupuy, qui explique que l'Administration Trump peut être l’ami de n'importe quel pays pourvu qu’il soit aligné sur les orientations américaines. Dans ce cas, l’Algérie n’a nul autre choix que se garder de contrarier les intérêts des Américains, notamment sur le Sahara. Selon M. Dupuy, la balle maintenant est dans le camp de l’Algérie qui finira, pense-t-il, par céder parce qu’elle est asphyxiée aujourd’hui vu que ses anciens alliés ne lui offrent aucune autre alternative.