L’industrie pharmaceutique, le rôle du pharmacien dans la gestion de la pandémie, l’actualité épidémiologique et thérapeutique au Maroc, etc., figurent parmi les mille et une thématiques abordées lors de la première édition des Journées Med Expo dédiées à tous les pharmaciens du Maroc.
Ce Salon professionnel, organisé à Tanger les 11 et 12 février par Sigma pharm, premier groupement d’intérêt économique (GIE), aspire à se positionner comme le carrefour méditerranéen de la pharmacie d’officine au Maroc.
Le président de Sigma pharm, Noureddine Salami, a expliqué que ce congrès, tenu à l’occasion du 5ème anniversaire du groupement, se veut une manifestation scientifique, un espace d’échange et de partage d’expériences et de visions de différents acteurs de la santé, notant que le choix de Tanger pour accueillir cet événement d’envergure est lié à la place qu’occupe la ville en tant que 2ème pôle économique du Royaume.
Covid-19 au coeur de toute discussion
Cette occasion a vu également l’intervention du coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique (CNOUSP) au ministère de la Santé, Mouad Mrabet, lors du 1er panel sur « le bilan de la pandémie de la Covid-19: actualités épidémiologiques, thérapeutiques et post- Covid».
Il a mis l’accent sur le rôle que joue le CNOUSP dans la gestion de la pandémie, à travers la normalisation, l’encadrement, l’accompagnement, les actions de terrain, le monitoring et l’évaluation, présentant quelques indicateurs de suivi de la pandémie, en l’occurrence le taux de reproduction du virus, le taux de positivité hebdomadaire par région, l’évolution hebdomadaire du nombre de décès et l’évaluation du niveau de criticité de transmission du virus.
Quant aux autres intervenants, ils ont débattu de l’état des lieux épidémiologique et thérapeutique lié à la Covid-19 et du rôle du pharmacien dans la gestion de la pandémie, soulignant l’importance de la pharmacie en tant qu’espace de santé, de sécurité et de conseil, qui joue un rôle important en matière d’écoute, d’information, d’éducation et de prévention sur l’usage du médicament.
« L’officine marocaine fait face à de multiples contraintes »
L’officine marocaine, a indiqué M. Salami, doit faire face à de multiples contraintes, dont la tendance baissière de sa rentabilité, l’effritement du monopole, la faiblesse du pouvoir d’achat et le risque d’ouverture du capital. Un constat qui fait penser aux nombreux défis qui empêchent l’industrie pharmaceutique d’atteindre un niveau de production à même d’assurer l’autonomie du Royaume en termes de médicaments et produits médicaux de base.
Malgré le fait qu’elle représente plus de 15 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, presque 5,2 du PIB du secteur industriel et 1,5 du PIB national, l’industrie pharmaceutique devrait répondre aux grands enjeux de la Santé publique, et ce, en améliorant son intégration dans la chaîne de valeur mondiale des médicaments, et en la protégeant par des mécanismes réglementaires afin qu’elle puisse assurer durablement la souveraineté nationale. Ce qui nécessite la mise en application des recommandations de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) pour aider l’industrie pharmaceutique à se développer, notamment la nécessité d’une régulation plus transparente de l’octroi des autorisations de mise sur le marché (AMM) afin de favoriser une concurrence loyale entre les opérateurs, d’inciter au développement d’une industrie pharmaceutique compétitive, et de donner la priorité aux génériques fabriqués au Maroc dans les appels d’offres publics.
Sigma pharm au service du pharmacien
« Le groupement ne cesse de contribuer au développement et à l’épanouissement du pharmacien d’officine en le mettant au coeur de ses préoccupations, à travers des actions concrètes portant notamment sur l’achat groupé, la formation continue pour rester en phase avec l’actualité du métier, ainsi que le conseil et l’accompagnement pour garantir au pharmacien membre d’exercer en se focalisant sur son coeur de métier », a fait savoir M. Salami.
Le président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP), Hamza Guedira, a, quant à lui, fait remarquer que l’accompagnement pédagogique que prodigue le GIE sera un atout considérable pour l’officinal, faisant savoir que l’évolution que connait le secteur du médicament ne peut être maîtrisée sans une formation continue adéquate que peut également proposer le groupement. Cette première édition de Med Expo a été, in fine, marquée par la refonte du Conseil d’administration du groupement.
Ce Salon professionnel, organisé à Tanger les 11 et 12 février par Sigma pharm, premier groupement d’intérêt économique (GIE), aspire à se positionner comme le carrefour méditerranéen de la pharmacie d’officine au Maroc.
Le président de Sigma pharm, Noureddine Salami, a expliqué que ce congrès, tenu à l’occasion du 5ème anniversaire du groupement, se veut une manifestation scientifique, un espace d’échange et de partage d’expériences et de visions de différents acteurs de la santé, notant que le choix de Tanger pour accueillir cet événement d’envergure est lié à la place qu’occupe la ville en tant que 2ème pôle économique du Royaume.
Covid-19 au coeur de toute discussion
Cette occasion a vu également l’intervention du coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique (CNOUSP) au ministère de la Santé, Mouad Mrabet, lors du 1er panel sur « le bilan de la pandémie de la Covid-19: actualités épidémiologiques, thérapeutiques et post- Covid».
Il a mis l’accent sur le rôle que joue le CNOUSP dans la gestion de la pandémie, à travers la normalisation, l’encadrement, l’accompagnement, les actions de terrain, le monitoring et l’évaluation, présentant quelques indicateurs de suivi de la pandémie, en l’occurrence le taux de reproduction du virus, le taux de positivité hebdomadaire par région, l’évolution hebdomadaire du nombre de décès et l’évaluation du niveau de criticité de transmission du virus.
Quant aux autres intervenants, ils ont débattu de l’état des lieux épidémiologique et thérapeutique lié à la Covid-19 et du rôle du pharmacien dans la gestion de la pandémie, soulignant l’importance de la pharmacie en tant qu’espace de santé, de sécurité et de conseil, qui joue un rôle important en matière d’écoute, d’information, d’éducation et de prévention sur l’usage du médicament.
« L’officine marocaine fait face à de multiples contraintes »
L’officine marocaine, a indiqué M. Salami, doit faire face à de multiples contraintes, dont la tendance baissière de sa rentabilité, l’effritement du monopole, la faiblesse du pouvoir d’achat et le risque d’ouverture du capital. Un constat qui fait penser aux nombreux défis qui empêchent l’industrie pharmaceutique d’atteindre un niveau de production à même d’assurer l’autonomie du Royaume en termes de médicaments et produits médicaux de base.
Malgré le fait qu’elle représente plus de 15 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, presque 5,2 du PIB du secteur industriel et 1,5 du PIB national, l’industrie pharmaceutique devrait répondre aux grands enjeux de la Santé publique, et ce, en améliorant son intégration dans la chaîne de valeur mondiale des médicaments, et en la protégeant par des mécanismes réglementaires afin qu’elle puisse assurer durablement la souveraineté nationale. Ce qui nécessite la mise en application des recommandations de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) pour aider l’industrie pharmaceutique à se développer, notamment la nécessité d’une régulation plus transparente de l’octroi des autorisations de mise sur le marché (AMM) afin de favoriser une concurrence loyale entre les opérateurs, d’inciter au développement d’une industrie pharmaceutique compétitive, et de donner la priorité aux génériques fabriqués au Maroc dans les appels d’offres publics.
Sigma pharm au service du pharmacien
« Le groupement ne cesse de contribuer au développement et à l’épanouissement du pharmacien d’officine en le mettant au coeur de ses préoccupations, à travers des actions concrètes portant notamment sur l’achat groupé, la formation continue pour rester en phase avec l’actualité du métier, ainsi que le conseil et l’accompagnement pour garantir au pharmacien membre d’exercer en se focalisant sur son coeur de métier », a fait savoir M. Salami.
Le président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP), Hamza Guedira, a, quant à lui, fait remarquer que l’accompagnement pédagogique que prodigue le GIE sera un atout considérable pour l’officinal, faisant savoir que l’évolution que connait le secteur du médicament ne peut être maîtrisée sans une formation continue adéquate que peut également proposer le groupement. Cette première édition de Med Expo a été, in fine, marquée par la refonte du Conseil d’administration du groupement.
Siham MDIJI
3 questions à Youssef Khayati
« La production locale assure entre 70% et 80% des besoins en médicaments de notre pays »
Pr Youssef Khayati, spécialiste en sciences pharmaceutiques et professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie Hassan II de Casablanca, a répondu à nos questions sur l’industrie pharmaceutique au Maroc.
- L’industrie pharmaceutique constitue la deuxième activité chimique du Maroc, comment se porte-t-elle aujourd’hui ?
- L’industrie pharmaceutique au Maroc est très honorable, d’ailleurs elle occupe la deuxième place à l’échelle du continent africain, après l’Afrique du Sud. La seule contrainte s’articule autour du pouvoir d’achat des Marocains qui reste faible par rapport aux coûts des traitements.
Le chiffre le plus parlant est en effet lié à la consommation annuelle qui ne dépasse pas les 500 dirhams par personne. Un chiffre certainement faible par rapport aux pays développés, européens ou asiatiques, mais qui est satisfaisant comparativement aux pays de l’Afrique subsaharienne ou ceux en voie de développement. Peut-être qu’il augmentera plus tard grâce à la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire.
- Quid de la production locale ?
- Nous sommes à plus de 40 laboratoires pharmaceutiques installés dans les différentes villes du Royaume, dont Tanger, Rabat, Agadir, Settat et Casablanca. La production locale assure entre 70% et 80% des besoins en médicaments de notre pays, tandis que nous exportons plus de 10% vers l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.
Malheureusement, les matières premières utilisées dans la fabrication des médicaments émanent de l’Asie, la Chine et l’Inde en tête. Une seule matière première active est produite localement, tandis que la majorité est importée. Je tiens également à préciser que le chiffre d’affaires pharmaceutique est estimé à 15 milliards de DH et que nous avons 450 millions de boîtes produites.
- Comment peut-on expliquer les importations du Maroc en médicaments ?
- Deux raisons me semblent valables pour expliquer cela. Premièrement, le nombre des malades, c’est-à-dire qu’il y a très peu de patients souffrant de certaines pathologies. Cela rend difficile le lancement d’une production de grande taille pour une petite population de malades. La deuxième contrainte est en rapport avec le coût de production. Sans oublier le manque d’infrastructures nécessaires pour produire de nouvelles thérapeutiques.
- L’industrie pharmaceutique constitue la deuxième activité chimique du Maroc, comment se porte-t-elle aujourd’hui ?
- L’industrie pharmaceutique au Maroc est très honorable, d’ailleurs elle occupe la deuxième place à l’échelle du continent africain, après l’Afrique du Sud. La seule contrainte s’articule autour du pouvoir d’achat des Marocains qui reste faible par rapport aux coûts des traitements.
Le chiffre le plus parlant est en effet lié à la consommation annuelle qui ne dépasse pas les 500 dirhams par personne. Un chiffre certainement faible par rapport aux pays développés, européens ou asiatiques, mais qui est satisfaisant comparativement aux pays de l’Afrique subsaharienne ou ceux en voie de développement. Peut-être qu’il augmentera plus tard grâce à la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire.
- Quid de la production locale ?
- Nous sommes à plus de 40 laboratoires pharmaceutiques installés dans les différentes villes du Royaume, dont Tanger, Rabat, Agadir, Settat et Casablanca. La production locale assure entre 70% et 80% des besoins en médicaments de notre pays, tandis que nous exportons plus de 10% vers l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.
Malheureusement, les matières premières utilisées dans la fabrication des médicaments émanent de l’Asie, la Chine et l’Inde en tête. Une seule matière première active est produite localement, tandis que la majorité est importée. Je tiens également à préciser que le chiffre d’affaires pharmaceutique est estimé à 15 milliards de DH et que nous avons 450 millions de boîtes produites.
- Comment peut-on expliquer les importations du Maroc en médicaments ?
- Deux raisons me semblent valables pour expliquer cela. Premièrement, le nombre des malades, c’est-à-dire qu’il y a très peu de patients souffrant de certaines pathologies. Cela rend difficile le lancement d’une production de grande taille pour une petite population de malades. La deuxième contrainte est en rapport avec le coût de production. Sans oublier le manque d’infrastructures nécessaires pour produire de nouvelles thérapeutiques.
Recueillis par S. M.