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Médias : Le SNPM tire la sonnette d’alarme sur le manque d’éthique et de déontologie


Dimanche 3 Avril 2022

Revenant sur l’affaire de l’incident de l’enfant Rayan, le Syndicat national de la presse marocaine avance que le chemin est encore long et n’est pas sans embûches pour parvenir à une couverture médiatique qui respecte éthique et déontologie.



Le décès de Rayan, l'enfant de cinq ans piégé pendant cinq jours dans un puits dans la commune de Tamorot (province de Chefchaouen), a suscité l’intérêt des médias nationaux et mondiaux.    Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) vient de publier son rapport final d’évaluation et de suivi sur la couverture médiatique de cette tragédie, intitulé « Couverture médiatique de l’incident de l’enfant Rayan : manquements et recommandations ».
 
Considérant que la tâche principale des médias est de formuler, publier et diffuser des nouvelles, des informations et des opinions, en présentant les explications appropriées à une situation donnée, le SNPM a souligné l’importance de respecter la déontologie journalistique.
Le syndicat a également souligné que l’enquête et le reportage du journaliste professionnel se doivent d’être objectifs et crédibles, sans sous-estimer, exagérer ou induire en erreur l’audience, surtout quand il s’agit de traiter des événements ou des faits d’une dimension interplanétaire à l’image de la chute tragique de l’enfant Ryan dans un puits à une profondeur de 32 mètres en février 2022 et dont l’opération de sauvetage a pris une ampleur médiatique sans précédent.
 
 
Pour le syndicat, la vraie crise se trouve en amont, dans le vivier même des fake news. Ainsi, le rapport rappelle la nécessité de respecter la Charte nationale d’éthique professionnelle publiée par le Conseil National de la Presse (CNP) en tant qu’institution d’autorégulation de la profession en juillet 2019.
 
D’ailleurs, le Syndicat national de la presse marocaine avait invité les reporters et journalistes présents et tous les sites et plateformes professionnels à « respecter l’éthique professionnelle qui obéit à des règles comme la vérification et la véracité de l’information avant de les annoncer, sans passion, en sélectionnant des interlocuteurs objectifs et non tendancieux et de ne pas diffuser de propos de mineurs ou leurs photos ».
 
Fiasco annoncé de quelques médias électroniques

Le rapport s’est appuyé sur une méthodologie basée sur le suivi des articles de presse diffusés à travers des vidéos, en diffusion directe. « Le journaliste est sujet à des erreurs, ce qui nécessite une vigilance constante dans la diffusion de l’information écrite ou illustrée », annonce le rapport. Ce dernier met en exergue des écarts dans la couverture médiatique des journaux électroniques sans aucun sens de responsabilité ni envers la profession ni la société.
Le syndicat annonce que de nombreux sites d’actualités ont diffusé en direct, en violation du principe du droit à l’image, faisant fi du droit de posséder son image et des méthodes de son utilisation par les autres.
Des actes catégoriquement incompatibles avec le principe de protection des mineurs – la Charte stipule que les mineurs et leurs images doivent être protégés – ont également été constatés indique encore le rapport.
Le syndicat national de la presse estime que ces médias ont failli à leur responsabilité professionnelle d’une part et à leur responsabilité vis-à-vis de la société d’autre part. Pour cause, le syndicat estime que ces actes résultent de l’ignorance des codes professionnels et déontologiques de la presse ou encore d’une stratégie préméditée afin de créer le buzz et avoir des scoops.
Face à cette situation, ce rapport recommande : de former des journalistes à l’éthique professionnelle, que ce soit dans des instituts publics ou privés, ou par des contrats avec les médias ; de produire des guides auxiliaires de la charte d’éthique journalistique ; d’engager les institutions médiatiques à respecter l’éthique de la profession ; les rédacteurs en chef et directeurs d’édition assumant pleinement leurs responsabilités en matière de « filtrage » des traitements médiatiques et enfin la fermeté du Conseil national de la presse dans l’application des sanctions prévues par sa loi fondamentale contre les contrevenants à l’éthique professionnelle, qu’ils soient journalistes ou contractants.








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