- Vous avez essayé depuis 2011 de mettre en lumière le projet «L’Oriental Mémoire Fondation» pour la sauvegarde du patrimoine minier de Djerada. Quels sont les tenants et aboutissants de ce projet ?
- «L’Oriental Mémoire Fondation» est un projet immense, multiple et ambitieux pour la consolidation de l’Histoire nationale, voire universelle, et qui devait enrichir l’espace socioculturel de la Province, de la Région et au-delà. Ce projet, unique en son genre dans l’Histoire des Mines du Maroc, consiste à écrire un ouvrage sur la ville minière de Djerada, la réhabilitation du patrimoine minier par l’écrit et un conservatoire de la Mémoire pour recenser les objets des ouvriers, leurs costumes… En parallèle, j’ai décidé de créer une bibliothèque dédiée aux Mines de l’Oriental et aux mines nationales. Indépendamment de la mine, j’avais en mémoire une étude sur les collectivités territoriales de la région et en particulier de la province de Djerada. En plus d’un petit ouvrage sur les juifs de Debdou, un village féérique qui est à 200 km d’ Oujda.
- D’où est née l’idée de ce projet de grande envergure, resté en stand-by ?
- Avant de devenir expert comptable, retraité, des Charbonnages du Maroc (Ex-Charbonnages Nord-Africain (C.N.A)), je suis un enfant de Djerada où j’ai pratiquement passé toute ma vie personnelle et professionnelle. En 2000, lors d’une visite au cimetière de Djerada pour me recueillir sur la tombe de mes parents, je me suis dit pourquoi ne pas écrire la mémoire de Djerada. Un sujet qui m’interpelle. Quand la mine de Djerada a fermé, une partie des logements ont été cédés à des ouvriers avec un prix raisonnable, dont certains ont été cédés à la Direction des Domaines de l’Etat ou à des ministères, comme celui de l’Agriculture. Jusque là, tout est bon. En 2011, des amis m’ont informé que je peux demander l’acquisition d’une maison, qui est un lieu de mémoire, auprès de la Direction des Domaines de l’Etat qui gère ce patrimoine immobilier. Ce qui me convenait pour démarrer mon projet. J’ai des souvenirs merveilleux sur le plan professionnel de la maison en question. Je me suis ensuite dirigé vers la délégation régionale de la Direction des Domaines de l’Etat à Oujda pour leur donner une lettre manuscrite officielle d’acquisition du logement. En parallèle, j’ai écrit à l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) pour demander l’autorisation d’accéder aux archives qui étaient sur place. Il y avait tout le nécessaire pour monter mon projet et le réussir. Deux mois après ma demande d’acquisition du logement, on me disait que cette maison était toujours exploitée par les Charbonnages et dès que le problème juridique était résolu, je pouvais en profiter. Voilà donc une bonne décennie que l’Administration de mon pays se confine derrière l’indifférence et le silence moralement agressifs. Elle ne se soucie guère de mes préoccupations légitimes quant à la sauvegarde de la Mémoire de la Mine et des Mineurs des Charbonnages du Maroc. Et ce, malgré un courrier volumineux de plusieurs centaines de lettres (A/R), courriels, fax...etc., que j’envoyais quotidiennement ( + de 500 écrits.). Des promesses sans lendemain.
- Quel a été le sort de cette maison ?
- Selon des témoins, un homme et une femme venus de Rabat à Djerada sont intervenus pour louer la maison en question, au nom d’une association. On n’a même pas pris la peine de m’aviser à ce sujet. A mon avis, ladite association ne fonctionne pas. Preuve en est, tous ses membres n’y sont pratiquement jamais sur place.
- A qui profite cette situation ?
- Elle profite à beaucoup de monde caché.
- «L’Oriental Mémoire Fondation» est un projet immense, multiple et ambitieux pour la consolidation de l’Histoire nationale, voire universelle, et qui devait enrichir l’espace socioculturel de la Province, de la Région et au-delà. Ce projet, unique en son genre dans l’Histoire des Mines du Maroc, consiste à écrire un ouvrage sur la ville minière de Djerada, la réhabilitation du patrimoine minier par l’écrit et un conservatoire de la Mémoire pour recenser les objets des ouvriers, leurs costumes… En parallèle, j’ai décidé de créer une bibliothèque dédiée aux Mines de l’Oriental et aux mines nationales. Indépendamment de la mine, j’avais en mémoire une étude sur les collectivités territoriales de la région et en particulier de la province de Djerada. En plus d’un petit ouvrage sur les juifs de Debdou, un village féérique qui est à 200 km d’ Oujda.
- D’où est née l’idée de ce projet de grande envergure, resté en stand-by ?
- Avant de devenir expert comptable, retraité, des Charbonnages du Maroc (Ex-Charbonnages Nord-Africain (C.N.A)), je suis un enfant de Djerada où j’ai pratiquement passé toute ma vie personnelle et professionnelle. En 2000, lors d’une visite au cimetière de Djerada pour me recueillir sur la tombe de mes parents, je me suis dit pourquoi ne pas écrire la mémoire de Djerada. Un sujet qui m’interpelle. Quand la mine de Djerada a fermé, une partie des logements ont été cédés à des ouvriers avec un prix raisonnable, dont certains ont été cédés à la Direction des Domaines de l’Etat ou à des ministères, comme celui de l’Agriculture. Jusque là, tout est bon. En 2011, des amis m’ont informé que je peux demander l’acquisition d’une maison, qui est un lieu de mémoire, auprès de la Direction des Domaines de l’Etat qui gère ce patrimoine immobilier. Ce qui me convenait pour démarrer mon projet. J’ai des souvenirs merveilleux sur le plan professionnel de la maison en question. Je me suis ensuite dirigé vers la délégation régionale de la Direction des Domaines de l’Etat à Oujda pour leur donner une lettre manuscrite officielle d’acquisition du logement. En parallèle, j’ai écrit à l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) pour demander l’autorisation d’accéder aux archives qui étaient sur place. Il y avait tout le nécessaire pour monter mon projet et le réussir. Deux mois après ma demande d’acquisition du logement, on me disait que cette maison était toujours exploitée par les Charbonnages et dès que le problème juridique était résolu, je pouvais en profiter. Voilà donc une bonne décennie que l’Administration de mon pays se confine derrière l’indifférence et le silence moralement agressifs. Elle ne se soucie guère de mes préoccupations légitimes quant à la sauvegarde de la Mémoire de la Mine et des Mineurs des Charbonnages du Maroc. Et ce, malgré un courrier volumineux de plusieurs centaines de lettres (A/R), courriels, fax...etc., que j’envoyais quotidiennement ( + de 500 écrits.). Des promesses sans lendemain.
- Quel a été le sort de cette maison ?
- Selon des témoins, un homme et une femme venus de Rabat à Djerada sont intervenus pour louer la maison en question, au nom d’une association. On n’a même pas pris la peine de m’aviser à ce sujet. A mon avis, ladite association ne fonctionne pas. Preuve en est, tous ses membres n’y sont pratiquement jamais sur place.
- A qui profite cette situation ?
- Elle profite à beaucoup de monde caché.
Djerada: Une ville sinistrée par la fermeture de la mine d’anthracite
Il va sans dire que le développement de l’activité minière à Djerada a assuré le développement de la ville. Cependant, la décision de la fermeture de la mine en 1998 et l’arrêt définitif de l’activité le 17 juillet 2000 ont amené à un effondrement de l’activité économique.
Des projets à vocation socio-économique
Après la tempête revendicative, une accalmie régnant dans la ville traumatisée semble s’instaurer peu à peu, au fur et à mesure de l’inauguration ou du lancement de certains projets prévus dans le plan de développement. Ainsi, Djerada se voit doter d’une première unité Industrielle de décorticage et valorisation de crevettes importées en admission temporaire (AT), d’une nouvelle zone industrielle répartie en 42 lots de terrains sur une superficie de 10 hectares. Outre les travaux d’aménagement et de réfection externes de l’ancien centre commercial à proximité du centre culturel (Ancienne Église), un marché intégré à Hassi-Blal et un souk permanent destiné à recaser les marchands ambulants ont vu le jour.
Ainsi, le paysage urbain de la ville se transforme, se modernise et prend une autre configuration, « au détriment des nostalgiques qui assistent impuissants à la disparition de leur point de repère, à l’effacement progressif de leur mémoire historique à l’image de « La Laverie » dont l’énigme reste non élucidée, La salle de cinéma unique en son genre, Le Village « mythique » des ouvriers,... », regrette Lahcen Lashab.
Des projets à vocation socio-économique
Après la tempête revendicative, une accalmie régnant dans la ville traumatisée semble s’instaurer peu à peu, au fur et à mesure de l’inauguration ou du lancement de certains projets prévus dans le plan de développement. Ainsi, Djerada se voit doter d’une première unité Industrielle de décorticage et valorisation de crevettes importées en admission temporaire (AT), d’une nouvelle zone industrielle répartie en 42 lots de terrains sur une superficie de 10 hectares. Outre les travaux d’aménagement et de réfection externes de l’ancien centre commercial à proximité du centre culturel (Ancienne Église), un marché intégré à Hassi-Blal et un souk permanent destiné à recaser les marchands ambulants ont vu le jour.
Ainsi, le paysage urbain de la ville se transforme, se modernise et prend une autre configuration, « au détriment des nostalgiques qui assistent impuissants à la disparition de leur point de repère, à l’effacement progressif de leur mémoire historique à l’image de « La Laverie » dont l’énigme reste non élucidée, La salle de cinéma unique en son genre, Le Village « mythique » des ouvriers,... », regrette Lahcen Lashab.