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“Morocco 2020/21” : l’AMDIE trace les relais de croissance de l’économie


Rédigé par Saâd JAFRI Lundi 1 Février 2021

Le Royaume se positionne de plus en plus comme porte d’entrée vers l’Afrique et comme tremplin vers l’Europe. Malgré les multiples retards qu’il accuse en matière de développement, il y a de quoi être optimiste.



“Morocco 2020/21” : l’AMDIE trace les relais de croissance de l’économie
La crise sanitaire a mis en lumière la capacité d’innovation et de résilience sanitaire et industrielle, qu’un pays doit pouvoir déployer dans ces situations. Cette épreuve a également révélé tous les atouts potentiels du pays qui lui permettraient de s’engager résolument dans une trajectoire industrielle fondée sur l’innovation technologique. Toutefois, le Maroc demeure très en retard en la matière. Il est classé 74ème sur 129 au niveau de l’index global d’innovation au titre de l’année 2019 et ses scores sont particulièrement faibles en ce qui concerne l’emploi dans des industries où l’innovation occupe une place centrale. 

Dans ce sillage, il importe de noter que la contribution de l’industrie nationale au PIB reste limitée et le modèle de croissance national n’engendre pas les emplois à forte qualification nécessaires à la résorption du chômage des jeunes, notamment des diplômés, qui reste un des défis majeurs du Royaume. 

Ainsi, de nombreuses priorités, telles que le passage aux secteurs industriels de haute technologie et l’intégration de techniques innovantes dans les secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l’agriculture, l’automobile ou encore le textile, sont désormais impératives si le pays souhaite assumer un rôle plus important sur les scènes régionale et mondiale, préconise l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), dans un rapport baptisée «Morocco 2020/21 : the business year», qui trace un portrait détaillé de l’économie marocaine. 

Par ailleurs, plusieurs pays occidentaux, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, ont de grands espoirs pour le Royaume en raison de ses liens diversifiés avec plusieurs régions, de sa réglementation propice aux investissements et de son capital humain et main d’œuvre qualifiée. Bien qu’il n’ait pas encore atteint son plein potentiel, le Plan d’accélération industrielle a jeté, selon l’AMDIE, les bases solides d’une réelle politique d’industrialisation, inspirant ainsi la confiance des acteurs économiques. Un plan qui sera renforcé par des investissements accrus dans l’innovation, notamment dans les secteurs de haute technologie, comme la fintech, l’agritech et la cybersécurité, précise la même source. 

Qu’est-ce qui fait du Maroc une bonne destination pour l’investissement ?
Selon Hicham Boudraa, directeur général par intérim de l’AMDIE, «la stabilité politique et économique du Maroc est la principale raison pour laquelle les investisseurs le choisissent plutôt que d’autres pays». Toutes les stratégies à court terme nécessaires sont en place, y compris des stratégies sectorielles pour superviser la performance annuelle des programmes et des initiatives, précise-t-il dans la publication, ajoutant qu’ensuite, « il y a des stratégies à long terme garanties par la monarchie».

D’autant plus que le Maroc possède des infrastructures de pointe, une situation géographique clé et des accords de libreéchange qui donnent accès à plus de 1,3 milliard de consommateurs dans 56 pays. «Nous avons également récemment signé des accords avec plusieurs pays africains et, en 2019, nous avons ratifié la création de la nouvelle zone de libre-échange africaine (AFTZ), rappelle le DG de l’AMDIE.

S’agissant des opportunités à saisir en cette conjoncture particulière, ce dernier indique que les conséquences du Covid-19 ont entraîné une refonte globale des chaînes de valeur partout dans le monde, en particulier en Méditerranée, il faut donc être «prêt à saisir les opportunités qui en découle et à les suivre à tout moment et en tout lieu». C’est notamment le cas de l’UE, qui pourrait commencer à revoir certaines de ses positions et alliances économiques sur la scène internationale. L’UE pourrait envisager de rétablir son modèle existant de l’automobile, voire de l’aéronautique, dans d’autres secteurs d’activité, dans ce sillage, le Maroc se profile comme une solution optimale. Grâce à son vaste réseau d’accords de libreéchange, le pays se présente comme une plateforme de réexportation vers plusieurs autres pays et continents.

Quid de l’indice de confiance ?  
Par ailleurs, l’AMDIE a mené, en partenariat avec la Chambre de commerce américaine, une série d’entretiens avec des acteurs de premier plan pour prendre le pouls de l’économie nationale. Sans surprise, 52% des personnes interrogées mentionnent le positionnement géographique du Maroc comme un avantage stratégique. Les acteurs économiques considèrent le Maroc comme une plaque tournante de la région de l’Afrique de l’Ouest et une porte d’entrée vers l’ensemble du continent. Par ailleurs, les secteurs le plus souvent identifiés comme stratégiques sont : l’industrie (automobile, aéronautique, textile, etc.), l’agriculture, les énergies renouvelables et le transport, indique le rapport.

Toutefois, les principales priorités des acteurs du secteur industriel sont la recherche et développement (R&D) avec un taux de 64%, la promotion de la production locale (55%), l’expansion à l’international (36%) et la promotion de la durabilité environnementale (36%). En outre, de nombreux acteurs des secteurs de l’industrie et de l’éducation ont soutenu la nécessité de mettre en place une collaboration qui pourrait adapter la scolarité et la formation professionnelle aux besoins de l’industrie et qui pourrait également développer des capacités innovantes dont dispose le Maroc. Dans cette optique, le changement du statut de l’université d’un établissement public à caractère administratif à une institution jouissant d’une autonomie efficiente, favorisant la recherche et l’innovation, s’impose. 
 

Repères

Les investissements américains au Maroc
Rabia El Alama, directrice de la Chambre américaine du commerce : «L’objectif principal pour nous est de continuer à être l’avocat des entreprises américaines implantées au Maroc qui ont investi plus de 2 milliards de dollars et créé environ 10.000 emplois. Nous allons promouvoir le Maroc comme la meilleure porte d’entrée vers l’Afrique pour les entreprises américaines désireuses de se développer et d’accéder à de nouveaux marchés et opportunités».
Avantages du « doing business» au Maroc ?
• Positionnement géographique ;
• Environnement réglementaire propice ;
• Population jeune et talentueuse ;
• Passage aux secteurs de haute technologie et diversification de la base économique ;
• Potentiel en énergies renouvelables ;
• Dynamique de l’économie et de la croissance potentielle ;
• Stabilité politique et économique ;
• Qualité et investissement dans les infrastructures ;
• Capacité à répondre aux normes internationales.
Les défis phares
• Paysage commercial difficile et concurrence accrue ;
• Retards de paiement ;
• Progression lente de la numérisation ;
• Politiques inefficaces pour le développement des capacités locales ;
• Incertitude suite à la crise ;
• Manque de compétences entrepreneuriales et linguistiques ;
• Manque de liquidité ;
• Accès aux soins de santé et à l’éducation ;
• Effets de la décentralisation des tendances énergétiques ;
• Économie informelle.








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