Fadoul (au chant) accompagné dans les années 1970 par son groupe The Privilege.
Henri Salvador version synthés, cocktail techno-musiques orientales ou Fadoul, disciple marocain de James Brown tiré de l’oubli : des labels chercheurs d’or font le bonheur des festivals défricheurs et des oreilles curieuses.
Au moment des bilans de 2021, hors des sentiers battus, s’impose la compilation «Homme studio» du label francilien Born Bad Records, d’ordinaire associé au rock-garage. On y recroise Fadoul, imprégné par James Brown, voix totémique du label. Jannis Stürtz, patron d’Habibi Funk, tombé sur un de ses disques à Casablanca, a mis trois ans à retrouver la famille de ce musicien décédé dans les années 1990, comme il l’explique dans un livret.
«Sa famille n’aurait jamais pensé que sa musique attire l’attention en dehors du Maroc et ne l’avait plus écouté depuis 30 ans faute de platine à la maison». On y découvre un Henri Salvador méconnu. Dans les années 1970, l’artiste jongle avec boîtes à rythmes et collages de voix en sorcier des consoles de mixages installées dans son repaire de la place Vendôme, à Paris.
«C’est fantastique, j’ai à ma disposition autant de musiciens que je veux et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit», relate-t-il à l’époque, cité dans les notes du disque. En écoutant «Sex Man», pastiche psychédélique de «Batman», «Kissinger, Le Duc Tho», parlé-chanté sur trame politique ou «On l’a dans l’baba» et ses boucles rythmiques, on est bien loin du crooner-amuseur de «Zorro est arrivé». «On n’a pas fini de redécouvrir Henri Salvador», dit Imany qui a repris un titre ignoré du musicien, «Les Voleurs d’Eau», texte sur le pillage des richesses naturelles, dans son album «Voodoo Cello». Born Bad Records exhume des trésors du passé (le 4e volet de « Wizzz !», perles de pop psychédélique française des années 1960-70 est paru en 2021) mais promeut aussi les laborantins fous d’aujourd’hui, comme La Femme.
Sans oublier des projets hors norme comme Star Feminine Band, adolescentes béninoises chantant l’émancipation, remarquées aux Trans Musicales de Rennes. Ce mélange des genres est une philosophie et aussi, parfois, une bouée de sauvetage.
«On a un joli catalogue, avec cet éclectisme, ce touche-à-tout irrépressible, et on se rend compte que ne pas dépendre d’un seul style musical, ça peut aider à survivre», explique Marc Hollander, fondateur de Crammed Discs, autre label dénicheur, basé à Bruxelles.
«Parlez-moi de lui» par Douâa
Le nom de son bébé peut se traduire par «Disques entassés». Parmi ses poulains, Ikoqwe, duo d’Angola, entre hip-hop et musique traditionnelle, échappé d’une soucoupe volante. Acid Arab, autre spécimen de l’écurie Crammed, illustre aussi l’esprit maison.
C’est un beau club de rencontres entre techno et musiques orientales. Enfin, à propos de musiques orientales, il y a les trouvailles épatantes de Habibi Funk. Ce label de Berlin fait briller des bijoux oubliés du monde arabe des années 1970-80.
Du funk égyptien au reggae libyen. Le volume 2 de la compilation «An eclectic selection from the Arab world» a été diffusé cette année. On découvre Douâa, Marocaine qui, avec «Haditouni», reprend «Parlez-moi de lui», chanté par Dalida puis par Françoise Hardy ou Cher.
Au moment des bilans de 2021, hors des sentiers battus, s’impose la compilation «Homme studio» du label francilien Born Bad Records, d’ordinaire associé au rock-garage. On y recroise Fadoul, imprégné par James Brown, voix totémique du label. Jannis Stürtz, patron d’Habibi Funk, tombé sur un de ses disques à Casablanca, a mis trois ans à retrouver la famille de ce musicien décédé dans les années 1990, comme il l’explique dans un livret.
«Sa famille n’aurait jamais pensé que sa musique attire l’attention en dehors du Maroc et ne l’avait plus écouté depuis 30 ans faute de platine à la maison». On y découvre un Henri Salvador méconnu. Dans les années 1970, l’artiste jongle avec boîtes à rythmes et collages de voix en sorcier des consoles de mixages installées dans son repaire de la place Vendôme, à Paris.
«C’est fantastique, j’ai à ma disposition autant de musiciens que je veux et à n’importe quelle heure du jour et de la nuit», relate-t-il à l’époque, cité dans les notes du disque. En écoutant «Sex Man», pastiche psychédélique de «Batman», «Kissinger, Le Duc Tho», parlé-chanté sur trame politique ou «On l’a dans l’baba» et ses boucles rythmiques, on est bien loin du crooner-amuseur de «Zorro est arrivé». «On n’a pas fini de redécouvrir Henri Salvador», dit Imany qui a repris un titre ignoré du musicien, «Les Voleurs d’Eau», texte sur le pillage des richesses naturelles, dans son album «Voodoo Cello». Born Bad Records exhume des trésors du passé (le 4e volet de « Wizzz !», perles de pop psychédélique française des années 1960-70 est paru en 2021) mais promeut aussi les laborantins fous d’aujourd’hui, comme La Femme.
Sans oublier des projets hors norme comme Star Feminine Band, adolescentes béninoises chantant l’émancipation, remarquées aux Trans Musicales de Rennes. Ce mélange des genres est une philosophie et aussi, parfois, une bouée de sauvetage.
«On a un joli catalogue, avec cet éclectisme, ce touche-à-tout irrépressible, et on se rend compte que ne pas dépendre d’un seul style musical, ça peut aider à survivre», explique Marc Hollander, fondateur de Crammed Discs, autre label dénicheur, basé à Bruxelles.
«Parlez-moi de lui» par Douâa
Le nom de son bébé peut se traduire par «Disques entassés». Parmi ses poulains, Ikoqwe, duo d’Angola, entre hip-hop et musique traditionnelle, échappé d’une soucoupe volante. Acid Arab, autre spécimen de l’écurie Crammed, illustre aussi l’esprit maison.
C’est un beau club de rencontres entre techno et musiques orientales. Enfin, à propos de musiques orientales, il y a les trouvailles épatantes de Habibi Funk. Ce label de Berlin fait briller des bijoux oubliés du monde arabe des années 1970-80.
Du funk égyptien au reggae libyen. Le volume 2 de la compilation «An eclectic selection from the Arab world» a été diffusé cette année. On découvre Douâa, Marocaine qui, avec «Haditouni», reprend «Parlez-moi de lui», chanté par Dalida puis par Françoise Hardy ou Cher.
Avec AFP