NamX est une jeune marque fondée par le franco-marocain Faouzi Annajah (à droite) et Paolo Pininfarina, Chairman de Pininfarina (à gauche).
- Vous avez dévoilé, mercredi 12 mai à Turin, le prototype d’une nouvelle marque automobile premium, baptisée NamX, un SUV à hydrogène vert. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet et nous expliquer la symbolique du nom attribué à votre voiture ?
- Tout a commencé il y a 5 ans. Je suis parti d’une feuille blanche avec la vision de créer un nouveau constructeur automobile premium entre l’Afrique et l’Europe et surtout avec un objectif d’avoir une voiture qui pollue le moins possible et avec un design intemporel/haut de gamme. NamX veut dire : New Automotive & Mobility Exploration. Le modèle s’appelle : HUV = Hydrogen Utility Vehicle qui fait référence au SUV que nous connaissons tous mais en version hydrogène.
- Quel est le fonctionnement de cette voiture qui promet de révolutionner l’expérience de la mobilité propre et de rendre le carburant hydrogène largement disponible ?
- Cette un modèle FCV (Fuel Cell Vehicle). C’est avant tout une voiture électrique avec une pile à combustible qui remplace les grandes batteries habituelles. La voiture a une batterie mais de très petite taille, nécessaire dans les phases d’accélération pour combler «l’inertie » de la pile à combustible. La version haut de gamme GTH comporte deux moteurs électriques pour une puissance cumulée de 550 chevaux et un 0 à 100 Km/h en 4,5 secondes. Sur ce concept de base, nous avons ajouté ce fameux nouveau système de Capsules que nous appelons CapX. Cela correspond aux 6 capsules placées à l’arrière du véhicule. Pour NamX, c’est une vraie solution supplémentaire pour avoir accès facilement à l’hydrogène vert, avec en combinaison les réseaux de stations de recharges en cours de création.
- Quelles sont ses spécificités et quels avantages représente l’hydrogène vert par rapport aux voitures électriques et aux autres carburants ?
- Il y a un sujet majeur : la provenance de l’énergie. Que vous chargiez une voiture électrique à batterie ou hydrogène, il faut se poser la question de la provenance de l’énergie, renouvelable ou non. Avec l’hydrogène vert, nous pouvons garantir une utilisation réellement propre de la voiture.
- Ce projet a été créé avec divers partenaires européens et marocains, dont le designer italien Pininfarina qui a déjà travaillé pour de grands noms comme Ferrari. Parlez-nous de ces quatre années de travail et de collaboration, et à quel point les périodes de confinement vous ont-elles aidé à avancer dans votre projet ?
- Le confinement a été positif pour certains points et négatifs pour d’autres. Nous avons pu optimiser notre temps avec des déplacements en moins, mais le coeur du management c’est l’humain et il est important de travailler et discuter en se voyant réellement. La collaboration avec Pininfarina s’est déroulée de la meilleure des manières, nous sommes très heureux du résultat et les équipes ont tout de suite « matché ».
Il a fallu être extrêmement efficace dans un délai court pour respecter notre planning. Les talents et le sérieux des équipes ont permis ce résultat.
- Le projet NamX entend implanter des usines de production, notamment entre l’Europe et le Maroc. Comment peut-on développer un écosystème territorial dynamique et pérenne au Royaume ? Et quels sont les fabricants de l’hydrogène avec lesquels vous comptez collaborer ?
- Il y a deux raisons factuelles qui font que le Royaume est un pays très important pour nous : la vision à 2030 pour être un leader de l’hydrogène vert au niveau mondial et l’ensemble de l’écosystème automobile déjà en place et qui ne cesse de s’améliorer. D’importants partenaires européens avec qui nous collaborons sont déjà implantés partiellement ou totalement au Maroc. Des annonces seront bientôt faites pour la phase industrielle.
- Quelles sont vos projections de développement ? Parts de marchés attendus, CA… ?
- Nous avons comme objectif d’être le leader sur le marché hydrogène premium. Ce marché est actuellement en cours de création.
- A combien s’est chiffrée la production du véhicule et quelle est la part de la R&D ?
- Confidentiel.
- Quand comptez-vous commercialiser les premières voitures NamX ?
- Pour le Q4, 2025.
- Par ailleurs, le Maroc est classé par l’Agence internationale IRENA parmi les exportateurs potentiels d’hydrogène vert, au moment où l’Agence fait état d’un déclin continu du commerce traditionnel des énergies fossiles. En chiffres, quelles sont les attentes du développement de ce chantier au Maroc ?
- Le Maroc investit près de 8% de son PIB annuel dans une stratégie d’hydrogène vert, c’est un chiffre impressionnant. À titre de comparaison, en France, nous sommes aux alentours de 0,35% du PIB. Je pense que les chiffres parlent d’eux-mêmes sur la stratégie du Royaume.
- Tout a commencé il y a 5 ans. Je suis parti d’une feuille blanche avec la vision de créer un nouveau constructeur automobile premium entre l’Afrique et l’Europe et surtout avec un objectif d’avoir une voiture qui pollue le moins possible et avec un design intemporel/haut de gamme. NamX veut dire : New Automotive & Mobility Exploration. Le modèle s’appelle : HUV = Hydrogen Utility Vehicle qui fait référence au SUV que nous connaissons tous mais en version hydrogène.
- Quel est le fonctionnement de cette voiture qui promet de révolutionner l’expérience de la mobilité propre et de rendre le carburant hydrogène largement disponible ?
- Cette un modèle FCV (Fuel Cell Vehicle). C’est avant tout une voiture électrique avec une pile à combustible qui remplace les grandes batteries habituelles. La voiture a une batterie mais de très petite taille, nécessaire dans les phases d’accélération pour combler «l’inertie » de la pile à combustible. La version haut de gamme GTH comporte deux moteurs électriques pour une puissance cumulée de 550 chevaux et un 0 à 100 Km/h en 4,5 secondes. Sur ce concept de base, nous avons ajouté ce fameux nouveau système de Capsules que nous appelons CapX. Cela correspond aux 6 capsules placées à l’arrière du véhicule. Pour NamX, c’est une vraie solution supplémentaire pour avoir accès facilement à l’hydrogène vert, avec en combinaison les réseaux de stations de recharges en cours de création.
- Quelles sont ses spécificités et quels avantages représente l’hydrogène vert par rapport aux voitures électriques et aux autres carburants ?
- Il y a un sujet majeur : la provenance de l’énergie. Que vous chargiez une voiture électrique à batterie ou hydrogène, il faut se poser la question de la provenance de l’énergie, renouvelable ou non. Avec l’hydrogène vert, nous pouvons garantir une utilisation réellement propre de la voiture.
- Ce projet a été créé avec divers partenaires européens et marocains, dont le designer italien Pininfarina qui a déjà travaillé pour de grands noms comme Ferrari. Parlez-nous de ces quatre années de travail et de collaboration, et à quel point les périodes de confinement vous ont-elles aidé à avancer dans votre projet ?
- Le confinement a été positif pour certains points et négatifs pour d’autres. Nous avons pu optimiser notre temps avec des déplacements en moins, mais le coeur du management c’est l’humain et il est important de travailler et discuter en se voyant réellement. La collaboration avec Pininfarina s’est déroulée de la meilleure des manières, nous sommes très heureux du résultat et les équipes ont tout de suite « matché ».
Il a fallu être extrêmement efficace dans un délai court pour respecter notre planning. Les talents et le sérieux des équipes ont permis ce résultat.
- Le projet NamX entend implanter des usines de production, notamment entre l’Europe et le Maroc. Comment peut-on développer un écosystème territorial dynamique et pérenne au Royaume ? Et quels sont les fabricants de l’hydrogène avec lesquels vous comptez collaborer ?
- Il y a deux raisons factuelles qui font que le Royaume est un pays très important pour nous : la vision à 2030 pour être un leader de l’hydrogène vert au niveau mondial et l’ensemble de l’écosystème automobile déjà en place et qui ne cesse de s’améliorer. D’importants partenaires européens avec qui nous collaborons sont déjà implantés partiellement ou totalement au Maroc. Des annonces seront bientôt faites pour la phase industrielle.
- Quelles sont vos projections de développement ? Parts de marchés attendus, CA… ?
- Nous avons comme objectif d’être le leader sur le marché hydrogène premium. Ce marché est actuellement en cours de création.
- A combien s’est chiffrée la production du véhicule et quelle est la part de la R&D ?
- Confidentiel.
- Quand comptez-vous commercialiser les premières voitures NamX ?
- Pour le Q4, 2025.
- Par ailleurs, le Maroc est classé par l’Agence internationale IRENA parmi les exportateurs potentiels d’hydrogène vert, au moment où l’Agence fait état d’un déclin continu du commerce traditionnel des énergies fossiles. En chiffres, quelles sont les attentes du développement de ce chantier au Maroc ?
- Le Maroc investit près de 8% de son PIB annuel dans une stratégie d’hydrogène vert, c’est un chiffre impressionnant. À titre de comparaison, en France, nous sommes aux alentours de 0,35% du PIB. Je pense que les chiffres parlent d’eux-mêmes sur la stratégie du Royaume.
Recueillis par
Safaa KSAANI
L’info...Graphie
Hydrogène vert au Maroc
Une demande en hausse
Selon la feuille de route sur l’hydrogène vert au Maroc, la demande nationale en hydrogène vert et ses dérivés est estimée à 4TWh en 2030, pour une puissance de 2GW en sources d’énergie renouvelable. En 2040, elle montera à 22TWh pour une puissance de 12GW, et 40TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20GW. Quant à la demande à l’export, elle est calculée à 10TWh en 2030, 46TWh en 2040 et 115TWh en 2050. « Ceci équivaut à un investissement cumulé de 90 milliards de dirhams à l’horizon de 2030 et 760 milliards de dirhams à l’horizon de 2050 », indique la feuille de route.
Marché mondial
Un positionnement à préserver
Quand on parle d’hydrogène, il faut faire la différence entre deux hydrogènes : le vert et le gris. Ce dernier provient de ressources fossiles comme le gaz naturel. Il est déjà très utilisé dans de nombreuses industries, même au Maroc. L’enjeu porte désormais sur l’hydrogène vert, jugé plus propre et plus respectueux de l’environnement. Au Maroc, tous les efforts portent sur l’usage de cette énergie verte.
Selon des estimations officielles, le Maroc peut capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes, et ce, « en raison de sa situation géographique optimale et de ses ressources exceptionnelles en énergies renouvelables », ce qui fait du Royaume un potentiel acteur clé du développement de la filière de l’hydrogène vert au niveau régional et mondial. « L’objectif est de positionner le Maroc dès aujourd’hui sur l’hydrogène vert en tant que solution technologique de conversion et de stockage d’énergie, à l’instar du Japon, de l’Allemagne, de la France, du Danemark, de l’Espagne », fait-on savoir au niveau des instances publiques en charge de la politique énergétique du Royaume.
Ainsi, la création de filières économiques et industrielles autour des molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre (jusqu’à 20%) et soutenir la décarbonation de pays partenaires.
Selon des estimations officielles, le Maroc peut capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes, et ce, « en raison de sa situation géographique optimale et de ses ressources exceptionnelles en énergies renouvelables », ce qui fait du Royaume un potentiel acteur clé du développement de la filière de l’hydrogène vert au niveau régional et mondial. « L’objectif est de positionner le Maroc dès aujourd’hui sur l’hydrogène vert en tant que solution technologique de conversion et de stockage d’énergie, à l’instar du Japon, de l’Allemagne, de la France, du Danemark, de l’Espagne », fait-on savoir au niveau des instances publiques en charge de la politique énergétique du Royaume.
Ainsi, la création de filières économiques et industrielles autour des molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre (jusqu’à 20%) et soutenir la décarbonation de pays partenaires.