La visite de la Cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, au Maroc a été l’occasion de prendre acte de la réaction du Maroc aux derniers propos du Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de Sécurité, Josep Borell.
Lors d’un point de presse tenu à l’issue de son entretien avec son homologue allemande, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita a réagi officiellement aux déclarations de Josep Borell à la Chaine TVE où il a plus ou moins déformé la nouvelle position de l’Espagne sur la question du Sahara.
« Nous regrettons la déclaration de Josep Borell qui est aux antipodes de la position espagnole sur le dossier du Sahara », a-t-il indiqué, ajoutant : "nous avons compris ensuite qu’il s’agit d’une bavure verbale suite aux éclaircissements que nous avons eus ».
En effet, les propos du Chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, ont suscité l’incompréhension au Maroc. Dans une interview qu’il a accordée à TVE, ce dernier avait dit que « la position de l’Espagne demeure celle de l’Union européenne, c’est-à-dire défendre la tenue d’une consultation afin que ce soit le peuple sahraoui qui décide de ce qu’il veut faire de son avenir. Le gouvernement espagnol n’a pas bougé de cette position ».
Ces propos n’ont laissé personne indifférent au Maroc où plusieurs commentateurs l’ont perçu comme un dérapage dangereux. L’Union européenne a vite tenté d’éviter tout malentendu. La Porte-parole du Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Nabila Massrali, a déclaré à la MAP que ‘’L'UE reste donc fermement engagée à soutenir le travail du Représentant Personnel du Secrétaire Général, Staffan de Mistura, et encourage toutes les parties à s'engager à ses côtés pour la reprise du processus politique’’.
Durant la conférence de presse, Nasser Bourita a fait savoir, pour sa part, que le Maroc considère que la solution au conflit du Sahara ne peut être en dehors de la souveraineté marocaine, ajoutant que le plan d’autonomie demeure la seule solution, dont la crédibilité est reconnue par les résolutions du Conseil de Sécurité. « Ce n’est pas le Maroc qui refuse les résolutions du Conseil de Sécurité, c’est plutôt l’Algérie qui a rejeté la résolution 2602 », a-t-il rappelé.