Le Sénat a entamé lundi l’audition de la juge Amy Coney Barrett, nommée par Donald Trump à la Cour suprême, par un dialogue de sourds entre des républicains admiratifs de cette «brillante» juriste et des démocrates fustigeant un calendrier «irresponsable» en pleine pandémie et «illégitime» si près des élections.
Le même antagonisme s’est manifesté à l’extérieur du Congrès où des partisans et opposants de la magistrate conservatrice se sont défiés, avant que la police ne procède à une vingtaine d’interpellations. «Cela va être une longue semaine de querelles», a reconnu d’emblée le chef de la commission judiciaire du Sénat, le républicain Lindsey Graham, qui a prévu de consacrer quatre jours à l’examen de cette candidature.
La juge Barrett, 48 ans, a été choisie par le président républicain le 26 septembre pour succéder à l’icône féministe et progressiste Ruth Bader Ginsburg, décédée huit jours plus tôt des suites d’un cancer
A 22 jours du scrutin présidentiel, elle s’est présentée au Sénat, chargé par la Constitution d’avaliser sa nomination, un exercice considéré comme acquis compte-tenu de la majorité républicaine dans cette enceinte. Après avoir écouté chaque sénateur, elle a retiré son masque noir et juré, main levée, de dire «toute la vérité». Assis derrière elle, six de ses sept enfants l’ont écouté promettre d’»appliquer la Constitution et les lois telles qu’elles sont écrites».Cette lecture du Droit, dite «textualiste», est prisée dans les milieux les plus conservateurs qui reprochent à la Cour suprême de s’être éloigné de la pensée des pères fondateurs des Etats-Unis pour faire évoluer certains droits, notamment sur l’avortement ou le mariage homosexuel
Ils espèrent que l’arrivée d’Amy Barrett au sein de la haute juridiction - qui compte déjà cinq juges conservateurs et trois progressistes - freine voire inverse la tendance.
La magistrate est également très bien vue de la droite religieuse parce qu’elle est une catholique pratiquante et partage la vision traditionnelle de la famille prônée par le Vatican. «Je crois au pouvoir des prières», a-t-elle encore déclaré lundi.
Un titan du Droit
Sa foi, et sa grande famille, ont été louées par les républicains, au même titre que ses qualités de juriste. «C’est un titan du Droit qui conduit un mini-van», a lancé le sénateur Mike Brown en référence à son monospace familial.
Dans un pays où seul un quart de la population se dit athée ou sans religion, les démocrates se sont eux, bien gardés d’avancer sur ce terrain miné.
«Sa foi ne doit pas entrer en considération», a déclaré à la presse Joe Biden, le rival de Donald Trump, en marge d’un déplacement, en optant pour un autre angle d’attaque: les critiques exprimées par la juge contre la loi de l’ex-président Barack Obama qui a étendu la couverture maladie de millions d’Américains.
Elle «a dit qu’elle voulait se débarrasser» de l’Obamacare, a estimé le candidat démocrate, en rappelant que, dans un mois, la Cour suprême allait examiner un recours des républicains contre cette loi.
Dans l’enceinte du Sénat, les sénateurs démocrates lui ont emboîté le pas, donnant tous l’exemple de bénéficiaires de cette loi. Grandes photos à l’appui, ils ont assuré que ces Américains malades seraient les grands perdants d’une Cour suprême remaniée. Conscient d’avoir peu de levier pour empêcher le Sénat de confirmer Mme Barrett, les démocrates ont également utilisé cette tribune pour recentrer le débat sur la pandémie, qui a fait plus de 210.000 morts aux Etats-Unis.
Attitude «irresponsable» des confrères républicains
La sénatrice Kamala Harris, colistière de Joe Biden, a ainsi fustigé l’attitude selon elle «irresponsable» de ses confrères républicains qui ont décidé d’organiser ces auditions bien que trois élus aient été dépistés positifs il y a une dizaine de jours.
Notant que plus de 50 personnes étaient réunies en intérieur pour de longues heures, la sénatrice noire, qui s’exprimait par lien vidéo, leur a reproché de «mettre en danger» le personnel du Congrès.
«Le Sénat devrait plutôt avoir pour priorité un plan de sauvetage pour les familles» a ajouté Kamala Harris. Elle a également jugé «illégitime» un processus si près du scrutin.
Mais pour le sénateur républicain Lindsey Graham, «le Sénat effectue son devoir constitutionnel». Ce proche du président mise sur un vote en séance plénière la semaine prochaine.
Le même antagonisme s’est manifesté à l’extérieur du Congrès où des partisans et opposants de la magistrate conservatrice se sont défiés, avant que la police ne procède à une vingtaine d’interpellations. «Cela va être une longue semaine de querelles», a reconnu d’emblée le chef de la commission judiciaire du Sénat, le républicain Lindsey Graham, qui a prévu de consacrer quatre jours à l’examen de cette candidature.
La juge Barrett, 48 ans, a été choisie par le président républicain le 26 septembre pour succéder à l’icône féministe et progressiste Ruth Bader Ginsburg, décédée huit jours plus tôt des suites d’un cancer
A 22 jours du scrutin présidentiel, elle s’est présentée au Sénat, chargé par la Constitution d’avaliser sa nomination, un exercice considéré comme acquis compte-tenu de la majorité républicaine dans cette enceinte. Après avoir écouté chaque sénateur, elle a retiré son masque noir et juré, main levée, de dire «toute la vérité». Assis derrière elle, six de ses sept enfants l’ont écouté promettre d’»appliquer la Constitution et les lois telles qu’elles sont écrites».Cette lecture du Droit, dite «textualiste», est prisée dans les milieux les plus conservateurs qui reprochent à la Cour suprême de s’être éloigné de la pensée des pères fondateurs des Etats-Unis pour faire évoluer certains droits, notamment sur l’avortement ou le mariage homosexuel
Ils espèrent que l’arrivée d’Amy Barrett au sein de la haute juridiction - qui compte déjà cinq juges conservateurs et trois progressistes - freine voire inverse la tendance.
La magistrate est également très bien vue de la droite religieuse parce qu’elle est une catholique pratiquante et partage la vision traditionnelle de la famille prônée par le Vatican. «Je crois au pouvoir des prières», a-t-elle encore déclaré lundi.
Un titan du Droit
Sa foi, et sa grande famille, ont été louées par les républicains, au même titre que ses qualités de juriste. «C’est un titan du Droit qui conduit un mini-van», a lancé le sénateur Mike Brown en référence à son monospace familial.
Dans un pays où seul un quart de la population se dit athée ou sans religion, les démocrates se sont eux, bien gardés d’avancer sur ce terrain miné.
«Sa foi ne doit pas entrer en considération», a déclaré à la presse Joe Biden, le rival de Donald Trump, en marge d’un déplacement, en optant pour un autre angle d’attaque: les critiques exprimées par la juge contre la loi de l’ex-président Barack Obama qui a étendu la couverture maladie de millions d’Américains.
Elle «a dit qu’elle voulait se débarrasser» de l’Obamacare, a estimé le candidat démocrate, en rappelant que, dans un mois, la Cour suprême allait examiner un recours des républicains contre cette loi.
Dans l’enceinte du Sénat, les sénateurs démocrates lui ont emboîté le pas, donnant tous l’exemple de bénéficiaires de cette loi. Grandes photos à l’appui, ils ont assuré que ces Américains malades seraient les grands perdants d’une Cour suprême remaniée. Conscient d’avoir peu de levier pour empêcher le Sénat de confirmer Mme Barrett, les démocrates ont également utilisé cette tribune pour recentrer le débat sur la pandémie, qui a fait plus de 210.000 morts aux Etats-Unis.
Attitude «irresponsable» des confrères républicains
La sénatrice Kamala Harris, colistière de Joe Biden, a ainsi fustigé l’attitude selon elle «irresponsable» de ses confrères républicains qui ont décidé d’organiser ces auditions bien que trois élus aient été dépistés positifs il y a une dizaine de jours.
Notant que plus de 50 personnes étaient réunies en intérieur pour de longues heures, la sénatrice noire, qui s’exprimait par lien vidéo, leur a reproché de «mettre en danger» le personnel du Congrès.
«Le Sénat devrait plutôt avoir pour priorité un plan de sauvetage pour les familles» a ajouté Kamala Harris. Elle a également jugé «illégitime» un processus si près du scrutin.
Mais pour le sénateur républicain Lindsey Graham, «le Sénat effectue son devoir constitutionnel». Ce proche du président mise sur un vote en séance plénière la semaine prochaine.