Plus rien ne semble s'opposer à un accord gelant le programme nucléaire iranien en contrepartie d'une levée des sanctions américaines. La Russie aurait obtenu des garanties des Etats-Unis que ses liens économiques avec Téhéran seraient exonérés des sanctions prises à son endroit à cause de la guerre en Ukraine, rapporte « lesechos.fr ». Le site français précise qu’il s’agit là d’un obstacle crucial levé sur la voie de la résurrection du traité JCPoA sur le nucléaire iranien et d’une épine dans le pied de moins pour des Etats-Unis accaparés par l'Ukraine, voire la Chine.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a assuré mardi à Moscou, aux côtés de son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, avoir reçu des garanties écrites de la Maison-Blanche que les sanctions visant son pays à cause de l'invasion de l'Ukraine ne concerneraient pas sa coopération dans le nucléaire civil avec Téhéran. Washington a confirmé peu après que « naturellement nous ne sanctionnerons pas la participation de la Russie à des projets permettant de reprendre l'application » de l'accord.
Autrement dit, plus rien ne s’opposerait à la conclusion d'un nouvel accord sur le JCPoA.
Pragmatisme tous azimuts
Rosatom, le monopole public russe numéro un mondial des réacteurs nucléaires, est en effet sous sanctions de Washington. Il fournit aussi le combustible nécessaire à la seule centrale nucléaire civile d'Iran, à Boushehr.
Cette exigence de garanties de dernière minute du Kremlin menaçait la conclusion d'un accord, présentée comme quasi acquise il y a huit jours après des mois de négociations acharnées entre les signataires en 2015 du traité JCPoA, l'Iran, d'une part, et la Russie, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Chine et les Etats-Unis (l'administration Trump l'avait dénoncé unilatéralement en mai 2018) d'autre part.
Le JCPoA prévoyait une réintégration internationale de l'Iran en échange d'un gel vérifiable de son programme nucléaire soupçonné de cacher la production de bombes atomiques. Donald Trump avait rétabli des mesures punitives qui asphyxient depuis lors l'économie iranienne, rares étant les traders de pétrole osant commercer avec l'Iran de peur d'être ostracisés sur le vaste marché américain. En riposte, Téhéran s'est largement affranchi des restrictions sur ses activités nucléaires.
Pragmatique, l'administration Biden semble avoir estimé qu'un accord avec l'Iran valait bien une exonération aux sanctions sans précédent prises contre Moscou depuis son invasion de l'Ukraine, le 24 février. Moscou semble, pour sa part, être arrivé à la conclusion qu'une obstruction aurait pu affecter son alliance cruciale avec le régime iranien, un rare pays allié, ce dernier ayant un besoin vital d'exporter ses hydrocarbures, source jadis de la quasi-totalité de ses recettes en devises.
Les gardiens de la révolution rayés de la liste des organisations terroristes ?
Par ailleurs, les États-Unis envisageraient de retirer le Corps des gardiens de la révolution islamique de leur liste des organisations considérées comme terroristes, rapporte mercredi le site Axios, qui cite des sources israéliennes et américaines, alors que Washington et Téhéran semblent proches de la relance de l'accord sur le nucléaire iranien.
Selon Axios, l'ancien vice-président américain Mike Pence a fait part de cette possibilité à des responsables israéliens lors d'une visite au début du mois. Mais la Maison-Blanche a déclaré à Israël que l'idée avait été brièvement envisagée puis écartée.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique, une milice de la ligne dure ayant des liens étroits avec le chef suprême de l'Iran et considérée comme le corps expéditionnaire de Téhéran, a été désigné comme une organisation terroriste étrangère par l'administration de Donald Trump.
La même source rapporte également que le secrétaire d'État américain Antony Blinken pourrait se rendre en Israël et en Cisjordanie la semaine prochaine, ainsi qu'en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Un voyage pourrait avoir lieu avant ou après sa visite à Bruxelles le 24 mars, mais le calendrier pourrait encore changer en fonction de l'évolution de la situation en Ukraine.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a assuré mardi à Moscou, aux côtés de son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, avoir reçu des garanties écrites de la Maison-Blanche que les sanctions visant son pays à cause de l'invasion de l'Ukraine ne concerneraient pas sa coopération dans le nucléaire civil avec Téhéran. Washington a confirmé peu après que « naturellement nous ne sanctionnerons pas la participation de la Russie à des projets permettant de reprendre l'application » de l'accord.
Autrement dit, plus rien ne s’opposerait à la conclusion d'un nouvel accord sur le JCPoA.
Pragmatisme tous azimuts
Rosatom, le monopole public russe numéro un mondial des réacteurs nucléaires, est en effet sous sanctions de Washington. Il fournit aussi le combustible nécessaire à la seule centrale nucléaire civile d'Iran, à Boushehr.
Cette exigence de garanties de dernière minute du Kremlin menaçait la conclusion d'un accord, présentée comme quasi acquise il y a huit jours après des mois de négociations acharnées entre les signataires en 2015 du traité JCPoA, l'Iran, d'une part, et la Russie, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Chine et les Etats-Unis (l'administration Trump l'avait dénoncé unilatéralement en mai 2018) d'autre part.
Le JCPoA prévoyait une réintégration internationale de l'Iran en échange d'un gel vérifiable de son programme nucléaire soupçonné de cacher la production de bombes atomiques. Donald Trump avait rétabli des mesures punitives qui asphyxient depuis lors l'économie iranienne, rares étant les traders de pétrole osant commercer avec l'Iran de peur d'être ostracisés sur le vaste marché américain. En riposte, Téhéran s'est largement affranchi des restrictions sur ses activités nucléaires.
Pragmatique, l'administration Biden semble avoir estimé qu'un accord avec l'Iran valait bien une exonération aux sanctions sans précédent prises contre Moscou depuis son invasion de l'Ukraine, le 24 février. Moscou semble, pour sa part, être arrivé à la conclusion qu'une obstruction aurait pu affecter son alliance cruciale avec le régime iranien, un rare pays allié, ce dernier ayant un besoin vital d'exporter ses hydrocarbures, source jadis de la quasi-totalité de ses recettes en devises.
Les gardiens de la révolution rayés de la liste des organisations terroristes ?
Par ailleurs, les États-Unis envisageraient de retirer le Corps des gardiens de la révolution islamique de leur liste des organisations considérées comme terroristes, rapporte mercredi le site Axios, qui cite des sources israéliennes et américaines, alors que Washington et Téhéran semblent proches de la relance de l'accord sur le nucléaire iranien.
Selon Axios, l'ancien vice-président américain Mike Pence a fait part de cette possibilité à des responsables israéliens lors d'une visite au début du mois. Mais la Maison-Blanche a déclaré à Israël que l'idée avait été brièvement envisagée puis écartée.
Le Corps des gardiens de la révolution islamique, une milice de la ligne dure ayant des liens étroits avec le chef suprême de l'Iran et considérée comme le corps expéditionnaire de Téhéran, a été désigné comme une organisation terroriste étrangère par l'administration de Donald Trump.
La même source rapporte également que le secrétaire d'État américain Antony Blinken pourrait se rendre en Israël et en Cisjordanie la semaine prochaine, ainsi qu'en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Un voyage pourrait avoir lieu avant ou après sa visite à Bruxelles le 24 mars, mais le calendrier pourrait encore changer en fonction de l'évolution de la situation en Ukraine.
Avantages et inconvénients de l’accord
La résurrection du JCPoA aurait trois autres conséquences favorables pour les Occidentaux : D’abord cela permettrait à l'Iran de revenir dans quelques mois sur les marchés mondiaux de pétrole, alors que flambe, pour cause de guerre en Ukraine, le prix du brut. Il a d'ailleurs perdu 10% ce mardi après l'annonce du ministre des Affaires étrangères russe, à 95 dollars le baril. L'Iran exportait 4 millions de barils par jour, au troisième rang mondial, avant 2018, mais seulement 800.000 barils actuellement.
Deuxième avantage, il leur ôterait, du moins à court terme, un sujet de préoccupation au Proche-Orient, alors que la Russie en Ukraine, mais aussi la Chine, constituent de redoutables défis sécuritaires et économiques.
Enfin, un rétablissement du JCPoA stopperait, sous réserve de la vérification par les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'accumulation d'uranium enrichi nécessaire à la confection de bombes atomiques iraniennes.
Toutefois, et au stade actuel, les Occidentaux doivent se résigner au fait que Téhéran semble avoir franchi une des étapes clés lui permettant de disposer d'une bombe nucléaire en quelques semaines si nécessaire. Du fait qu'il s'était affranchi de la plupart de ses obligations dans le cadre du JCPoA, l'Iran a accumulé, selon un rapport diffusé le 3 mars de l'AIEA, 33,2 kilos de matériel fissile enrichi à 60% en uranium 235, l'isotope indispensable aux bombes nucléaires.
Deuxième avantage, il leur ôterait, du moins à court terme, un sujet de préoccupation au Proche-Orient, alors que la Russie en Ukraine, mais aussi la Chine, constituent de redoutables défis sécuritaires et économiques.
Enfin, un rétablissement du JCPoA stopperait, sous réserve de la vérification par les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'accumulation d'uranium enrichi nécessaire à la confection de bombes atomiques iraniennes.
Toutefois, et au stade actuel, les Occidentaux doivent se résigner au fait que Téhéran semble avoir franchi une des étapes clés lui permettant de disposer d'une bombe nucléaire en quelques semaines si nécessaire. Du fait qu'il s'était affranchi de la plupart de ses obligations dans le cadre du JCPoA, l'Iran a accumulé, selon un rapport diffusé le 3 mars de l'AIEA, 33,2 kilos de matériel fissile enrichi à 60% en uranium 235, l'isotope indispensable aux bombes nucléaires.