De tels exemples sont malheureusement devenus légion. Ils renseignent sur cette tendance malsaine de détourner le regard de l’opinion publique de l’essentiel, pour la noyer dans les trivialités et le populisme les plus bas. Par ricochet, cette tendance a généré chez les élites dirigeantes la manie non moins fâcheuse de la riposte à coups «bas» d’articles «commandés» et de «journalistes embrigadés», soit pour les couvrir de gloriole, soit pour jeter l’opprobre et le discrédit sur leurs détracteurs, soit et surtout pour détourner l’attention de l’opinion publique des vraies problématiques. Au centre de ces querelles médiatico-politiques où la manipulation de l’information le dispute souvent aux mensonges et aux diffamations pures et dures, les marocains ne se retrouvent plus, accaparés qu’ils sont devenus par autant de futilités et de broutilles.
La récente crise au sein de la CGEM en est la parfaite illustration. Certes à l’origine, il existe une véritable crise de personnes mettant en scène les clivages classiques entre anciens et nouveaux arrivants. Mais cette crise des personnes n’est que l’arbre qui cache la forêt. Car dans le cas d’espèce, il s’agit plus d’un problème d’ordre structurel qui se traduit par l’incapacité de cette instance stratégique à se renouveler et à souder ses propres rangs en vue de surmonter les obstacles et de relever les challenges auxquels doit faire face l’économie marocaine. La récente sortie du Ministre des finances, M. Mohamed Benchâaboun, à l’occasion de sa présentation du bilan de l’exécution de la loi des finances pour l’année 2019 devant les deux chambres du Parlement est à cet égard porteuse de nombreux enseignements. En annonçant un taux de croissance très hypothétique de 2,8 % et des mesures d'austérité pour maitriser le déficit, l'argentier du Royaume confirme ni plus ni moins que nous sommes loin, très loin, de la fameuse relance économique promise par son gouvernement et tant attendue par le peuple marocain. Les chiffres dévoilés par M. Benchaâboun nous renseignent également que le choc de confiance promis par la CGEM n’est pas pour demain.
En somme et parmi le tissu entrepreneurial du Maroc, les «annus horribilis» se suivent et se ressemblent sans que les entreprises n’aient ressenti une quelconque amélioration dans leur quotidien. En attestent les délais de paiements qui s’aggravent continuellement sans qu’aucune solution tangible, hormis un observatoire qui n’a même pas commencé à observer, ne soit mise en œuvre ; le SMIG qui a augmenté depuis le 1er juillet, sans qu’aucune loi réglementant le droit de grève ou la flexibilité du travail n’ait vu le jour ; l’attente, vaine, des entreprises pour que la commande publique profite plus aux PME et TPE ; la formation continue qui reste toujours l’apanage des seuls salariés des grands groupes, alors que des milliers de petites et moyennes entreprises ont un besoin urgent de raffermir leurs compétences internes…. Telles sont entre autres problématiques quelques-uns des dossiers chauds qui expliquent le blocage économique du Maroc et auxquels la Confédération Générale des Entreprises du Maroc est censée s’attaquer en priorité. Au lieu de cela, on constate que cette instance continue à briller par son silence vis-à-vis du gouvernement et plus particulièrement des départements économiques, peinant à dépasser son nombrilisme, occupée qu’elle est par la gestion de basses querelles de clochers.
Majd EL ATOUABI
La récente crise au sein de la CGEM en est la parfaite illustration. Certes à l’origine, il existe une véritable crise de personnes mettant en scène les clivages classiques entre anciens et nouveaux arrivants. Mais cette crise des personnes n’est que l’arbre qui cache la forêt. Car dans le cas d’espèce, il s’agit plus d’un problème d’ordre structurel qui se traduit par l’incapacité de cette instance stratégique à se renouveler et à souder ses propres rangs en vue de surmonter les obstacles et de relever les challenges auxquels doit faire face l’économie marocaine. La récente sortie du Ministre des finances, M. Mohamed Benchâaboun, à l’occasion de sa présentation du bilan de l’exécution de la loi des finances pour l’année 2019 devant les deux chambres du Parlement est à cet égard porteuse de nombreux enseignements. En annonçant un taux de croissance très hypothétique de 2,8 % et des mesures d'austérité pour maitriser le déficit, l'argentier du Royaume confirme ni plus ni moins que nous sommes loin, très loin, de la fameuse relance économique promise par son gouvernement et tant attendue par le peuple marocain. Les chiffres dévoilés par M. Benchaâboun nous renseignent également que le choc de confiance promis par la CGEM n’est pas pour demain.
En somme et parmi le tissu entrepreneurial du Maroc, les «annus horribilis» se suivent et se ressemblent sans que les entreprises n’aient ressenti une quelconque amélioration dans leur quotidien. En attestent les délais de paiements qui s’aggravent continuellement sans qu’aucune solution tangible, hormis un observatoire qui n’a même pas commencé à observer, ne soit mise en œuvre ; le SMIG qui a augmenté depuis le 1er juillet, sans qu’aucune loi réglementant le droit de grève ou la flexibilité du travail n’ait vu le jour ; l’attente, vaine, des entreprises pour que la commande publique profite plus aux PME et TPE ; la formation continue qui reste toujours l’apanage des seuls salariés des grands groupes, alors que des milliers de petites et moyennes entreprises ont un besoin urgent de raffermir leurs compétences internes…. Telles sont entre autres problématiques quelques-uns des dossiers chauds qui expliquent le blocage économique du Maroc et auxquels la Confédération Générale des Entreprises du Maroc est censée s’attaquer en priorité. Au lieu de cela, on constate que cette instance continue à briller par son silence vis-à-vis du gouvernement et plus particulièrement des départements économiques, peinant à dépasser son nombrilisme, occupée qu’elle est par la gestion de basses querelles de clochers.
Majd EL ATOUABI