Dans un communiqué de presse parvenu à « L’Opinion », l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) exprime sa surprise quant à la teneur du Projet de Loi des Finances Rectificative 2020 dont elle a examiné les hypothèses, les priorités et les données chiffrées présentées par le gouvernement, à la lumière de son suivi de l’évolution des effets de la pandémie Covid-19 sur la société et l’économie marocaines. «L’Alliance prend acte de la décision gouvernementale de rectifier les hypothèses et les données ayant servi à la construction de la version initiale de loi des finances 2020, comme l’Alliance l’avait suggéré dans son communiqué du 7 mars dernier. L’objectif de ce nouveau cadre est de prendre en considération les grands changements économiques et sociaux, conséquents à la mise en application de l’état d’urgence sanitaire, du confinement qui s’en est suivi et des effets de la sècheresse sur la campagne agricole 2019 /2020», lit-on dans le communiqué de l’AEI.
Après l’examen du projet de LFR, soumis à l’approbation du parlement, l’AEI déplore que ce projet soit «caractérisé par un manque de clarté et de cohérence dans sa vision. Ce projet ne constitue ni un outil d’austérité, ni un instrument de stimulation de l’offre, ou de soutien à la demande ; et il ne reflète pas, non plus, les nouvelles priorités sociales et économiques, imposées par cette crise et attendues de tous, pour soutenir la reprise des activités, après plus de 3 mois de confinement généralisé».
La stupéfaction de l’AEI résulte principalement du fait que «ce projet ne comporte pas de dispositions significatives pour préserver les emplois existants et en générer de nouveaux, ni de moyens pour réaliser le taux de croissance (ou de récession) projeté par le gouvernement, en vue de limiter les dégâts socioéconomiques de la crise sanitaire ni de profiter des opportunités d’investissement et de création d’emplois induites par la crise ni de préserver le tissu économique et l’emploi existant».
Les griefs de l’AEI
Face à ces lacunes, l’AEI liste plusieurs points de vigilance caractérisant le PLFR. En tête de ces points, l’absence de mesures claires et volontaristes pour contenir la récession attendue, limiter l’érosion substantielle du pouvoir d’achat des citoyens, particulièrement des classes moyennes et sécuriser un revenu minimum des salariés, des indépendants et des auto-entrepreneurs ayant perdu leur revenu suite à cette crise. De même qu’elle déplore le peu d’égard réservé au sauvetage des entreprises notamment les TPME et à la préservation des emplois. L’AEI s’étonne par ailleurs de la déclaration du gouvernement de vouloir maintenir les mêmes priorités que celles de la loi des finances initiale. A ce propos, le thinktank de l’Istiqlal relève que cette déclaration est antinomique avec la teneur du PLFR. Le contexte actuel est marqué par l’arrêt des activités de près de 100 jours, coûtant un milliard de dirhams de PIB par jour, selon les estimations du gouvernement. Le projet de LFR n’affiche pas la volonté du gouvernement de veiller à une utilisation rationnelle des ressources publiques, ni à un meilleur ciblage des dépenses, notamment à travers une réduction substantielle du train de vie de l’administration», déplore l’AEI dans son communiqué.
Données chiffrées erronées
En ce qui concerne les données chiffrées du projet de LFR 2020, l’Alliance souligne que certaines de ces données ne reflètent pas la réalité de l’impact de la crise sanitaire sur le cadre macroéconomique de notre pays. «En effet, l’évolution des activités économiques durant le premier et le deuxième trimestres 2020, indique clairement que le taux de récession de cette année dépasserait les 6% du PIB au lieu du 5% projeté par le gouvernement», estime l’AEI.
Les données relatives à l’exécution de la loi des finances à fin mai 2020, notamment le recul manifeste des recettes fiscales, montrent en outre que «le déficit budgétaire de l’année 2020 atteindrait 8% du PIB, et qu’il dépasserait 9%, si on ne tient pas compte du solde du compte d’affectation spéciale COVID-19», précise l’instance.
Parallèlement, et compte tenu de la dégradation de la balance des paiements en raison des baisses continues de la demande extérieure adressée, des IDE, du tourisme et des transferts des MRE, l’Alliance exhorte vivement le gouvernement à mettre en place des mécanismes intelligents, non tarifaires, visant à n’importer que les produits et services strictement nécessaires et à promouvoir la production locale « Made in Maroc ».
Enfin, l’AEI invite le gouvernement à être réceptif par rapport aux propositions d’amendements des représentants de la nation, en vue d’améliorer ce projet de LFR 2020 et de sauvegarder notre tissu productif, préserver l’emploi et soutenir le pouvoir d’achat des ménages marocains.
Après l’examen du projet de LFR, soumis à l’approbation du parlement, l’AEI déplore que ce projet soit «caractérisé par un manque de clarté et de cohérence dans sa vision. Ce projet ne constitue ni un outil d’austérité, ni un instrument de stimulation de l’offre, ou de soutien à la demande ; et il ne reflète pas, non plus, les nouvelles priorités sociales et économiques, imposées par cette crise et attendues de tous, pour soutenir la reprise des activités, après plus de 3 mois de confinement généralisé».
La stupéfaction de l’AEI résulte principalement du fait que «ce projet ne comporte pas de dispositions significatives pour préserver les emplois existants et en générer de nouveaux, ni de moyens pour réaliser le taux de croissance (ou de récession) projeté par le gouvernement, en vue de limiter les dégâts socioéconomiques de la crise sanitaire ni de profiter des opportunités d’investissement et de création d’emplois induites par la crise ni de préserver le tissu économique et l’emploi existant».
Les griefs de l’AEI
Face à ces lacunes, l’AEI liste plusieurs points de vigilance caractérisant le PLFR. En tête de ces points, l’absence de mesures claires et volontaristes pour contenir la récession attendue, limiter l’érosion substantielle du pouvoir d’achat des citoyens, particulièrement des classes moyennes et sécuriser un revenu minimum des salariés, des indépendants et des auto-entrepreneurs ayant perdu leur revenu suite à cette crise. De même qu’elle déplore le peu d’égard réservé au sauvetage des entreprises notamment les TPME et à la préservation des emplois. L’AEI s’étonne par ailleurs de la déclaration du gouvernement de vouloir maintenir les mêmes priorités que celles de la loi des finances initiale. A ce propos, le thinktank de l’Istiqlal relève que cette déclaration est antinomique avec la teneur du PLFR. Le contexte actuel est marqué par l’arrêt des activités de près de 100 jours, coûtant un milliard de dirhams de PIB par jour, selon les estimations du gouvernement. Le projet de LFR n’affiche pas la volonté du gouvernement de veiller à une utilisation rationnelle des ressources publiques, ni à un meilleur ciblage des dépenses, notamment à travers une réduction substantielle du train de vie de l’administration», déplore l’AEI dans son communiqué.
Données chiffrées erronées
En ce qui concerne les données chiffrées du projet de LFR 2020, l’Alliance souligne que certaines de ces données ne reflètent pas la réalité de l’impact de la crise sanitaire sur le cadre macroéconomique de notre pays. «En effet, l’évolution des activités économiques durant le premier et le deuxième trimestres 2020, indique clairement que le taux de récession de cette année dépasserait les 6% du PIB au lieu du 5% projeté par le gouvernement», estime l’AEI.
Les données relatives à l’exécution de la loi des finances à fin mai 2020, notamment le recul manifeste des recettes fiscales, montrent en outre que «le déficit budgétaire de l’année 2020 atteindrait 8% du PIB, et qu’il dépasserait 9%, si on ne tient pas compte du solde du compte d’affectation spéciale COVID-19», précise l’instance.
Parallèlement, et compte tenu de la dégradation de la balance des paiements en raison des baisses continues de la demande extérieure adressée, des IDE, du tourisme et des transferts des MRE, l’Alliance exhorte vivement le gouvernement à mettre en place des mécanismes intelligents, non tarifaires, visant à n’importer que les produits et services strictement nécessaires et à promouvoir la production locale « Made in Maroc ».
Enfin, l’AEI invite le gouvernement à être réceptif par rapport aux propositions d’amendements des représentants de la nation, en vue d’améliorer ce projet de LFR 2020 et de sauvegarder notre tissu productif, préserver l’emploi et soutenir le pouvoir d’achat des ménages marocains.
Hajar LEBABI
Repères
Secteurs prioritaires
Par ce PLFR, le gouvernement s’est contenté de régulariser certaines décisions prises par le Comité de veille économique, d’actualiser certaines hypothèses et d’intégrer quelques modifications au niveau des budgets de certains départements ministériels. Les secteurs dits prioritaires n’ont pas vu leurs ressources augmenter comme on pouvait s’y attendre.
Sauvegarde des entreprises
Alors que le HCP souligne un recul de près 14% du PIB durant la période du confinement, par rapport à la même période de l’année 2019, le PLFR n’apporte pas de mesures significatives permettant de soutenir les secteurs économiques les plus touchés par la crise, que ça soit au niveau du budget général, des budgets des services gérés de manière autonome, ou des comptes spéciaux du trésor. L’AEI rappelle qu’elle a fait des propositions concrètes à travers ses communiqués des trois derniers mois, pour la sauvegarde des entreprises et des emplois en général et pour les secteurs du logement, du tourisme, de l’artisanat et du digital en particulier.
Préférence nationale
Absence de mesures concrètes incitant les entreprises et établissements publics à une participation volontariste aux efforts engagés pour dynamiser les activités économiques et appuyer les entreprises nationales, notamment à travers un meilleur ciblage de leurs dépenses et l’application effective de la préférence nationale.