Israël s'applique à créer, au sein de la bande de Gaza, une zone tampon censée renforcer la sécurité au nord de l’enclave palestinienne, empiétant sur un territoire palestinien déjà exigu et faisant craindre de sérieuses violations des droits de ses habitants.
Ces dernières semaines, l'armée israélienne a donc entrepris de rendre inhabitable une bande d'un kilomètre de large, d'un bout à l'autre de Gaza, a montré un expert à l'AFP. Dans sa partie la plus étroite, le territoire ne dépasse pas les 6 kilomètres de large.
Plus de 30% des bâtiments de cette langue de terre ont été détruits, affirme Adi Ben Nun, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, sur la base d'images satellites. «C'est une question ouverte, ce n'est pas secret».
En janvier, le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi avait été contraint de se justifier sur «une opération dans la zone tampon entre les communautés israéliennes et Gaza». Pas moins de 21 réservistes y avaient été tués, le pire bilan quotidien pour Israël depuis le début de la guerre.
L'armée n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur cette zone tampon. Mais des experts soulignent aujourd'hui que le déplacement forcé de Gazaouis pourrait constituer une violation des droits de la guerre.
Ces dernières semaines, l'armée israélienne a donc entrepris de rendre inhabitable une bande d'un kilomètre de large, d'un bout à l'autre de Gaza, a montré un expert à l'AFP. Dans sa partie la plus étroite, le territoire ne dépasse pas les 6 kilomètres de large.
Plus de 30% des bâtiments de cette langue de terre ont été détruits, affirme Adi Ben Nun, professeur à l'université hébraïque de Jérusalem, sur la base d'images satellites. «C'est une question ouverte, ce n'est pas secret».
En janvier, le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi avait été contraint de se justifier sur «une opération dans la zone tampon entre les communautés israéliennes et Gaza». Pas moins de 21 réservistes y avaient été tués, le pire bilan quotidien pour Israël depuis le début de la guerre.
L'armée n'a pas répondu aux questions de l'AFP sur cette zone tampon. Mais des experts soulignent aujourd'hui que le déplacement forcé de Gazaouis pourrait constituer une violation des droits de la guerre.
« Un crime de guerre »
«Nous voyons des preuves croissantes qu'Israël rend inhabitables de vastes zones de Gaza (...). Cela pourrait relever de crimes de guerre», dit à l'AFP Nadia Hardman, spécialiste des droits des réfugiés pour l'organisation Human Rights Watch.
«Si le gouvernement israélien veut une zone tampon, il a tous les droits d'en créer une en Israël», mais «pas de s'approprier du territoire dans Gaza», renchérit sur X Ken Roth, professeur à l'Université Princeton aux Etats-Unis.
Washington, allié indéfectible d'Israël, l'a elle-même averti sans détour. Antony Blinken avait même déclaré récemment en janvier dernier, que les USA sont «clairs sur le fait de ne pas empiéter» sur le territoire de Gaza. Mais cela reste au stade des paroles. Dans la réalité, les faits sont au soutien de l’effort de guerre israélien.
Israël songe pourtant à cette zone tampon depuis au moins 2005, date à laquelle l'armée avait unilatéralement évacué les quelque 8.000 colons israéliens qui s'y étaient établis.
Ce retrait avait mis fin à la présence israélienne sur le territoire, qui datait de la guerre de 1967.
Israël, considéré internationalement comme un occupant illégal, avait finalement renoncé au projet, mais a conservé depuis le contrôle des frontières et imposé un blocus sur Gaza.
L'Egypte, de son côté, maintient une zone tampon avec le sud du territoire, mais sur son propre sol.
«Si le gouvernement israélien veut une zone tampon, il a tous les droits d'en créer une en Israël», mais «pas de s'approprier du territoire dans Gaza», renchérit sur X Ken Roth, professeur à l'Université Princeton aux Etats-Unis.
Washington, allié indéfectible d'Israël, l'a elle-même averti sans détour. Antony Blinken avait même déclaré récemment en janvier dernier, que les USA sont «clairs sur le fait de ne pas empiéter» sur le territoire de Gaza. Mais cela reste au stade des paroles. Dans la réalité, les faits sont au soutien de l’effort de guerre israélien.
Israël songe pourtant à cette zone tampon depuis au moins 2005, date à laquelle l'armée avait unilatéralement évacué les quelque 8.000 colons israéliens qui s'y étaient établis.
Ce retrait avait mis fin à la présence israélienne sur le territoire, qui datait de la guerre de 1967.
Israël, considéré internationalement comme un occupant illégal, avait finalement renoncé au projet, mais a conservé depuis le contrôle des frontières et imposé un blocus sur Gaza.
L'Egypte, de son côté, maintient une zone tampon avec le sud du territoire, mais sur son propre sol.
« Épuration ethnique »
La sécurité à la barrière de séparation - non reconnue internationalement comme frontière - entre Gaza et Israël est le pretexte Israélien, pour leur dessein d’établir cette zone tampon. Sans oublier que Tel-Aviv a d’autres plans en veille pour l’enclave palestinienne sous blocus israélien, à savoir le rétablissement des colons dans la bande de Gaza.
Après l’attaque par la résistance palestinienne du 7 octobre dernier, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a déclenché une guerre avec comme objectif déclaré d'«anéantir» le Hamas. Mais le développement des évènements - après plus de cinq mois de raids, bombardement, pilonnage et incursion terrestre dans la bande - montre que l’objectif d’Israël, encouragé par ses alliés occidentaux menés par les USA, est l’extermination des populations palestiniennes et les chasser de l’enclave. Plus les Palestiniens fuient les bombes vers le sud, plus les raids israéliens les traquent.
L’offensive militaire israélienne lancée il y a cinq mois a fait plus de 27.000 morts, presque tous des civiles et dans les plus des deux tiers sont des femmes et des enfants.
Fin janvier, la plus haute juridiction de l'ONU, saisie par l'Afrique du Sud, a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de «génocide» à Gaza.
Dans les scénarios de l'après-guerre, l'idée d'une zone tampon «est revenue sur la table», note Cecilie Hellestveitde, de l'Académie norvégienne de droit international.
Selon l'experte, les responsables israéliens pourraient devoir répondre d'accusations sur le risque «d'épuration ethnique, le transfert (illégal de populations) ou l'absence de reconstruction, qui fera que les Palestiniens seront forcés de complètement quitter la zone».
« Atteindre Rafah »
Depuis le mois de décembre, l'offensive terrestre d'Israël, dans le nord de la bande de Gaza, s'est étendue au sud, à Khan Younès, avec une amplification des craintes face à une possible offensive militaire contre la ville surpeuplée de Rafah qui abrite plus d'un million de déplacés palestiniens.
Pour le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, Rafah est le prochain objectif. "Nous allons atteindre Rafah et éliminer les éléments terroristes qui nous menacent", a-t-il lancé jeudi.
"Rafah est une usine à désespoir et nous craignons ce qui va se passer ensuite", s'est alarmé vendredi un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke.
En parallèle, les tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine qui avait permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages retenus à Gaza en échange de Palestiniens détenus par Israël.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, selon Israël, et 132 otages sont toujours retenus. Parmi eux, 27 ont été déclarés morts par l'armée.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d'un projet d'accord élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien.
Selon une source du Hamas, il prévoit d'abord une trêve de six semaines avec la libération de 200 à 300 Palestiniens détenus en Israël en échange de 35 à 40 otages.
Pour le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, Rafah est le prochain objectif. "Nous allons atteindre Rafah et éliminer les éléments terroristes qui nous menacent", a-t-il lancé jeudi.
"Rafah est une usine à désespoir et nous craignons ce qui va se passer ensuite", s'est alarmé vendredi un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, Jens Laerke.
En parallèle, les tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine qui avait permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages retenus à Gaza en échange de Palestiniens détenus par Israël.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, selon Israël, et 132 otages sont toujours retenus. Parmi eux, 27 ont été déclarés morts par l'armée.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d'un projet d'accord élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien.
Selon une source du Hamas, il prévoit d'abord une trêve de six semaines avec la libération de 200 à 300 Palestiniens détenus en Israël en échange de 35 à 40 otages.