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International

Palestine : Expulsion vers la France du prisonnier palestinien Salah Hamouri


Rédigé par L'Opinion Dimanche 18 Décembre 2022

Après des mois de sagas judiciaires, Israël a expulsé dimanche l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri en détention administrative depuis mars sans accusation formelle dans des prisons israéliennes.



Salah Hamouri a été expulsé dimanche tôt dimanche matin vers la France, a annoncé le ministère israélien de l'Intérieur dans un communiqué, tandis que sa famille avait, elle, été notifiée plus tôt ce weekend qu'il allait être placé sur un vol Tel-Aviv/Paris du transporteur El AL.

"La première étape sera de se retrouver, il y a du temps à rattraper en famille. La voix de Salah ne va pas s'éteindre avec cet exil forcé (...) En France, il sera une voix pour le peuple palestinien", a déclaré son épouse Elsa Lefort à l'AFP.

Agé de 37 ans, Hamouri avait été condamné en 2005, il est inculpé en Israël pour avoir projeté de tuer le rabbin Ovadia Yosef et pour son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). En 2008, après trois ans de détention administrative, il accepte une procédure de plaidoyer de marchandage afin d'échapper à une peine éventuelle de quatorze ans. Il est finalement condamné par un tribunal militaire à une peine de sept ans d'emprisonnement.

Il sort de prison de façon anticipée en 2011, dans le cadre d'une libération de prisonniers palestiniens contre Gilad Shalit. Il est de nouveau placé en détention administrative en août 2017, soupçonné d'avoir renoué avec le Front populaire de libération de la Palestine. Il est libéré un an plus tard. Il est de nouveau incarcéré en mars 2022 sous le régime de détention administrative.

Soupçonné par Israël de liens - ce qu'il nie - avec le FPLP, Hamouri avait appris fin novembre qu'il allait être expulsé en décembre vers la France.
 
Une expulsion qui fait craindre le pire pour les Maqdissis

Mais son expulsion avait été reportée à la suite d'audiences devant la justice militaire, ses avocats remettant en cause son ordre d'expulsion et aussi la révocation de son statut de résident d’Al Qods.

Né dans cette partie de la Ville sainte, occupée et annexée par l'Etat hébreu, Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d'un permis de résidence, que les autorités israéliennes ont révoqué, ce qu'il conteste.

L'expulsion de Salah Hamouri est un "test" pour les habitants d’Al Qods, a plaidé récemment son avocate Leah Tsemel, disant craindre que le futur gouvernement israélien ne multiplie les révocations de permis de résident de Palestiniens nés dans la Ville Sainte.

"Cette expulsion est une manœuvre visant à entraver le travail de Salah Hamouri en faveur des droits humains, mais aussi l'expression de l'objectif politique à long terme des autorités israéliennes, qui est de diminuer l'importance de la population palestinienne à Jérusalem-Est", ont déclaré dimanche Amnesty international et des ONG françaises.

"L'expulsion de Salah Hamouri est vraiment préoccupante pour les Palestiniens de Jérusalem", a déclaré à l'AFP un haut responsable palestinien requérant l'anonymat, la campagne de soutien du franco-palestinien jugeant "illégale" son expulsion de sa ville natale par un "pouvoir d'occupation".

Amnesty international avait conclu, après analyse du téléphone portable de Hamouri, que celui-ci avait été piraté par le logiciel espion Pegasus de la société israélienne NSO, dont la technologie est aussi soupçonnée, par un consortium de journalistes, d'avoir servi à infiltrer le smartphone du président Macron.