Oeuvre Almohade, la Grande mosquée de Salé, aujourd’hui millénaire, a été construite entre 1028 et 1029 par Tamim Ibn Ziri, puis restaurée et agrandie par le sultan Yacoub El Mansour en 1196, soit la même année du début de construction de la Grande Mosquée Hassan et sa tour sur l’autre rive du fleuve Bouregreg, mosquée qui allait rester inachevée jusqu’à nos jours, du fait du décès en 1199 du sultan El Mansour.
En procédant à l’agrandissement de la Grande Mosquée de Salé, Yacoub El Mansour en fit la 2ème plus grande mosquée du Maroc après celle de Al Quaraouiyine de Fès, de par sa superficie de 5 070 m2. Elle conserve cette place par la considération historique, la Grande Mosquée Hassan II de Casablanca, inaugurée en 1993 et qui occupe aujourd’hui la première place étant hors classement historique.
D’après l’historien Abdel Mounim Al- Hasidi, 700 esclaves francs auraient participé à la reconstruction de la mosquée de Salé au temps du Sultan Yacoub El Mansour. Ce dernier bâtit une médersa dans les alentours et approvisionna la place en eau qu’il ramena depuis la source Aïn Barka à la Maâmora. La mosquée a ainsi été dotée de 8 portes dont la principale transperce le mur de la «qibla» et une autre, monumentale, est décorée d’arcs fabriqués en pierre de Salé, divisés en lobes.
Témoin direct du massacre des habitants de Salé survenu lors du raid lancé contre la ville en 1260 par le roi Alphonse X de Castille, pendant le règne mérinide, c’est justement dans cette mosquée que furent entassés et assiégés plusieurs centaines de femmes, enfants et vieillards (on parle de trois mille âmes) avant d’être emmenés comme esclaves à Séville. Elle a aussi résisté à plusieurs bombardements dont celui du 26 novembre 1851, date à laquelle Salé a été intensément pilonnée par l’envoyé de l’empereur français Napoléon III, le contre-amiral Dubourdieu.
En procédant à l’agrandissement de la Grande Mosquée de Salé, Yacoub El Mansour en fit la 2ème plus grande mosquée du Maroc après celle de Al Quaraouiyine de Fès, de par sa superficie de 5 070 m2. Elle conserve cette place par la considération historique, la Grande Mosquée Hassan II de Casablanca, inaugurée en 1993 et qui occupe aujourd’hui la première place étant hors classement historique.
D’après l’historien Abdel Mounim Al- Hasidi, 700 esclaves francs auraient participé à la reconstruction de la mosquée de Salé au temps du Sultan Yacoub El Mansour. Ce dernier bâtit une médersa dans les alentours et approvisionna la place en eau qu’il ramena depuis la source Aïn Barka à la Maâmora. La mosquée a ainsi été dotée de 8 portes dont la principale transperce le mur de la «qibla» et une autre, monumentale, est décorée d’arcs fabriqués en pierre de Salé, divisés en lobes.
Témoin direct du massacre des habitants de Salé survenu lors du raid lancé contre la ville en 1260 par le roi Alphonse X de Castille, pendant le règne mérinide, c’est justement dans cette mosquée que furent entassés et assiégés plusieurs centaines de femmes, enfants et vieillards (on parle de trois mille âmes) avant d’être emmenés comme esclaves à Séville. Elle a aussi résisté à plusieurs bombardements dont celui du 26 novembre 1851, date à laquelle Salé a été intensément pilonnée par l’envoyé de l’empereur français Napoléon III, le contre-amiral Dubourdieu.
Un Minaret, une histoire
Dans la foulée de ces évènements, ce qui peut aisément être considéré comme un joyau de la mosquée, son Minaret en l’occurrence, raconte une histoire très particulière et unique, de par son emplacement d’abord. «Al Masjid Al Aâdham» est en effet la seule mosquée dont le minaret se dresse, libre et souverain, à l’écart de tous les murs et structures de l’édifice.
On l’appelle depuis «assawma’a al a’azriya» (minaret célibataire). Au milieu de la cour (sahn) située au nord de la mosquée, ce minaret a en réalité changé de place, l’ancien ayant été endommagé au fil du temps en raison notamment de l’impact des éléments. Il a été démoli après sept siècles d’existence. C’est le Sultan Alaouite Abderrahman ben Hicham qui en ordonna la destruction en 1828, ainsi que sa reconstruction.
Certaines sources ont tenté d’attribuer l’endommagement du premier minaret, non pas aux vicissitudes du temps et aux éléments, mais aux bombardements français de 1851. Cette thèse est toutefois démentie par la date de construction du nouveau minaret, qui remonte à 1840 comme cela est gravé dans la pierre de l’édifice (1256 de l’hégire qui correspond à 1840 du calendrier grégorien), donc 11 années avant le raid français. Le premier minaret n’a donc pas été démoli par les bombardements.
Une remarque et une interrogation s’imposent subsidiairement : entre la destruction du premier minaret et la construction du second (1828-1840), soit 12 années, la Grande Mosquée de Salé était restée sans minaret. L’appel à la prière devait donc se faire, selon toute logique, du toit de la mosquée, tout simplement.
Pour l’interrogation, il y a lieu de se demander, du moment que la construction a nécessité 12 années, s’il y avait une raison financière derrière ce retard, ou même politique ? Question qui demeurera en suspens en l’absence d’éléments historiques susceptibles d’en apporter l’éclairage nécessaire. Historiquement donc, le minaret qui a aujourd’hui 181 ans, n’est pas un minaret Almohade, contrairement à la mosquée, mais Alaouite avec toutefois un cachet architectural Almohade évident, certainement par souci de cohérence et d’harmonie.
Voilà en tout cas qui donne une distinction supplémentaire à la Grande Mosquée de Salé qui avait joué, pendant le protectorat français au Maroc, dès les années 1930, un important rôle en servant de lieu de rassemblement des nationalistes et d’espace d’enseignement patriotique de la population. Le protectorat français avait d’ailleurs procédé pour un moment à la fermeture de cette mosquée tellement il y voyait une menace réelle.
Jamal HAJJAM