Lors de la discussion du budget sectoriel du ministère de la justice au sein de la Commission de la Justice et de la Législation de la Chambre des Conseillers, tenue lundi, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, est revenu sur la réforme du Code pénal qu'il continue de préparer. Cette réforme, rappelons-le, prévoit l'introduction, pour la première fois au Maroc, des peines alternatives, afin de limiter le recours excessif aux peines privatives de libertés et de rationnaliser la détention préventive. Sur ce point, Abdelatif Ouahbi a profité de ses échanges avec les membres de la deuxième chambre pour donner plus de détails sur la mise en place du bracelet électronique. Le ministre a fait savoir que la société, à laquelle sera confiée la gestion de ces dispositifs de contrôle des personnes poursuivies en état de liberté conditionnée, sera choisie selon une approche participative incluant toutes les composantes de l'Etat. Ceci est dû à des raisons de souveraineté puisqu'il est hors de question, selon le ministre, que cette charge soit confiée à une société étrangère. Concernant le coût d'un tel projet, il pourrait aller jusqu'à 300 millions de dirhams selon ses estimations.
Par ailleurs, en plus de la détention préventive, le ministre de la Justice a fait part de sa volonté de s'attaquer au phénomène de diffamation sur les réseaux sociaux. Cette pratique a pris des proportions telles qu'il faut y mettre fin, a-t-il jugé, ajoutant que la réforme du Code pénal comprend, pour la première fois, des nouvelle dispositions visant à interdire la pratique du journalisme à toute personne qui ne détient pas une carte de pratique professionnelle remise par le Conseil national de la presse.
Ouahbi a déclaré que les mesures incluses dans le projet de Code pénal visent, en effet, à protéger la vie personnelle des citoyens, sans pour autant empêcher la critique des personnalités publiques, ajoutant, « La critique des personnalités publiques ne pose en effet aucun problème , au contraire, leur critique indique leur présence dans la scène publique, mais la vie personnelle est une ligne rouge qui doit être immunisée contre toute violation, et ceux qui n'ont pas de carte de presse ne peuvent pas pratiquer le journalisme ».