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Performance économique: Les cinq points de vigilance établis par le CESE


Rédigé par Rime Taybouta Mardi 28 Novembre 2023

Dans le cadre de son 12ème rapport annuel, et à la lumière de l’analyse de la situation économique, sociale et environnementale en 2022, au Maroc, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) met en avant un certain nombre de points de vigilance. Détails.



Alors que le Maroc misait grandement sur un rebond économique durant cette troisième décennie du millénaire, la conjonction de multiples chocs majeurs a complètement perturbé l’agenda du Royaume, dont la préoccupation est désormais de sortir de la crise économique avec le moindre risque.

A l’instar de nombreux pays, l’économie marocaine n’a pas été épargnée par le spectre d’un ralentissement quasi-généralisé, se traduisant par une décélération de la croissance de 8% en 2021 à 1,3% en 2022, confirmant ainsi le caractère temporaire du rebond qu’a connu l’économie nationale en 2021.
Durant l’année courante et l’année prochaine, les perspectives n’affichent pas une reprise extraordinaire, mais annoncent les prémices d’un redémarrage graduel. Selon les estimations du Haut-Commissariat au Plan (HCP) le PIB pour 2023 serait de 3,3% et s'élèverait à 3,6% en 2024.

Cet état de fait peut être attribué à de nombreux facteurs en relation avec la propagation des perturbations à l'échelle internationale et nationale, telles que les impacts d’une sécheresse persistante et sévère, couplés aux séquelles de la crise Covid-19 sur le tissu entrepreneurial et sur la demande intérieure de manière générale.
C’est ce qui ressort du dernier rapport annuel au titre de 2022 du CESE, qui analyse la situation socio-économique du Royaume sur la base des données de l’année passée.

Le document, qui ne prend pas en considération les événements troublants de 2023, souligne qu’en plus de l’effet du Covid, les ménages marocains ont continué d’en subir les impacts, amplifiés par l'inflation, avec à la clé une dégradation de leur pouvoir d’achat et de leur niveau de vie. « Dans de telles circonstances, environ 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté (1,15 million) ou dans la vulnérabilité (2,05 millions), ce qui tend à ramener notre pays à la situation qui prévalait en 2014 », a précisé le CESE, en se basant sur les statistiques du HCP.

Cinq points de vigilance

A la lumière de cette situation économique compliquée, le Conseil d’Ahmed Reda Chami a relevé cinq points de vigilance, préconisant ainsi une série de recommandations pour redresser la barre.
Le premier point de vigilance met en évidence l'impérieuse nécessité de promouvoir la qualité et l'efficacité de l'investissement, afin de propulser l'économie vers un palier de croissance plus élevé. Ce point découle du constat relatif à la faiblesse du rendement de l’investissement en termes de croissance et d’emploi au Maroc, selon le même rapport.

Concernant le deuxième point de vigilance du rapport, le CESE insiste sur la nécessité d'adapter impérativement les mesures visant à soutenir le pouvoir d’achat, face à une inflation persistante et multifactorielle.
Il est à noter qu’à partir du dernier trimestre de l'année 2021, le Maroc a été témoin d'une escalade quasi-ininterrompue des prix à la consommation, avec des taux d'inflation exceptionnels culminant à plus de 10% en février 2023, succédant à une moyenne de 6,6% en 2022. Cette tendance haussière des prix, en particulier ceux des produits alimentaires, pèse davantage sur les revenus modestes, étant donné le poids plus élevé de ces produits dans leur panier de consommation.

A cet effet, le rapport annuel ajoute que pour la classe moyenne, l'inflation devient encore moins tolérable dans la mesure où cette catégorie de ménages dispose de faibles marges de manœuvre pour résister à des chocs inflationnistes importants. Ceci est d'autant plus vrai qu'ils recourent souvent à des services sociaux de base, tels que l'éducation et la santé, proposés par le secteur privé à des tarifs plus élevés, face à une qualité des services publics encore en-deçà de leurs besoins et aspirations.

Santé, éducation et stress hydrique

Quant à la problématique de la pénurie des professionnels de la Santé au Maroc, le troisième point de vigilance montre que la densité médicale et paramédicale au Maroc en 2022 est d'environ 1,7 pour 1.000 habitants, selon le rapport annuel.

Au vu des estimations de l'évolution démographique, une accentuation du déficit en personnel de santé est anticipée. La couverture recommandée par l'OMS, soit 4,45 agents de santé pour 1.000 habitants, devient de plus en plus inatteignable, en raison des défis de la formation et de la rétention du personnel qualifié au sein du système de santé publique.

Il est à rappeler que d’après une enquête de la Fondation des enseignants médecins libéraux (FEML) publiée en 2023, le Maroc perd chaque année entre 600 à 700 praticiens, soit 30% des médecins formés actuellement. Cet exode touche toutes les catégories, notamment les médecins spécialistes, les professeurs et même les étudiants en médecine.

Dans ce sens, le CESE préconise la mise en place d’un ensemble de mesures proactives et innovantes, spécialement adaptées au contexte marocain.
Parmi ces recommandations, il est permis de citer  le renforcement des opportunités de rotation et de mobilité des professionnels de santé dans les territoires sous-dotés, afin de favoriser leur engagement dans l'intérêt général, l’instauration d’un système d'augmentation progressive et systématique des salaires des professionnels de santé, combinée à une rémunération axée sur la performance pour optimiser leur maintien au Maroc, ainsi que l’élargissement du système d'équivalence entre les diplômes d'État et les certificats délivrés par les écoles privées.

Le quatrième point de vigilance se rapporte à l’autonomisation économique des femmes marocaines. Cette question demeure parmi les points qui requièrent une vigilance accrue, étant donné que leur taux d’activité est caractérisé par une baisse structurelle depuis plusieurs années et s’est situé à 19,8% en 2022 contre 22% en 2019.

Pour le dernier point de vigilance du présent rapport, le CESE s’est penché sur la question du dessalement de l’eau de mer, désormais considéré comme l’une des solutions prometteuses pour mobiliser d’importants volumes d'eaux non-conventionnelles, indispensables à la sécurité hydrique et alimentaire du pays.

Dans ce sens, le CESE préconise d’inscrire le dessalement dans une vision nationale concertée afin de parvenir à un mix hydrique résilient face aux mutations climatiques, capable de valoriser et de mobiliser de manière responsable et durable les ressources hydriques conventionnelles et non-conventionnelles pour satisfaire la demande en eau potable des ménages, ainsi que les besoins spécifiques des secteurs productifs et des territoires.




Communication financière

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