Alors que l’été bat son plein, plusieurs villes marocaines côtières du Nord voient converger des milliers de touristes qui cherchent à jouir des faveurs d’un environnement particulier où les montagnes du Rif rencontrent le bleu azur de la Méditerranée.
Depuis quelques années, se développent dans cette région - au grand bonheur du public - des activités de tourisme de plaisance. À des budgets très variés, des particuliers et des entreprises locales proposent des ballades en mer à bord de divers types d’embarcations.
« À chaque fois que nous séjournons à Al Hoceima pour les vacances d’été, nous avons l’habitude de faire ce tour en mer avec mes enfants au moins une fois », témoigne un père de famille originaire de la ville de Meknès. « Nous payons 250 dirhams par personne pour quelques heures en mer. C’est toujours un grand plaisir pour mes garçons, surtout quand les conditions météo sont optimales. Le jackpot, c’est quand les dauphins sont au rendez-vous », poursuit notre interlocuteur.
De curieux dauphins
Célébrée le 23 juillet 2021, la Journée mondiale des dauphins est justement une occasion pour rappeler la magnificence de ces êtres marins très intelligents et parfois menacés. « Plusieurs espèces de dauphins vivent dans les côtes méditerranéennes marocaines. Quand nous sortons en mer pour des séances de plongée, il arrive très souvent que nous les observions. Il s’agit d’animaux très curieux qui n’hésitent pas à s’approcher et à accompagner les embarcations humaines », précise, pour sa part, Younes Baghdidi, président de l’Association Abtal Fnideq pour la Plongée Sous-Marine.
Cette proximité que les dauphins offrent aux humains est d’ailleurs un privilège qui a donné lieu dans d’autres contrées à de véritables offres touristiques de plaisance. « Il existe plusieurs pays où les estivants peuvent acheter des packages touristiques pour faire des balades en mer, observer des mammifères marins et parfois même plonger avec eux.
Nous avons au Maroc tout ce qu’il faut pour développer des produits équivalents. Pour l’instant, cette filière reste encore embryonnaire », fait remarquer Younes Baghdidi.
Whale-watching et pescatourisme
« En plus de l’activité de Whale-watching (observation de baleines) qui peut être développée par des entreprises spécialisées, il y a le pescatourisme qui englobe une gamme d’offres qui est assez particulière. Notre association a commencé dès 2008 à étudier la possibilité de mettre en oeuvre des expériences pilotes dans ce domaine », raconte Houcine Nibani, président de l’Association Marocaine de Gestion Intégrée des Ressources (AGIR).
« L’idée du pescatourisme est de permettre à des navires de pêche d’embarquer des touristes. En plus de passer une journée au large, les touristes peuvent assister aux activités de pêche, bénéficier de dégustation de produits de la mer, observer des mammifères et oiseaux marins, etc. Le pescatourisme offre une expérience originale au grand public et constitue également une activité complémentaire pour aider les pêcheurs pour pallier la diminution des ressources maritimes et pour continuer à générer des revenus même pendant les périodes de repos biologique des espèces ciblées habituellement », explique le président de l’AGIR.
Une filière en chantier
En 2018, le Secrétariat de l’Accord sur la Conservation des Cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS), le Département de la Pêche Maritime et l’AGIR avaient travaillé en tandem pour mettre en place deux projets-pilotes de Pescatourisme et de Whale-watching. « Il s’agit d’une initiative menée avec l’appui de la fondation MAVA.
Avec les représentants des diverses autorités concernées, nous avions organisé deux sorties en mer à bord de palangriers afin de tester la faisabilité de l’activité. Toutes les parties prenantes avaient estimé que le pescatourisme et éventuellement le Whale-watching étaient des filières potentiellement porteuses », témoigne Houcine Nibani qui précise que « les expériences menées par d’autres pays méditerranéens ont démontré que la mise en place d’une filière correctement structurée demande quelques années de préparation.
Au Maroc, l’avènement de la pandémie a retardé pas mal de projets. Nous espérons cependant que notre pays ne tardera pas à structurer cette filière qui peut s’insérer dans le cadre de l’économie bleue ».
Depuis quelques années, se développent dans cette région - au grand bonheur du public - des activités de tourisme de plaisance. À des budgets très variés, des particuliers et des entreprises locales proposent des ballades en mer à bord de divers types d’embarcations.
« À chaque fois que nous séjournons à Al Hoceima pour les vacances d’été, nous avons l’habitude de faire ce tour en mer avec mes enfants au moins une fois », témoigne un père de famille originaire de la ville de Meknès. « Nous payons 250 dirhams par personne pour quelques heures en mer. C’est toujours un grand plaisir pour mes garçons, surtout quand les conditions météo sont optimales. Le jackpot, c’est quand les dauphins sont au rendez-vous », poursuit notre interlocuteur.
De curieux dauphins
Célébrée le 23 juillet 2021, la Journée mondiale des dauphins est justement une occasion pour rappeler la magnificence de ces êtres marins très intelligents et parfois menacés. « Plusieurs espèces de dauphins vivent dans les côtes méditerranéennes marocaines. Quand nous sortons en mer pour des séances de plongée, il arrive très souvent que nous les observions. Il s’agit d’animaux très curieux qui n’hésitent pas à s’approcher et à accompagner les embarcations humaines », précise, pour sa part, Younes Baghdidi, président de l’Association Abtal Fnideq pour la Plongée Sous-Marine.
Cette proximité que les dauphins offrent aux humains est d’ailleurs un privilège qui a donné lieu dans d’autres contrées à de véritables offres touristiques de plaisance. « Il existe plusieurs pays où les estivants peuvent acheter des packages touristiques pour faire des balades en mer, observer des mammifères marins et parfois même plonger avec eux.
Nous avons au Maroc tout ce qu’il faut pour développer des produits équivalents. Pour l’instant, cette filière reste encore embryonnaire », fait remarquer Younes Baghdidi.
Whale-watching et pescatourisme
« En plus de l’activité de Whale-watching (observation de baleines) qui peut être développée par des entreprises spécialisées, il y a le pescatourisme qui englobe une gamme d’offres qui est assez particulière. Notre association a commencé dès 2008 à étudier la possibilité de mettre en oeuvre des expériences pilotes dans ce domaine », raconte Houcine Nibani, président de l’Association Marocaine de Gestion Intégrée des Ressources (AGIR).
« L’idée du pescatourisme est de permettre à des navires de pêche d’embarquer des touristes. En plus de passer une journée au large, les touristes peuvent assister aux activités de pêche, bénéficier de dégustation de produits de la mer, observer des mammifères et oiseaux marins, etc. Le pescatourisme offre une expérience originale au grand public et constitue également une activité complémentaire pour aider les pêcheurs pour pallier la diminution des ressources maritimes et pour continuer à générer des revenus même pendant les périodes de repos biologique des espèces ciblées habituellement », explique le président de l’AGIR.
Une filière en chantier
En 2018, le Secrétariat de l’Accord sur la Conservation des Cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS), le Département de la Pêche Maritime et l’AGIR avaient travaillé en tandem pour mettre en place deux projets-pilotes de Pescatourisme et de Whale-watching. « Il s’agit d’une initiative menée avec l’appui de la fondation MAVA.
Avec les représentants des diverses autorités concernées, nous avions organisé deux sorties en mer à bord de palangriers afin de tester la faisabilité de l’activité. Toutes les parties prenantes avaient estimé que le pescatourisme et éventuellement le Whale-watching étaient des filières potentiellement porteuses », témoigne Houcine Nibani qui précise que « les expériences menées par d’autres pays méditerranéens ont démontré que la mise en place d’une filière correctement structurée demande quelques années de préparation.
Au Maroc, l’avènement de la pandémie a retardé pas mal de projets. Nous espérons cependant que notre pays ne tardera pas à structurer cette filière qui peut s’insérer dans le cadre de l’économie bleue ».
Souhail AMRABI
L'info...Graphie
3 questions à Houcine Nibani, président de l’AGIR
« Des embarcations se déplacent depuis Gibraltar jusque dans les eaux marocaines pour observer des orques »
- Qu’est-ce qui retarde la structuration d’une filière de pescatourisme et de whale-watching au Maroc ?
- Il existe plusieurs étapes à franchir pour qu’une filière de ce genre puisse se structurer d’une manière efficiente. Les autres pays de la Méditerranée qui ont essayé de développer ces activités ont dû relever les mêmes défis et notamment la mise en place de cadres réglementaires adéquats qui garantissent des normes minimales pour l’accueil et la sécurité. Il y a également la question des licences que les pêcheurs doivent obtenir pour pouvoir offrir des activités de pescatourisme. Un bateau qui dispose d’une licence de pêche doit pouvoir obtenir une autre licence de plaisancier, ce qui est parfois un véritable casse-tête administratif.
- Pensez-vous que les côtes marocaines puissent offrir des sites adéquats pour le Whale-watching ?
- Contrairement à d’autres régions dans le monde où les grands mammifères marins vivent d’une manière quasi-permanente dans certaines zones, les baleines qui peuvent être observées au large du Maroc sont le plus souvent de passage. On est cependant dans le même cas de figure que d’autres pays comme l’Espagne, l’Italie ou encore Gibraltar qui ont quand même réussi à bien développer cette filière. Il y a par exemple des embarcations de Whale-watching qui se déplacent depuis Gibraltar jusque dans les eaux marocaines pour permettre aux touristes d’observer des orques…
- Certaines ONG et écologistes alertent cependant sur le risque de dérangement que ce genre d’activités peut avoir sur les animaux marins…
- Il y a des règles et des bonnes pratiques qui ont été établies pour pallier ce genre de risque. Le dérangement ne peut être envisagé que lorsque ces règles ne sont pas respectées. C’est dire l’importance d’un accompagnement de cette filière pour justement garantir que les activités seront menées dans les règles de l’art.
- Il existe plusieurs étapes à franchir pour qu’une filière de ce genre puisse se structurer d’une manière efficiente. Les autres pays de la Méditerranée qui ont essayé de développer ces activités ont dû relever les mêmes défis et notamment la mise en place de cadres réglementaires adéquats qui garantissent des normes minimales pour l’accueil et la sécurité. Il y a également la question des licences que les pêcheurs doivent obtenir pour pouvoir offrir des activités de pescatourisme. Un bateau qui dispose d’une licence de pêche doit pouvoir obtenir une autre licence de plaisancier, ce qui est parfois un véritable casse-tête administratif.
- Pensez-vous que les côtes marocaines puissent offrir des sites adéquats pour le Whale-watching ?
- Contrairement à d’autres régions dans le monde où les grands mammifères marins vivent d’une manière quasi-permanente dans certaines zones, les baleines qui peuvent être observées au large du Maroc sont le plus souvent de passage. On est cependant dans le même cas de figure que d’autres pays comme l’Espagne, l’Italie ou encore Gibraltar qui ont quand même réussi à bien développer cette filière. Il y a par exemple des embarcations de Whale-watching qui se déplacent depuis Gibraltar jusque dans les eaux marocaines pour permettre aux touristes d’observer des orques…
- Certaines ONG et écologistes alertent cependant sur le risque de dérangement que ce genre d’activités peut avoir sur les animaux marins…
- Il y a des règles et des bonnes pratiques qui ont été établies pour pallier ce genre de risque. Le dérangement ne peut être envisagé que lorsque ces règles ne sont pas respectées. C’est dire l’importance d’un accompagnement de cette filière pour justement garantir que les activités seront menées dans les règles de l’art.
Recueillis par S. A.