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Prix des gels hydroalcooliques : ces pharmaciens qui font la loi


Rédigé par Saad Jafri Vendredi 20 Mars 2020

Bien que les prix des gels hydroalcooliques aient été fixés par le gouvernement, la flambée des prix est toujours d’actualité dans certaines pharmacies.



Le gouvernement avait décidé, mardi dernier, par décret, de plafonner les prix des gels hydroalcooliques afin d'éviter une flambée des prix. Quinze dirhams TTC maximum pour un flacon de 50 ml, vingt dirhams pour les 100 ml et pour les ventes en gros, les prix varient entre 50 DH et 200 DH le litre. Devenus indispensables pour lutter contre la propagation du coronavirus, les gels hydroalcooliques sont presque introuvables en pharmacie, et pour certains qui ont en dans leur stock, ils les vendent à double prix, et ce, malgré la réglementation des prix figurant au Bulletin officiel. «Avant de prendre cette décision, le gouvernement devait faire des régulations au niveau des fournisseurs» nous confie un pharmacien à Rabat. Il n’est pas le seul, plusieurs professionnels ont alerté sur ce prix maximum jugé trop bas. Ces derniers dénoncent les pratiques de certains fournisseurs. Ceux-ci leurs vendraient leurs produits à prix élevé. «Il m’est impossible de vendre avec le prix désigné par le ministère, sinon je vais fermer» ajoute notre pharmacien.

Les pharmaciens se justifient

«Les pharmaciens sont victimes de la présente situation», souligne Hamza Guedira, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP), ajoutant que «c’est aux industriels de produire des gels et de les mettre sur le marché avec un prix qui permettrait aux pharmaciens une petite marge de gain et répondre aux besoins des citoyens. Or aujourd’hui, le produit n’est pas disponible à ce prix-là». Même au cas où des pharmaciens souhaitent créer des gels hydroalcooliques, ils ne peuvent pas le faire, dans la mesure où le coût de revient sera supérieur à celui plafonné par les pouvoirs publics, car le pharmacien achète l’alcool presque huit fois plus cher que les industriels, explique M. Guedira. Concernant les circuits de distribution de ces produits, notre interlocuteur indique qu’ils sont toujours monopolisés par des « charlatans » ce qui rend les prix incontrôlables. Ceci dit, des pharmaciens peuvent, en effet, ne pas respecter les prix en vigueur et vendre plus cher. Ils sont dans une pratique illégale et, bien entendu,  le Conseil national de l’ordre des pharmaciens ne soutient pas l’illégalité des prix.

Le consommateur paye le prix

Mais malgré cette hausse ahurissante des prix, les citoyens, hantés par la crainte de contamination, se retrouvent obligés d’accepter. « Les pharmaciens qui adoptent ce comportement commercial, profitent de la vulnérabilité des Marocains en cette période de crise. C’est un manque de patriotisme et de nationalisme» indique Ouadi Madih, SG de la Fédération nationale des associations des consommateurs au Maroc (FNAC). Il ajoute que même au cas où les prix seraient élevés au niveau des producteurs, ce n’est pas aux citoyens de subir les conséquences. Ceci dit, M. Madih appelle tous les consommateurs et les professionnels à faire des réclamations auprès de la Fédération, tout dépassement de prix, que ce soit de la part des producteurs ou bien des revendeurs «nous avons reçu hier, une réclamation dans ce sens au niveau de Casablanca. Nous l’avons directement transmis aux autorités compétentes qui ont fait le nécessaire le jour même », ajoute-t-il.

Les réclamations peuvent être faites par téléphone en appelant le 0522244748, sur le site reclamation.fnacmaroc.org ou bien sur l’application MobiConso.
 
Saad Jafri