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Prix du gasoil : La tutelle répond aux doléances des transporteurs routiers


Rédigé par Kawtar CHAAT Lundi 28 Février 2022

La menace de grève qu’ont fait planer les professionnels du transport routier, associée à une flambée du prix des carburants, témoigne d’une inquiétude réelle du secteur. Toutefois, la tutelle semble déterminée à accompagner les routiers pour sortir la tête de l’eau.



Dans un contexte d’inflation mondiale alimentée par les répercussions de la crise sanitaire, le ministère du Transport et de la Logistique a organisé une série de rencontres avec les professionnels du transport afin de répondre à leurs doléances.

La dernière rencontre a eu lieu le vendredi 25 février 2022. Le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, a reçu une coalition de propriétaires de camions, auxquels il a promis de résoudre graduellement les difficultés relatives à la hausse récente des prix des carburants.

Suite à un marathon de négociations qui a duré trois jours, avec l’ensemble des représentants des routiers au Maroc, dont la Fédération du Transport et de la Logistique (FTL) affiliée à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et l’Union générale des entreprises et des professions (UGEP) qui regroupe environ 40 sections, le ministre a proposé à ses interlocuteurs de former des comités plus restreints afin de mieux organiser les concertations.

Consacrée à l’étude des difficultés rencontrées par les spécialistes du transport de marchandises sur route, notamment dans le sillage de la hausse des prix des hydrocarbures et de la question de la représentation, la réunion intervient dans le cadre d’une série d’échanges avec les transporteurs routiers, lancée dernièrement par le ministère du Transport et de la Logistique.

En effet, la crise russo-ukrainienne aura un impact substantiel sur le marché marocain en termes de prix. Commentant ce conflit, le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas a affirmé que l’impact se fera sentir sur les prix de certains produits, dont le gasoil, notant que les prix du pétrole ont grimpé au-delà de 100 dollars le baril.

La FTL appelle à l’ordre

Afin de protester contre ces hausses successives des prix du gasoil, un collectif regroupant plusieurs syndicats et associations de transport routier a décidé d’observer une grève le 1er mars prochain. Cependant, dans le but d’éviter des scènes de bousculades au niveau des services de transports, la Fédération du Transport et de la Logistique (FTL), relevant de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a appelé, le même jour, les professionnels à poursuivre le dialogue pour aplanir les problématiques soulevées.

« La Fédération est consciente du poids des problèmes du secteur et de la souffrance de ses professionnels. Toutefois, les conditions économiques actuelles résultant de l’impact de la pandémie sur notre pays, à l’instar du reste du monde, et les répercussions des conditions climatiques que connaît le pays, font que ce n’est pas une situation propice à l’observation de grève, d’autant plus que le dialogue sur les attentes du secteur se poursuit aussi bien avec le ministre du Transport et de la Logistique qu’avec les ministères concernés par les questions du secteur », indique la FTL dans un communiqué.

La Fédération a souligné qu’elle travaille avec le ministère de tutelle dans le cadre de commissions techniques, et que ces efforts conjoints ont conduit à des résultats indéniables, notamment des propositions pour des solutions qui tiennent compte des attentes et des avis des professionnels. Ces suggestions seront proposées au gouvernement.

5 points clés pour une refonte du secteur

Au-delà de la hausse des prix, les revendications des professionnels portent également sur l’accélération des démarches administratives sur le renouvellement des flottes de véhicules, la digitalisation de certaines démarches administratives, ainsi que sur la gratuité des formations pour les chauffeurs professionnels et l’accompagnement des entreprises de transport impactées par la crise actuelle du Covid-19.

Quelles solutions se font attendre ? Les réunions, inscrites dans l’agenda du dialogue social du gouvernement, ont porté sur les activités de transport national de marchandises, de transport public, de transport touristique, de transport international de voyageurs par route, de transport international de marchandises par route, de transport de marchandises dans les ports par route, de conduite professionnelle, de réparation de véhicules, et la location de voitures sans chauffeur.

Lors de la dernière rencontre, la tutelle et les représentants des professionnels du transport routier se sont mis d’accord sur cinq axes prioritaires qui seront abordés à partir de cette semaine dans le cadre de commissions techniques paritaires. Le premier axe concerne l’assainissement d’un passif de véhicules dont le poids total en charge est différent alors qu’ils sont similaires, a expliqué Mohamed Abdeljalil, notant que son département est disposé à « trouver une solution rapide » à cette question.

Le second sujet est relatif aux conditions d’accès aux métiers du transport de marchandises, tandis que le troisième concerne l’établissement d’un référentiel des coûts du transport routier de marchandises. Le dernier axe a trait à l’étude de l’indexation entre les cours du carburant et le prix du transport, en plus de la refonte du manifeste de Fret et de sa dématérialisation.

Cette rencontre, qui s’inscrit dans la série des rencontres marathoniennes entamée depuis la hausse du prix des carburants, a été marquée par la présence du directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), Benaceur Boulaâjoul, du directeur du Transport routier, Noureddine Dib, et du Secrétaire général du ministère, Khalid Cherkaoui.

La Fédération du Transport et de la Logistique a, par ailleurs, appelé les professionnels du transport à faire preuve d’esprit citoyen, « comme ils l’ont toujours fait », afin de pouvoir surmonter les répercussions de la pandémie et la situation économique difficile, et accélérer la relance des entreprises du secteur.

En approvisionnant les commerces via l’acheminement continu des livraisons à travers le pays, les routiers ont assuré leur mission avec détermination malgré le risque sanitaire. Une constance qui n’a pourtant pas empêché la filière d’être fortement impactée, elle aussi, par le ralentissement économique.

Si l’on associe à cela les surcoûts provoqués par les hausses successives des prix du gasoil, le secteur vit une réelle inquiétude. Or, tel que souligné par la FTL, si les ambitions du gouvernement portent essentiellement, pour accompagner le rebond économique, sur les concertations avec les professionnels, alors ces derniers devraient éviter les scènes de cohue dans les transports en annonçant des grèves pendant l’adoption des dispositifs de riposte.



Kawtar CHAAT

Prix du gasoil : La tutelle répond aux doléances des transporteurs routiers



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