Épuisés par un effort exceptionnel depuis le début de la pandémie, sans congés, les médecins et le personnel soignant ont été obligés de redoubler d’efforts durant la campagne de vaccination, en étant déployés en grand nombre dans les différents centres de vaccination du Royaume. Ils sont plus de 14.521 médecins et aides-soignants, qui participent à l’effort national d’immunisation des Marocains contre la Covid-19. Ces derniers ne supportent plus les conditions de travail qui leur sont imposées, alors qu’ils ne sont pas encore remis de leur épuisement physique et moral après une année laborieuse.
Les médecins fulminent, le ministère montre de la souplesse
Remontés contre le ministère de tutelle, les médecins sont montés au créneau pour dénoncer les conditions de travail, qui ne cessent de durcir et qu’ils ne peuvent plus endurer. Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a pris le flambeau pour porter leur colère. Dans un communiqué, le syndicat a réprouvé les décisions unilatérales du département de Khalid Aït Taleb en ce qui concerne la gestion des ressources humaines dans le cadre de la campagne de vaccination, tout en dénonçant le manque de coordination et de concertation avec les représentants du corps médical. En effet, si les médecins et les infirmiers sont si irrités, c’est parce qu’on leur a demandé de travailler plus, dans des conditions jugées « inacceptables », sans qu’aucune contrepartie ni rémunération digne de ce nom ne soit mise sur la table. Ces derniers ont dû travailler des heures supplémentaires, y compris le samedi, une décision prise unilatéralement par le ministère sans concertation.
Outre le problème du sous-effectif, les médecins ont réclamé une amélioration de leur alimentation et un service de transport. « Face au manque d’effectif, nous sommes obligés d’effectuer plusieurs tâches », nous a indiqué sous anonymat un médecin affilié au syndicat, ajoutant qu’en plus « de l’accueil des citoyens, l’administration des doses, nous devons également faire un travail de comptabilité en rassemblant les flacons des doses utilisés, établir des fiches et des statistiques des personnes vaccinées ». « Nous faisons ça avec plaisir et nous restons dévoués à notre patrie, mais nous ne pouvons continuer à travailler dans des conditions pareilles », a-t-il poursuivi.
Face à ce nouveau cri de colère, le ministère de la Santé a aussitôt réagi, les responsables de la Direction des ressources humaines se sont réunis avec les représentants du SIMSP, plusieurs concessions ont été accordées, à savoir l’adoption d’un système de roulement des équipes médicales le samedi. En outre, un accord a été trouvé, concernant le retour à l’horaire administratif. Les médecins devront ainsi achever leur shift à 16h30, alors qu’ils étaient obligés de finir très tard. D’autres engagements ont été pris par le ministère de la Santé, pour augmenter le budget de l’alimentation et la rémunération des heures supplémentaires.
Dossier revendicatif : le blocage reste de mise
La souffrance des médecins durant la campagne de vaccination n’est que la partie visible de l’iceberg, ces derniers attendent toujours que leur dossier revendicatif soit approuvé par le gouvernement, lequel est encore gelé au ministère de l’Economie et des Finances qui n’a pas donné son aval pour des raisons procédurales. En effet, les médecins revendiquent une série de mesures visant l’amélioration de leur statut et leurs conditions de travail. Ils sont très attachés à l’augmentation de leurs salaires, par la révision de leur échelle de départ dans le statut de la Fonction publique, pour qu’il soit égal aux docteurs de l’enseignement supérieur. Le syndicat réclame, en parallèle, la mise en place d’une indemnité de risque, le renforcement des effectifs, et plus d’investissement dans l’infrastructure hospitalière.
La campagne de vaccination semblerait détourner l’attention du gouvernement des revendications du corps médical, qui se plaint de n’être même pas gratifié de ces efforts exceptionnels, sachant que la prime Covid, promise par Khalid Aït Taleb, n’est pas encore versée pour les médecins et les infirmiers du public. Tandis que le dossier revendicatif traîne dans les dossiers du département de Mohammed Benchaâboun, les médecins et les infirmiers ne comptent pas abandonner leur lutte bien qu’ils ont dû faire une trêve, en baissant le ton, par respect à leurs engagements dans l’effort national de vaccination. Ils n’excluent pas de reprendre toutes les formes de protestation si aucune réponse n’est parvenue du gouvernement d’ici les premiers mois suivant la fin de la campagne de vaccination. Le scénario du 4 novembre pourrait se reproduire.
Les médecins fulminent, le ministère montre de la souplesse
Remontés contre le ministère de tutelle, les médecins sont montés au créneau pour dénoncer les conditions de travail, qui ne cessent de durcir et qu’ils ne peuvent plus endurer. Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a pris le flambeau pour porter leur colère. Dans un communiqué, le syndicat a réprouvé les décisions unilatérales du département de Khalid Aït Taleb en ce qui concerne la gestion des ressources humaines dans le cadre de la campagne de vaccination, tout en dénonçant le manque de coordination et de concertation avec les représentants du corps médical. En effet, si les médecins et les infirmiers sont si irrités, c’est parce qu’on leur a demandé de travailler plus, dans des conditions jugées « inacceptables », sans qu’aucune contrepartie ni rémunération digne de ce nom ne soit mise sur la table. Ces derniers ont dû travailler des heures supplémentaires, y compris le samedi, une décision prise unilatéralement par le ministère sans concertation.
Outre le problème du sous-effectif, les médecins ont réclamé une amélioration de leur alimentation et un service de transport. « Face au manque d’effectif, nous sommes obligés d’effectuer plusieurs tâches », nous a indiqué sous anonymat un médecin affilié au syndicat, ajoutant qu’en plus « de l’accueil des citoyens, l’administration des doses, nous devons également faire un travail de comptabilité en rassemblant les flacons des doses utilisés, établir des fiches et des statistiques des personnes vaccinées ». « Nous faisons ça avec plaisir et nous restons dévoués à notre patrie, mais nous ne pouvons continuer à travailler dans des conditions pareilles », a-t-il poursuivi.
Face à ce nouveau cri de colère, le ministère de la Santé a aussitôt réagi, les responsables de la Direction des ressources humaines se sont réunis avec les représentants du SIMSP, plusieurs concessions ont été accordées, à savoir l’adoption d’un système de roulement des équipes médicales le samedi. En outre, un accord a été trouvé, concernant le retour à l’horaire administratif. Les médecins devront ainsi achever leur shift à 16h30, alors qu’ils étaient obligés de finir très tard. D’autres engagements ont été pris par le ministère de la Santé, pour augmenter le budget de l’alimentation et la rémunération des heures supplémentaires.
Dossier revendicatif : le blocage reste de mise
La souffrance des médecins durant la campagne de vaccination n’est que la partie visible de l’iceberg, ces derniers attendent toujours que leur dossier revendicatif soit approuvé par le gouvernement, lequel est encore gelé au ministère de l’Economie et des Finances qui n’a pas donné son aval pour des raisons procédurales. En effet, les médecins revendiquent une série de mesures visant l’amélioration de leur statut et leurs conditions de travail. Ils sont très attachés à l’augmentation de leurs salaires, par la révision de leur échelle de départ dans le statut de la Fonction publique, pour qu’il soit égal aux docteurs de l’enseignement supérieur. Le syndicat réclame, en parallèle, la mise en place d’une indemnité de risque, le renforcement des effectifs, et plus d’investissement dans l’infrastructure hospitalière.
La campagne de vaccination semblerait détourner l’attention du gouvernement des revendications du corps médical, qui se plaint de n’être même pas gratifié de ces efforts exceptionnels, sachant que la prime Covid, promise par Khalid Aït Taleb, n’est pas encore versée pour les médecins et les infirmiers du public. Tandis que le dossier revendicatif traîne dans les dossiers du département de Mohammed Benchaâboun, les médecins et les infirmiers ne comptent pas abandonner leur lutte bien qu’ils ont dû faire une trêve, en baissant le ton, par respect à leurs engagements dans l’effort national de vaccination. Ils n’excluent pas de reprendre toutes les formes de protestation si aucune réponse n’est parvenue du gouvernement d’ici les premiers mois suivant la fin de la campagne de vaccination. Le scénario du 4 novembre pourrait se reproduire.
Anass MACHLOUKH
3 questions à El Mountadar Alaoui
El Mountadar Alaoui
« Le silence du gouvernement est lassant »
El Mountadar Alaoui, président du syndicat national des médecins de secteur public, a répondu à nos questions sur les conditions de travail des médecins durant la campagne de vaccination et le futur de leur dossier revendicatif.
• Vous avez sévèrement réagi pour se plaindre des conditions de travail, les médecins sontils satisfaits des résultats de la réunion avec le ministère de la Santé ?
• En effet, notre syndicat n’a réagi que suite à l’exacerbation des conditions de travail pendant la campagne de vacation sachant que nous étions déjà épuisés par la prise en charge des malades du Covid-19 tout au long d’une année et nous continuons de le faire. Le message a été reçu par le ministère dont le directeur de la Direction des ressources humaines m’a appelé personnellement pour arranger les choses. Nous nous sommes accordés sur la majeure partie de nos revendications. Une réunion a eu également lieu entre le ministère et les directeurs régionaux pour appliquer les nouvelles mesures.
• Plusieurs personnes estiment que face au manque d’effectif, une augmentation des heures de travail est nécessaire pour mener à bien la campagne de vaccination, en convenez-vous ?
• Pas du tout. Comme vous le savez, nous avons obtenu un retour à l’horaire normal, c’està-dire que les médecins finiront au maximum à 16H30, sachant qu’une grande partie d’entre eux étaient contraints de travailler plus de 10 heures par jour. Ceci n’aura aucun effet sur la prise en charge des citoyens dont le flux vers les centres de vaccination arrête à partir de 15h30. Concernant le Samedi, il y aura une alternance des équipes médicales. La plupart ont vraiment besoin de se reposer, sinon ça tournera mal.
• En plus de l’effort de vaccination, votre dossier revendicatif reste toujours coincé chez le ministère de l’Economie et des Finances, que comptez-vous faire pour relancer le dialogue ?
• Pour nous, la vraie récompense qui puisse véritablement motiver les médecins du secteur public, est une réponse favorable par le gouvernement à notre dossier qui traîne depuis longtemps. Celui-ci demeure toujours silencieux, et ne nous a donné aucun délai de réponse jusqu’à maintenant. Bien que nous restions discrets, vu les circonstances de la campagne, nous resterons mobilisés loyalement jusqu’au bout. Cependant, nous sommes toujours prédisposés à hausser le ton de nouveau dans les prochains mois, si le gouvernement persiste dans son silence.
El Mountadar Alaoui, président du syndicat national des médecins de secteur public, a répondu à nos questions sur les conditions de travail des médecins durant la campagne de vaccination et le futur de leur dossier revendicatif.
• Vous avez sévèrement réagi pour se plaindre des conditions de travail, les médecins sontils satisfaits des résultats de la réunion avec le ministère de la Santé ?
• En effet, notre syndicat n’a réagi que suite à l’exacerbation des conditions de travail pendant la campagne de vacation sachant que nous étions déjà épuisés par la prise en charge des malades du Covid-19 tout au long d’une année et nous continuons de le faire. Le message a été reçu par le ministère dont le directeur de la Direction des ressources humaines m’a appelé personnellement pour arranger les choses. Nous nous sommes accordés sur la majeure partie de nos revendications. Une réunion a eu également lieu entre le ministère et les directeurs régionaux pour appliquer les nouvelles mesures.
• Plusieurs personnes estiment que face au manque d’effectif, une augmentation des heures de travail est nécessaire pour mener à bien la campagne de vaccination, en convenez-vous ?
• Pas du tout. Comme vous le savez, nous avons obtenu un retour à l’horaire normal, c’està-dire que les médecins finiront au maximum à 16H30, sachant qu’une grande partie d’entre eux étaient contraints de travailler plus de 10 heures par jour. Ceci n’aura aucun effet sur la prise en charge des citoyens dont le flux vers les centres de vaccination arrête à partir de 15h30. Concernant le Samedi, il y aura une alternance des équipes médicales. La plupart ont vraiment besoin de se reposer, sinon ça tournera mal.
• En plus de l’effort de vaccination, votre dossier revendicatif reste toujours coincé chez le ministère de l’Economie et des Finances, que comptez-vous faire pour relancer le dialogue ?
• Pour nous, la vraie récompense qui puisse véritablement motiver les médecins du secteur public, est une réponse favorable par le gouvernement à notre dossier qui traîne depuis longtemps. Celui-ci demeure toujours silencieux, et ne nous a donné aucun délai de réponse jusqu’à maintenant. Bien que nous restions discrets, vu les circonstances de la campagne, nous resterons mobilisés loyalement jusqu’au bout. Cependant, nous sommes toujours prédisposés à hausser le ton de nouveau dans les prochains mois, si le gouvernement persiste dans son silence.
Recueillis par A. M