Le Royaume, comme l’ensemble de la planète, a connu une série de transformations et de ruptures depuis le déclenchement de la pandémie en 2019, tant au niveau géopolitique, économique, social qu’environnemental. Une situation inédite par son ampleur qui, malgré les dégâts occasionnés sur le tissu économique, à l’image des 90 milliards de DH de pertes enregistrées par le secteur du tourisme, représente d’un autre côté une opportunité.
Un constat partagé par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES), qui, dans son dernier rapport stratégique, a suggéré quelques pistes d’actions pour faire de la pandémie « un catalyseur de transformations en faveur d’un monde meilleur si le secteur poursuit la mise en place de réformes construisant un futur plus soutenable et plus humain ». Les experts de l’IRES appellent ainsi à l’adoption d’un nouveau mode de gouvernance, l’Etat du Care. En clair, ce mode représente une forme plus mature de l’Etat-Providence, qui a vocation d’accompagner, de faciliter et de servir l’individu.
Vers une nouvelle croissance
Le Maroc pourrait ainsi entamer une réflexion sur l’endogénéisation (voir repères) de son tissu économique, en capitalisant sur la résilience et l’agilité dont a fait preuve l’industrie durant la phase de confinement. Cette endogénéisation passerait ainsi par l’encouragement de la production au niveau local d’une partie des importations, notamment « les produits alimentaires et sanitaires de première nécessité, ou ceux qui font l’objet d’une surenchère commerciale entre les pays où la pandémie sévit ».
Une proposition qui permettrait, d’un côté, la réduction du déficit commercial et, de l’autre, la création d’écosystèmes agroalimentaires intégrés au niveau local au coeur des zones de production de la matière première. Le mouvement de relocalisation des chaînes de valeurs de biens et services, depuis l’Asie vers l’Europe, représente également une opportunité pour l’économie marocaine qui gagnerait à capter une partie des flux de capitaux « en réorientant la politique industrielle de manière à favoriser la création d’une partie de la valeur ajoutée sur le sol national ».
La réduction de la dépendance du Maroc vis-à-vis de l’étranger, en termes de ressources stratégiques, fait également partie des recommandations de l’Institut. Un chantier qui passe par la mise en place d’une autonomie alimentaire, en développant, de manière simultanée, une agriculture industrielle de précision et la permaculture dans les exploitations traditionnelles pour lutter contre le stress hydrique. L’autonomie alimentaire passe également par une révision des cultures, en privilégiant des espèces adaptées aux nouvelles réalités (réchauffement climatique, stress hydrique).
Les experts de l’IRES recommandent également de fixer le cap de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour y arriver, la production électrique nationale devra se baser exclusivement sur les énergies renouvelables, ce qui nécessitera un effort considérable pour accompagner des secteurs énergivores (transport, industrie, résidentiel) vers les systèmes décarbonés. La biomasse et les biocombustibles sont également recommandés comme une source potentielle de production d’énergie.
Du Soft au Smart Power
Le Maroc a ainsi l’occasion de repenser sa position au niveau mondial, en manifestant notamment son engagement en faveur « d’un multilatéralisme solidaire, équitable, cohérent, flexible, adapté aux enjeux d’un monde volatile ». Les experts de l’IRES recommandent également la poursuite de l’action internationale du Royaume sur les questions climatiques, notamment en termes de promotion de nouvelles formes d’agriculture et de développement des énergies renouvelables.
Le savoir-faire acquis par les autorités marocaines en termes de vaccination à grande échelle pourrait également être mis au service du Smart-Power marocain. Ce qui pourrait se traduire par la mise en place « d’un réseau intergouvernemental de type GIEC, destiné à la recherche de vaccins contre les pandémies ». Le chantier royal de fabrication locale de vaccins peut représenter une base sur laquelle construire ce réseau.
Au niveau continental, le Maroc peut profiter de la crise sanitaire pour promouvoir un Nouveau Modèle de Développement, via notamment la mise en place d’un programme de transition écologique. L’influence marocaine peut également gagner en effectivité en proposant notamment une nouvelle politique monétaire à l’Afrique de l’Ouest où le Franc CFA est de plus en plus critiqué. Le Know-How économique marocain peut également être mis à contribution pour favoriser l’émergence de chaînes de valeur locales et de Nouveaux Modèles de Développement.
Les industriels marocains ont également leur rôle à jouer à ce niveau, en investissant dans des secteurs à forte valeur ajoutée, à l’image de l’industrie aéronautique, de l’industrie des drones de transport et dans les infrastructures de télécommunications à haut débit. Le Royaume peut également servir de moteur à la mise en place d’un système de santé panafricain performant via l’Union Africaine « quitte à recourir à la démonétarisation des biens et services médicaux ». L’expérience marocaine au niveau de l’aérien pourrait également servir de socle pour la création de compagnie aériennes coopératives ou mutualisées.
Un constat partagé par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES), qui, dans son dernier rapport stratégique, a suggéré quelques pistes d’actions pour faire de la pandémie « un catalyseur de transformations en faveur d’un monde meilleur si le secteur poursuit la mise en place de réformes construisant un futur plus soutenable et plus humain ». Les experts de l’IRES appellent ainsi à l’adoption d’un nouveau mode de gouvernance, l’Etat du Care. En clair, ce mode représente une forme plus mature de l’Etat-Providence, qui a vocation d’accompagner, de faciliter et de servir l’individu.
Vers une nouvelle croissance
Le Maroc pourrait ainsi entamer une réflexion sur l’endogénéisation (voir repères) de son tissu économique, en capitalisant sur la résilience et l’agilité dont a fait preuve l’industrie durant la phase de confinement. Cette endogénéisation passerait ainsi par l’encouragement de la production au niveau local d’une partie des importations, notamment « les produits alimentaires et sanitaires de première nécessité, ou ceux qui font l’objet d’une surenchère commerciale entre les pays où la pandémie sévit ».
Une proposition qui permettrait, d’un côté, la réduction du déficit commercial et, de l’autre, la création d’écosystèmes agroalimentaires intégrés au niveau local au coeur des zones de production de la matière première. Le mouvement de relocalisation des chaînes de valeurs de biens et services, depuis l’Asie vers l’Europe, représente également une opportunité pour l’économie marocaine qui gagnerait à capter une partie des flux de capitaux « en réorientant la politique industrielle de manière à favoriser la création d’une partie de la valeur ajoutée sur le sol national ».
La réduction de la dépendance du Maroc vis-à-vis de l’étranger, en termes de ressources stratégiques, fait également partie des recommandations de l’Institut. Un chantier qui passe par la mise en place d’une autonomie alimentaire, en développant, de manière simultanée, une agriculture industrielle de précision et la permaculture dans les exploitations traditionnelles pour lutter contre le stress hydrique. L’autonomie alimentaire passe également par une révision des cultures, en privilégiant des espèces adaptées aux nouvelles réalités (réchauffement climatique, stress hydrique).
Les experts de l’IRES recommandent également de fixer le cap de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour y arriver, la production électrique nationale devra se baser exclusivement sur les énergies renouvelables, ce qui nécessitera un effort considérable pour accompagner des secteurs énergivores (transport, industrie, résidentiel) vers les systèmes décarbonés. La biomasse et les biocombustibles sont également recommandés comme une source potentielle de production d’énergie.
Du Soft au Smart Power
Le Maroc a ainsi l’occasion de repenser sa position au niveau mondial, en manifestant notamment son engagement en faveur « d’un multilatéralisme solidaire, équitable, cohérent, flexible, adapté aux enjeux d’un monde volatile ». Les experts de l’IRES recommandent également la poursuite de l’action internationale du Royaume sur les questions climatiques, notamment en termes de promotion de nouvelles formes d’agriculture et de développement des énergies renouvelables.
Le savoir-faire acquis par les autorités marocaines en termes de vaccination à grande échelle pourrait également être mis au service du Smart-Power marocain. Ce qui pourrait se traduire par la mise en place « d’un réseau intergouvernemental de type GIEC, destiné à la recherche de vaccins contre les pandémies ». Le chantier royal de fabrication locale de vaccins peut représenter une base sur laquelle construire ce réseau.
Au niveau continental, le Maroc peut profiter de la crise sanitaire pour promouvoir un Nouveau Modèle de Développement, via notamment la mise en place d’un programme de transition écologique. L’influence marocaine peut également gagner en effectivité en proposant notamment une nouvelle politique monétaire à l’Afrique de l’Ouest où le Franc CFA est de plus en plus critiqué. Le Know-How économique marocain peut également être mis à contribution pour favoriser l’émergence de chaînes de valeur locales et de Nouveaux Modèles de Développement.
Les industriels marocains ont également leur rôle à jouer à ce niveau, en investissant dans des secteurs à forte valeur ajoutée, à l’image de l’industrie aéronautique, de l’industrie des drones de transport et dans les infrastructures de télécommunications à haut débit. Le Royaume peut également servir de moteur à la mise en place d’un système de santé panafricain performant via l’Union Africaine « quitte à recourir à la démonétarisation des biens et services médicaux ». L’expérience marocaine au niveau de l’aérien pourrait également servir de socle pour la création de compagnie aériennes coopératives ou mutualisées.
Amine ATER