Les déclarations incohérentes du président algérien Abdelmajid Tebboune au journal français «Le Figaro», dont celles complètement absurdes sur la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc comme alternative au déclenchement d’une guerre, n’en demeurent pas moins instructives à plusieurs égards.
Il y a d’abord cette asymétrie flagrante entre l’empressement nouveau de l’Algérie officielle de faire table rase d’un passé colonial autrement plus douloureux avec la lointaine France et son obsession de vouloir maintenir une tension continue et périlleuse avec son proche voisin de l’Ouest. Principalement à coup de motifs légers, tantôt périmés comme la rengaine usée sur la guerre des sables, tantôt abstraits telle l’insondable hostilité permanente du Maroc envers l’Algérie ou carrément fictifs comme les accusations farfelues de pyromanie proférées à l’encontre du Royaume à la faveur des feux de forêt de Kabylie pendant l’été 2021.
Il y a ensuite la rhétorique évasive car toute en langue de bois de Tebboune lorsqu’il évoque, bien obligé, ses relations dangereuses et de plus en plus embarrassantes avec la Russie de Poutine qu’il dit devoir visiter prochainement, sans fixation de délai ou d’ordre du jour. Il y a aussi son allusion prudente à l’occupation israélienne illégale en Palestine que l’Assemblée Générale de l’ONU vient pourtant de soumettre à l’examen de la Cour Internationale de Justice et que le président algérien se contente d’effleurer en évoquant celle du Golan qu’il met à pied d’égalité avec la récupération par le Maroc de ses provinces sahariennes, alors même que la cause palestinienne constitue le fonds de commerce attitré de son régime à l’échelle locale et régionale.
Et il y a enfin les non-dits de Tebboune avec la complicité du Figaro sur les relations souterraines et franchement adultérines entre Alger et Téhéran, ainsi que le passage sous silence de la sourde crise algéro-espagnole. Crise qui risque de prendre une tout autre ampleur à la veille de la prochaine réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne dont la tenue a été confirmée au lendemain de la sortie de Tebboune par le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, le tout à l’approche de l’occupation par le Royaume ibérique de la présidence tournante de l’Union Européenne. Autant de sujets glissants que Tebboune se garde bien d’approfondir ou d’évoquer dans cette interview orientée en priorité vers l’opinion publique européenne et occidentale en général.
On en déduit qu’après les égarements diplomatiques des derniers mois, la sortie de Tebboune qu’on dit orchestrée et rédigée à plusieurs mains entre les «Spin Doctors» de l’Élysée et ceux d’El Mouradia (s’il en existe?), semble donc n’avoir pour seul objectif que de redorer le blason d’une Algérie qui cherche à se positionner sur l’axe Atlantiste où elle se sent largement distancée par le Maroc. Le président Tebboune, quant à lui, a beau vouloir continuer à se draper des oripeaux désuets du non-alignement, mais le monde qui se dessine ne lui laisse guère d’autre choix que de choisir son camp. Ce qui augure de savoureux rebondissements et de douloureuses concessions.
Il y a d’abord cette asymétrie flagrante entre l’empressement nouveau de l’Algérie officielle de faire table rase d’un passé colonial autrement plus douloureux avec la lointaine France et son obsession de vouloir maintenir une tension continue et périlleuse avec son proche voisin de l’Ouest. Principalement à coup de motifs légers, tantôt périmés comme la rengaine usée sur la guerre des sables, tantôt abstraits telle l’insondable hostilité permanente du Maroc envers l’Algérie ou carrément fictifs comme les accusations farfelues de pyromanie proférées à l’encontre du Royaume à la faveur des feux de forêt de Kabylie pendant l’été 2021.
Il y a ensuite la rhétorique évasive car toute en langue de bois de Tebboune lorsqu’il évoque, bien obligé, ses relations dangereuses et de plus en plus embarrassantes avec la Russie de Poutine qu’il dit devoir visiter prochainement, sans fixation de délai ou d’ordre du jour. Il y a aussi son allusion prudente à l’occupation israélienne illégale en Palestine que l’Assemblée Générale de l’ONU vient pourtant de soumettre à l’examen de la Cour Internationale de Justice et que le président algérien se contente d’effleurer en évoquant celle du Golan qu’il met à pied d’égalité avec la récupération par le Maroc de ses provinces sahariennes, alors même que la cause palestinienne constitue le fonds de commerce attitré de son régime à l’échelle locale et régionale.
Et il y a enfin les non-dits de Tebboune avec la complicité du Figaro sur les relations souterraines et franchement adultérines entre Alger et Téhéran, ainsi que le passage sous silence de la sourde crise algéro-espagnole. Crise qui risque de prendre une tout autre ampleur à la veille de la prochaine réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne dont la tenue a été confirmée au lendemain de la sortie de Tebboune par le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, le tout à l’approche de l’occupation par le Royaume ibérique de la présidence tournante de l’Union Européenne. Autant de sujets glissants que Tebboune se garde bien d’approfondir ou d’évoquer dans cette interview orientée en priorité vers l’opinion publique européenne et occidentale en général.
On en déduit qu’après les égarements diplomatiques des derniers mois, la sortie de Tebboune qu’on dit orchestrée et rédigée à plusieurs mains entre les «Spin Doctors» de l’Élysée et ceux d’El Mouradia (s’il en existe?), semble donc n’avoir pour seul objectif que de redorer le blason d’une Algérie qui cherche à se positionner sur l’axe Atlantiste où elle se sent largement distancée par le Maroc. Le président Tebboune, quant à lui, a beau vouloir continuer à se draper des oripeaux désuets du non-alignement, mais le monde qui se dessine ne lui laisse guère d’autre choix que de choisir son camp. Ce qui augure de savoureux rebondissements et de douloureuses concessions.
Majd El Atouabi