- Une nouvelle décision, concernant la fermeture des hammams dans certaines régions, a été prise le 20 août 2020. Qu’en pensez-vous ?
- Je trouve que cette décision est inique du fait qu’elle ne prend en considération ni les conditions financières, ni les conditions sociales des propriétaires de hammams. Nous faisons face à un rétropédalage des décisions du gouvernement depuis la levée progressive du confinement. Tantôt il autorise la réouverture des hammams, tantôt il l’ interdit.
Le hammam, qui est touché de plein fouet par les répercussions de la crise sanitaire, n’a jamais enregistré de cas positif à la Covid-19 en son enceinte, puis nous avons respecté au pied de la lettre les mesures préventives imposées par le gouvernement, et enfin nous ne comprenons pas pourquoi d’autres secteurs ont repris leurs activités, comme les cafés, les écoles, etc., et pas le nôtre.
Dans ce sens, nous avons adressé une correspondance au chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani, le 14 septembre 2020, où nous listons nos doléances et présentons les impacts de la pandémie aussi bien sur le secteur que sur les propriétaires des bains maures qui demeurent les premiers affectés après un arrêt d’activité ayant duré plusieurs mois.
- Pouvez-vous nous lister vos attentes et vos doléances ?
- Dans la correspondance, nous demandons avant tout une aide urgente de l’Etat, dans le cadre d’un plan de relance au profit de ce secteur, et ce, pour éviter de voir de nombreux hammams mettre la clé sous la porte.
Dans le détail, nous appelons le gouvernement à engager un dialogue « responsable » et « sérieux » avec la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches au Maroc pour avoir une vision plus claire sur l’application desdites mesures sanitaires sur le terrain. Il s’agit de trouver une issue pour sauver ce secteur qui peine à se relever suite à l’accumulation des charges sociales aussi bien que salariales depuis le début de la pandémie.
Ensuite, nous souhaitons bénéficier de l’exonération des impôts et des frais de loyers des locaux appartenant au ministère des Habbous et des Affaires islamiques, tout en trouvant des scénarii juridiques adaptés pour les locataires privés. Nous continuons à payer nos charges alors que nous n’encaissons plus rien.
Enfin, la Fédération sollicite d’accorder un crédit assorti d’une franchise de six mois à débloquer une fois la pandémie maîtrisée.
- Y a-t-il des mesures d’accompagnement qui ont été prises en votre faveur ? Qu’avez-vous fait, au niveau financier, avec les employés de votre secteur, notamment les «Teyabat» et les « Kessala» ?
- En toute sincérité, le gouvernement s’est comporté sans égard vis-à-vis de ce secteur qui est, aujourd’hui, sur le point de disparaître à cause de l’indifférence des politiques publiques. Nous avons essayé à maintes reprises d’entrer en contact avec les autorités compétentes, notamment les ministères de la Santé et de l’Intérieur, ainsi que le Comité de Veille Economique pour limiter les répercussions de la Covid-19, mais en vain. C’est vous dire qu’il y a une absence totale de communication et d’accompagnement.
Certaines « Teyabat » et « Kessala » sont des « Ramedistes », et donc ont bénéficié des aides financières allouées par l’Etat. Toutefois, le montant accordé ne peut pas couvrir toutes les charges de ces responsables de famille. La Fédération, à cet égard, a procédé à la distribution de nombreuses aides à la fois alimentaires et financières lors de la période du confinement et de l’Aïd Al Adha.
- Pouvez-vous nous chiffrer les pertes subies par le secteur en termes d’emplois ?
Pour faire court, nous sommes au bord de la faillite. Il existe environ 12.000 hammams dans les quatre coins du Royaume, générant plusieurs millions d’opportunités d’emplois directs et indirects. A première vue, je peux vous dire que 24.000 personnes se sont retrouvées au chômage et donc dans une situation de précarité. Tandis que les statistiques sont toujours en cours de traitement pour les autres métiers qui concernent la plomberie, la livraison du bois, etc.
Les propriétaires des hammams n’ont pas cessé de lancer des alertes pour sauver cet héritage culturel, mais devant l’exigence du gouvernement de respecter certaines règles, notamment l’obligation du port du masque, la désinfection des lieux, et la limite de l’affluence à 50% de la capacité des hammams, le redémarrage de nos activités n’a pas réellement repris, car les gens avaient peur de contracter la Covid-19 au sein de nos établissements.
Bien que les propriétaires des hammams aient déboursé des sommes importantes pour la réalisation et la mises en place desdites mesures sanitaires, notamment en se procurant tous les matériaux nécessaires pour la désinfection et pour le respect de la distanciation sociale, le gouvernement nous a sorti, le 20 août, encore une fois une décision qui prévoit à nouveau la fermeture de nos locaux.
- Je trouve que cette décision est inique du fait qu’elle ne prend en considération ni les conditions financières, ni les conditions sociales des propriétaires de hammams. Nous faisons face à un rétropédalage des décisions du gouvernement depuis la levée progressive du confinement. Tantôt il autorise la réouverture des hammams, tantôt il l’ interdit.
Le hammam, qui est touché de plein fouet par les répercussions de la crise sanitaire, n’a jamais enregistré de cas positif à la Covid-19 en son enceinte, puis nous avons respecté au pied de la lettre les mesures préventives imposées par le gouvernement, et enfin nous ne comprenons pas pourquoi d’autres secteurs ont repris leurs activités, comme les cafés, les écoles, etc., et pas le nôtre.
Dans ce sens, nous avons adressé une correspondance au chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani, le 14 septembre 2020, où nous listons nos doléances et présentons les impacts de la pandémie aussi bien sur le secteur que sur les propriétaires des bains maures qui demeurent les premiers affectés après un arrêt d’activité ayant duré plusieurs mois.
- Pouvez-vous nous lister vos attentes et vos doléances ?
- Dans la correspondance, nous demandons avant tout une aide urgente de l’Etat, dans le cadre d’un plan de relance au profit de ce secteur, et ce, pour éviter de voir de nombreux hammams mettre la clé sous la porte.
Dans le détail, nous appelons le gouvernement à engager un dialogue « responsable » et « sérieux » avec la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches au Maroc pour avoir une vision plus claire sur l’application desdites mesures sanitaires sur le terrain. Il s’agit de trouver une issue pour sauver ce secteur qui peine à se relever suite à l’accumulation des charges sociales aussi bien que salariales depuis le début de la pandémie.
Ensuite, nous souhaitons bénéficier de l’exonération des impôts et des frais de loyers des locaux appartenant au ministère des Habbous et des Affaires islamiques, tout en trouvant des scénarii juridiques adaptés pour les locataires privés. Nous continuons à payer nos charges alors que nous n’encaissons plus rien.
Enfin, la Fédération sollicite d’accorder un crédit assorti d’une franchise de six mois à débloquer une fois la pandémie maîtrisée.
- Y a-t-il des mesures d’accompagnement qui ont été prises en votre faveur ? Qu’avez-vous fait, au niveau financier, avec les employés de votre secteur, notamment les «Teyabat» et les « Kessala» ?
- En toute sincérité, le gouvernement s’est comporté sans égard vis-à-vis de ce secteur qui est, aujourd’hui, sur le point de disparaître à cause de l’indifférence des politiques publiques. Nous avons essayé à maintes reprises d’entrer en contact avec les autorités compétentes, notamment les ministères de la Santé et de l’Intérieur, ainsi que le Comité de Veille Economique pour limiter les répercussions de la Covid-19, mais en vain. C’est vous dire qu’il y a une absence totale de communication et d’accompagnement.
Certaines « Teyabat » et « Kessala » sont des « Ramedistes », et donc ont bénéficié des aides financières allouées par l’Etat. Toutefois, le montant accordé ne peut pas couvrir toutes les charges de ces responsables de famille. La Fédération, à cet égard, a procédé à la distribution de nombreuses aides à la fois alimentaires et financières lors de la période du confinement et de l’Aïd Al Adha.
- Pouvez-vous nous chiffrer les pertes subies par le secteur en termes d’emplois ?
Pour faire court, nous sommes au bord de la faillite. Il existe environ 12.000 hammams dans les quatre coins du Royaume, générant plusieurs millions d’opportunités d’emplois directs et indirects. A première vue, je peux vous dire que 24.000 personnes se sont retrouvées au chômage et donc dans une situation de précarité. Tandis que les statistiques sont toujours en cours de traitement pour les autres métiers qui concernent la plomberie, la livraison du bois, etc.
Les propriétaires des hammams n’ont pas cessé de lancer des alertes pour sauver cet héritage culturel, mais devant l’exigence du gouvernement de respecter certaines règles, notamment l’obligation du port du masque, la désinfection des lieux, et la limite de l’affluence à 50% de la capacité des hammams, le redémarrage de nos activités n’a pas réellement repris, car les gens avaient peur de contracter la Covid-19 au sein de nos établissements.
Bien que les propriétaires des hammams aient déboursé des sommes importantes pour la réalisation et la mises en place desdites mesures sanitaires, notamment en se procurant tous les matériaux nécessaires pour la désinfection et pour le respect de la distanciation sociale, le gouvernement nous a sorti, le 20 août, encore une fois une décision qui prévoit à nouveau la fermeture de nos locaux.
Recueillis par
Siham MDIJI
Repères
Hammam : un rituel qui résiste à la concurrence
Le hammam, malgré la multiplication de Spa et de centres de bien-être, arrive toujours à tirer son épingle du jeu. Certes, lors de ces dernières décennies, le bain maure a connu de nombreuses évolutions mais son concept demeure, à jamais, le même : ce fut à la fois un lieu de détente et de rencontre. Dans quelques quartiers, les weekends sont des jours spéciaux pour le hammam, notant que certaines femmes préfèrent débourser 15 DH au lieu de 150 DH pour bénéficier, plus ou moins, du même service. Par ailleurs, les Spa ont désormais leur place dans la société marocaine, mais sans pour autant impacter cet héritage culturel : le hammam.
Hammam et Spa : deux bains de vapeur apaisants
Pour s’offrir une véritable pause « cocooning », un bain chaud au hammam ou dans un Spa est fortement recommandé. Avant de se rendre dans l’un de ces havres de paix, il est nécessaire d’identifier la différence entre ces derniers. Le hammam, appelé aussi bain maure, ce rituel traditionnel aux multiples bienfaits, permet au sang de mieux circuler, d’éliminer les toxines, et de mieux respirer grâce à la chaleur qu’il dégage. Au Spa, initiale de «Sanitas Per Aquam» qui, littéralement, signifie «santé par eau», il s’agit d’un bain d’eau chaude et bouillonnant dont la température est assez proche de celle du corps. Il contribue beaucoup à la sensation de bien-être, et au soulagement de la pression sur les articulations et les muscles. Désormais, les deux ont la même finalité : se laver, se détendre, évacuer le stress, etc.