A court terme, les arbitrages s’annoncent douloureux entre la préservation de la santé des populations et la continuité d’un fort dynamisme économique.
Depuis l’apparition du virus, spécialistes, analystes et experts s’essayent de trouver ou de proposer une issue pour l’Afrique tant il est que la Covid-19 a mis en branle l’économie du continent mais aussi ses structures sanitaires. Rapports et documents se suivent sans jamais se ressembler concernant les conséquences de cette pandémie sur l’économie des Etats africains.
En la matière, la CNUCED vient de publier un rapport édifiant sur le flux des investissements directs étrangers (IDE) perçus par le continent africain. Selon ce document, ces IDE ont baissé de 28% au cours des six premiers mois de l’année 2020. Cette situation serait la résultante de la pandémie qui a ralenti l’activité économique mondiale.
En d’autres termes, entre janvier et juin 2020, ce flux en Afrique a atteint 16 milliards $ alors qu’en 2019, on estimait à 23 milliards $ le montant des IDE du continent en six mois. Selon le rapport, les projets d’investissement Greenfield ont reculé de 66% et ceux concernant les fusions transfrontalières ont chuté de 44%. Bien que l’Afrique ait été moins touchée par rapport à d’autres continents.
Au-delà des clichés
Il est donc clair que la pandémie due à la Covid-19 fait basculer le continent dans une rupture systémique dont personne n’appréhende encore pleinement l’ampleur des conséquences futures de cette crise sanitaire. A court terme, les arbitrages s’annoncent douloureux entre la préservation de la santé des populations et la continuité d’un fort dynamisme économique.
A moyen terme se posera la question des transformations structurelles à mettre en œuvre au sein de l’espace économique africain, afin d’augmenter la résilience économique et sociale des populations, tant du côté de la demande sociale en matière de santé, d’éducation, de formation et d’emplois, que du côté de l’offre en biens et services, supposant la hausse des capacités productives dans leur ensemble.
La situation actuelle montre qu’il il y a d’abord urgence à réévaluer l’impact du double choc de l’offre et de la demande qui constitue à l’heure actuelle, la conséquence la plus tangible du Covid-19, sur les budgets. En effet, il y a rupture des chaînes d’approvisionnement, depuis la chute de production chinoise et ses effets sur toutes les chaînes logistiques mondiales. Les ports africains et toutes les chaînes d’approvisionnement macro, méso et microéconomiques ont été systématiquement affectés par ce choc négatif de l’offre. « En termes de choc de demande, c’est l’impact de la chute de la demande mondiale en matières premières, celle du tourisme et celle, donc, des revenus des agents économiques qu’il faudra réévaluer », comme le soulignent certains économistes.
Accroissement structurel
Face à cette situation, la deuxième urgence consisterait à réorienter et amplifier les politiques économiques africaines (budgétaire et monétaire) dans le sens d’un accroissement structurel des capacités d’offre de biens et services de première nécessité, en lieu et place des politiques malthusiennes prônées par le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale dans le cadre de l’ajustement structurel.
Au lieu d’accompagner la dynamique de demande des économies africaines, pouvant susciter des investissements productifs pour y faire face, les institutions de Bretton Woods, au motif de la mauvaise gouvernance des Etats africains, ont préféré infliger à ces derniers, une sérieuse cure d’austérité budgétaire à partir du début des années 1980, dans le cadre des programmes d’ajustement structurels (PAS), dont l’échec patent est aujourd’hui illustré par les multiples carences identifiées en matière de prise en charge sanitaire idoine pour faire face à la pandémie, tant en termes de capacité d’accueil que du point de vue de l’efficacité des soins.
Pour s’en sortir, le continent africain devrait s’atteler d’urgence à construire un paradigme endogène de développement, fondé sur la promotion d’une économie de proximité illustrée par les circuits courts, particulièrement adaptés à des mesures de confinement des populations, d’une économie sobre en carbone. Ceci pour ne pas alimenter le réchauffement climatique dont il n’est absolument pas responsable, et enfin d’une économie solidaire fondée sur l’exigence de redistribution du surplus économique. L’économie africaine a toujours fait preuve d’un génie lui permettant de concilier harmonieusement son système productif et d’autoconsommation interne et le commerce à grande distance, comme le montrent les analystes les plus lucides.
Depuis l’apparition du virus, spécialistes, analystes et experts s’essayent de trouver ou de proposer une issue pour l’Afrique tant il est que la Covid-19 a mis en branle l’économie du continent mais aussi ses structures sanitaires. Rapports et documents se suivent sans jamais se ressembler concernant les conséquences de cette pandémie sur l’économie des Etats africains.
En la matière, la CNUCED vient de publier un rapport édifiant sur le flux des investissements directs étrangers (IDE) perçus par le continent africain. Selon ce document, ces IDE ont baissé de 28% au cours des six premiers mois de l’année 2020. Cette situation serait la résultante de la pandémie qui a ralenti l’activité économique mondiale.
En d’autres termes, entre janvier et juin 2020, ce flux en Afrique a atteint 16 milliards $ alors qu’en 2019, on estimait à 23 milliards $ le montant des IDE du continent en six mois. Selon le rapport, les projets d’investissement Greenfield ont reculé de 66% et ceux concernant les fusions transfrontalières ont chuté de 44%. Bien que l’Afrique ait été moins touchée par rapport à d’autres continents.
Au-delà des clichés
Il est donc clair que la pandémie due à la Covid-19 fait basculer le continent dans une rupture systémique dont personne n’appréhende encore pleinement l’ampleur des conséquences futures de cette crise sanitaire. A court terme, les arbitrages s’annoncent douloureux entre la préservation de la santé des populations et la continuité d’un fort dynamisme économique.
A moyen terme se posera la question des transformations structurelles à mettre en œuvre au sein de l’espace économique africain, afin d’augmenter la résilience économique et sociale des populations, tant du côté de la demande sociale en matière de santé, d’éducation, de formation et d’emplois, que du côté de l’offre en biens et services, supposant la hausse des capacités productives dans leur ensemble.
La situation actuelle montre qu’il il y a d’abord urgence à réévaluer l’impact du double choc de l’offre et de la demande qui constitue à l’heure actuelle, la conséquence la plus tangible du Covid-19, sur les budgets. En effet, il y a rupture des chaînes d’approvisionnement, depuis la chute de production chinoise et ses effets sur toutes les chaînes logistiques mondiales. Les ports africains et toutes les chaînes d’approvisionnement macro, méso et microéconomiques ont été systématiquement affectés par ce choc négatif de l’offre. « En termes de choc de demande, c’est l’impact de la chute de la demande mondiale en matières premières, celle du tourisme et celle, donc, des revenus des agents économiques qu’il faudra réévaluer », comme le soulignent certains économistes.
Accroissement structurel
Face à cette situation, la deuxième urgence consisterait à réorienter et amplifier les politiques économiques africaines (budgétaire et monétaire) dans le sens d’un accroissement structurel des capacités d’offre de biens et services de première nécessité, en lieu et place des politiques malthusiennes prônées par le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale dans le cadre de l’ajustement structurel.
Au lieu d’accompagner la dynamique de demande des économies africaines, pouvant susciter des investissements productifs pour y faire face, les institutions de Bretton Woods, au motif de la mauvaise gouvernance des Etats africains, ont préféré infliger à ces derniers, une sérieuse cure d’austérité budgétaire à partir du début des années 1980, dans le cadre des programmes d’ajustement structurels (PAS), dont l’échec patent est aujourd’hui illustré par les multiples carences identifiées en matière de prise en charge sanitaire idoine pour faire face à la pandémie, tant en termes de capacité d’accueil que du point de vue de l’efficacité des soins.
Pour s’en sortir, le continent africain devrait s’atteler d’urgence à construire un paradigme endogène de développement, fondé sur la promotion d’une économie de proximité illustrée par les circuits courts, particulièrement adaptés à des mesures de confinement des populations, d’une économie sobre en carbone. Ceci pour ne pas alimenter le réchauffement climatique dont il n’est absolument pas responsable, et enfin d’une économie solidaire fondée sur l’exigence de redistribution du surplus économique. L’économie africaine a toujours fait preuve d’un génie lui permettant de concilier harmonieusement son système productif et d’autoconsommation interne et le commerce à grande distance, comme le montrent les analystes les plus lucides.
Wolondouka SIDIBE