Tous les analyses s’accordent à dire que la crise sanitaire de Covid-19 devrait être une opportunité pour l’Afrique dans son modèle économique, en étant pragmatique et ambitieuse. Car Coronavirus a imposé un nouveau paradigme dans les relations économiques entre les Etats.
A cet égard, le continent entre de plain-pied dans cette nouvelle phase post-Covid avec la rentrée en vigueur, depuis le 1er janvier 2021, de l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf) et qui va renforcer, sans aucun doute, le commerce régional. Mais cette nouvelle entité économique vient s’ajouter aux autres atouts dont dispose l’Afrique pour réussir sa relance de l’après Coronavirus dont, entre autres, ses ressources minières, gazières, pétrolières, forestières, sans oublier sa jeunesse vibrant d’ardeur et d’énergie.
Cette projection découle de la situation actuelle tant en termes d’infrastructures sanitaires que d’économie proprement dite. Dans sa dernière note de janvier 2021, intitulée : « Afrique : bilan de l’année économique 2020 », Oxford Business Group brosse un tableau édifiant à ce sujet. « Comme dans d’autres régions, la résilience des pays africains à la pandémie était souvent liée à leurs niveaux de développement respectifs. En particulier, de nombreux pays en développement du continent ont une infrastructure de soins de santé relativement faible, ce qui les expose à des pandémies », lit-on dans ce rapport.
Cependant, estiment les experts de OBG, le continent dans son ensemble paraît avoir mieux résisté que d’autres régions malgré certains défis majeurs auxquels sont confrontés les pays africains en 2020. Ainsi, le PIB devrait baisser de -1,3 % en Afrique du Nord et de -3,3 % en Afrique subsaharienne, soit moins que la moyenne mondiale de -4,4 %. Pour le Maroc, l’économie devait se contracter de 7 % en 2020, selon les données publiées en octobre 2020 par le FMI.
Dans ce contexte, il est évident que si la reprise des échanges sera la clé de voûte pour un rebond général continental, la reprise économique dans certains pays sera vraisemblablement étroitement liée au prix du pétrole. Dans un sondage publié au mois de mai 2020 par Africa Covid-19 CEO Survey d’OBG, 34 % de tous les répondants ont déclaré que les prix du pétrole affecteraient de manière significative ou très significative leurs plans de reprise d’activité respectifs, le chiffre atteignant 65% au Nigeria, 60 % en Algérie et 50 % au Ghana.
Dans le même sillage, un autre facteur important sera aussi la reprise des voyages et du tourisme. Cela concernera plus particulièrement l’Egypte et la Tunisie où le tourisme représentait respectivement environ 9 et 8 % du PIB avant le déclenchement de la pandémie. La reprise de cette activité est fortement attendue.
Mais, globalement, l’Afrique devrait s’en sortir avec la ZLECAf où l’espace économique sera plus élargi et plus consolidé. Pour le groupe de réflexion américain Brookings Institution, en 2017, le commerce intra-africain ne représentait que 17 % de l’activité commerciale sur le continent, en dessous des niveaux comparatifs en Europe (69 %), en Asie (59 %) et en Amérique du Nord (31 %). Lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle d’ici 2030, à en croire Brookings Institution, la ZLECAf devrait couvrir un marché de 1,2 milliard de personnes.
Cependant, la grande difficulté pour les pays africains restera la question de la dette quand on sait que, comme le prédit le Fonds Monétaire International (FMI), celle-ci atteindra 64 % du PIB en 2020. Ce qui reste soutenable, dit-il, comparé aux dettes des pays européens, mais le taux peut être considéré élevé pour des pays à qui les marchés financiers accordent moins leur confiance.
Anne-Laure Kiechel, fondatrice de Global Sovereign Advisory, estime pour sa part que « le défi principal de l’Afrique n’est pas d’être surendettée, mais d’être bien financée pour pouvoir financer sa croissance de façon soutenable et pérenne, sans mettre en péril l’équilibre de ses finances ou d’avoir à faire des compromis avec sa souveraineté ». Avant d’ajouter : « La question centrale autour de la dette a moins trait à son montant qu’à son utilisation. Il est crucial de différencier la « bonne » et la « mauvaise dette » ; ça c’est une autre paire de manches pour les Etats africains.
A cet égard, le continent entre de plain-pied dans cette nouvelle phase post-Covid avec la rentrée en vigueur, depuis le 1er janvier 2021, de l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf) et qui va renforcer, sans aucun doute, le commerce régional. Mais cette nouvelle entité économique vient s’ajouter aux autres atouts dont dispose l’Afrique pour réussir sa relance de l’après Coronavirus dont, entre autres, ses ressources minières, gazières, pétrolières, forestières, sans oublier sa jeunesse vibrant d’ardeur et d’énergie.
Cette projection découle de la situation actuelle tant en termes d’infrastructures sanitaires que d’économie proprement dite. Dans sa dernière note de janvier 2021, intitulée : « Afrique : bilan de l’année économique 2020 », Oxford Business Group brosse un tableau édifiant à ce sujet. « Comme dans d’autres régions, la résilience des pays africains à la pandémie était souvent liée à leurs niveaux de développement respectifs. En particulier, de nombreux pays en développement du continent ont une infrastructure de soins de santé relativement faible, ce qui les expose à des pandémies », lit-on dans ce rapport.
Cependant, estiment les experts de OBG, le continent dans son ensemble paraît avoir mieux résisté que d’autres régions malgré certains défis majeurs auxquels sont confrontés les pays africains en 2020. Ainsi, le PIB devrait baisser de -1,3 % en Afrique du Nord et de -3,3 % en Afrique subsaharienne, soit moins que la moyenne mondiale de -4,4 %. Pour le Maroc, l’économie devait se contracter de 7 % en 2020, selon les données publiées en octobre 2020 par le FMI.
Dans ce contexte, il est évident que si la reprise des échanges sera la clé de voûte pour un rebond général continental, la reprise économique dans certains pays sera vraisemblablement étroitement liée au prix du pétrole. Dans un sondage publié au mois de mai 2020 par Africa Covid-19 CEO Survey d’OBG, 34 % de tous les répondants ont déclaré que les prix du pétrole affecteraient de manière significative ou très significative leurs plans de reprise d’activité respectifs, le chiffre atteignant 65% au Nigeria, 60 % en Algérie et 50 % au Ghana.
Dans le même sillage, un autre facteur important sera aussi la reprise des voyages et du tourisme. Cela concernera plus particulièrement l’Egypte et la Tunisie où le tourisme représentait respectivement environ 9 et 8 % du PIB avant le déclenchement de la pandémie. La reprise de cette activité est fortement attendue.
Mais, globalement, l’Afrique devrait s’en sortir avec la ZLECAf où l’espace économique sera plus élargi et plus consolidé. Pour le groupe de réflexion américain Brookings Institution, en 2017, le commerce intra-africain ne représentait que 17 % de l’activité commerciale sur le continent, en dessous des niveaux comparatifs en Europe (69 %), en Asie (59 %) et en Amérique du Nord (31 %). Lorsqu’elle sera pleinement opérationnelle d’ici 2030, à en croire Brookings Institution, la ZLECAf devrait couvrir un marché de 1,2 milliard de personnes.
Cependant, la grande difficulté pour les pays africains restera la question de la dette quand on sait que, comme le prédit le Fonds Monétaire International (FMI), celle-ci atteindra 64 % du PIB en 2020. Ce qui reste soutenable, dit-il, comparé aux dettes des pays européens, mais le taux peut être considéré élevé pour des pays à qui les marchés financiers accordent moins leur confiance.
Anne-Laure Kiechel, fondatrice de Global Sovereign Advisory, estime pour sa part que « le défi principal de l’Afrique n’est pas d’être surendettée, mais d’être bien financée pour pouvoir financer sa croissance de façon soutenable et pérenne, sans mettre en péril l’équilibre de ses finances ou d’avoir à faire des compromis avec sa souveraineté ». Avant d’ajouter : « La question centrale autour de la dette a moins trait à son montant qu’à son utilisation. Il est crucial de différencier la « bonne » et la « mauvaise dette » ; ça c’est une autre paire de manches pour les Etats africains.
L’emploi et l’APD
Dans son rapport 2020 sur l’économie africaine, Policy Center for the New South révèle que le choc sur l’emploi est massif, avec un taux de chômage dans les pays africains qui a déjà plus que doublé entre la fin 2019 et juin 2020, pour passer de 5,3 % à 11,4 %. D’ailleurs, l’Union Africaine, dit-elle, a prédit la perte de 20 millions d’emplois, les pays dont l’économie repose sur la production pétrolière et sur le tourisme sont les plus à risque. Dans un continent où l’emploi informel est bien souvent la norme (86 % de l’emploi total, la proportion s’élevant jusqu’à 91 % dans les pays d’Afrique de l’Ouest), les conséquences sur les conditions de vie des plus démunis seront dévastatrices. A cela s’ajoutent les perspectives incertaines de l’Aide Publique au Développement (APD) et des autres flux officiels. L’APD en Afrique s’est stabilisée à environ 53 milliards USD par an en 18-2014. À l’avenir, le niveau d’APD dépendra, en partie, de l’impact de la pandémie sur les pays donateurs, plus particulièrement sur leur budget.
Wolondouka SIDIBE