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Rentrée scolaire : L’immense défi d’un présentiel généralisé


Rédigé par Anass MACHLOUKH Dimanche 6 Septembre 2020

La prochaine rentrée scolaire continue de susciter la perplexité et l’incertitude chez les parents des élèves, alors que l’enseignement à distance a été choisi comme règle, le scénario d’un présentiel généralisé n’a jamais été aussi imminent.



Rentrée scolaire :  L’immense défi d’un présentiel généralisé
Après avoir fixé l’enseignement à distance comme mode pédagogique de référence pour la rentrée scolaire et le présentiel comme exception pour les parents, il semble qu’on se dirige vers le scénario d’un retour à la normale, c’est à dire un retour à l’enseigenemt en présentiel généralisé suite à la forte demande des parents. Ceci pose d’innombrables défis concernant la capacité du système éducatif à absorber un afflux massif d’élèves et assurer leur sécurité dans une conjoncture épidémiologique inquiétante.

Une ambiguïté qui règne depuis le début
Dès l’annonce du ministre de l’Education Nationale, Saaïd Amzazi, le 22 août, sur le mode d’organisation de la rentrée scolaire, le doute est resté maître de la situation d’autant plus que le système hybride proposé par le ministère de tutelle n’a pas tranché sur le mode d’enseigenement essentiel. Le fait que les cours à distance soient la règle n’a plus aucun sens du moment que le présentiel est toujous proposé comme alternative. A cet égard, M. Amzazi explique que le présentiel sera interrompu uniquement en cas de détérioration de la situation épidémiologique dans un établissement scolaire ou s’il est fermé par les autorités. 

Les familles se hâtent de choisir le présentiel
Le ministère de l’Education Nationale avait donné le choix à chaque famille d’envoyer ses enfants à l’école par demande sauf que cela est prévu seulement pour des cas d’extrême nécessité. Pour autant, le ministère ne semble pas avoir prévu l’hypothèse d’un recours généralisé au présentiel qui n’en reste pas moins prévisivble compte tenu qu’une grande proportion des parents sont obligés de déposer leurs enfants à l’école pour aller au travail. 

Jusqu’à présent, 80% des parents ont dèja fait la demande de l’enseignement présentiel, selon le ministre Amzazi, alors qu’il reste encore un jour supplémentaire pour les autres. Le risque du présentiel généralisé est ainsi devenu une réalité. Il s’agit d’un choix attendu et logique si ont tient compte de l’échec de l’enseignement à distance pendant les mois du confinement dont la qualité ne satisfaisait personne. 

«  Le mode d’enseignement est le choix total des parents  », déclare sans cesse Saaïd Amzazi, qui, par ses affirmations encouragentes, n’a fait que les rassurer davanatge.  

Le cauchemard des cours à distance
Les parents, ainsi que les élèves, semblent garder un mauvais souvenir de la tourmente des cours à distance. Ils sont nombreux à croire à l’exigence de la sociabilité des enfant à l’école, «  Les enfants du primaire ont besoin de sociabiliser, ils ont toujours connu le cadre de l’école, maîtresse, camarades de classes, etc ... ils ont mal vécu l’école à la maison, pour la plupart en tout cas.. depuis le 2ème mois de confinement, beaucoup ont boycotté l’école à la maison, et certains d’entre eux ont fait des dépressions », affirme une mère dans un commentaire sur Facebook. 

Une autre précise pour sa part : « On ne va pas tout de même se cacher chez nous par crainte d’attraper le virus. Les parents ont déjà déroulé cette expérience d’enseignement à distance et ils n’en étaient pas satisfaits. Condamner une autre année scolaire pour motif du Covid-19 serait une aberration. Si la roue doit tourner, autant la faire tourner sérieusement et honnêtement ».

En effet, l’enseignement à distance a fait l’objet de nombreuses critiques particulièrement sur sa qualité, même les élèves ayant un accès aisé à Internet n’ont pas bien suivi les cours, ne parlons même pas de ceux qui n’ont pas eu le luxe d’accéder aux platesfomes numériques et qui, hélas, sont nombreux surout dans en milieu rural. 

Les écoles face à l’afflux des élèves
Face à l’empressement des familles, les établissments scolaires devront faire face à la majeure partie des élèves inscrits alors qu’ils ne sont préparés, apparemment, qu’à des effectifs réduits. 

Maintenant se pose la question de la capacité d’accueil dans des conditions respectueuses des standards de prévention sanitaire, surout en matière de distanciation et d’hygiène. Le protocole sanitaire tel que défini dans la note ministérielle énonce clairement que les classes seront divisées en deux groupes qui passeront successivement par alternance pour faire 30 heures de cours par semaine. Il n’en reste pas moins que l’arrivée d’un nombre d’élèves plus qu’attendu nécessitera davantage de salles de classe ainsi que davantage de prévention, si bien qu’il sera deux fois plus difficile d’appliquer le protocole sanitaire et la ditanciation d’un mètre aussi bien dans les salles que dans les transports scolaires.

Dans certains établissements publics, «  des directeurs de quelques écoles nous assurent qu’ils n’ont pas les moyens de mettre en oeuvre les dispositions de la note ministérielle », assure Noureddine Akouri, président de la Fédération des associations de parents d’élèves. En cas d’apparition de clusters, le ministre Saaïd Amzazi assure que des commissions de suivi du protocole sanitaire seront mises en place dans chaque école, elles resteront en permanente coordination avec les autorités éducatives régionales et les autorités sanitaires. 

En cas de contamination d’un élève, il semble que toute l’école sera testée et forcément fermée le cas échéant pour éviter la propagation. Dans ce cas là, M. Amzazi a indiqué que l’établissement concerné procédera automatiquement à l’enseignement à distance en attendant l’amélioration de la situation. La durée moyenne de fermeture en cas de cluster sera entre 15 jours et un mois, sachant que la décision de la réouverture reste du ressort des autorités régionales, précise-t-il.

Y a-t-il des ressources humaines suffisantes ?

La question des moyens humains demeure centrale après qu’il est devenu clair que la majorité des familles vont envoyer leurs enfants aux écoles. Le ministère de l’Education avait précisé que chaque enseignant aura une envoloppe temporelle de 30 heures par semaine. De son côté, Saaïd Amzazi avait déclaré que la gestion du calendrier scolaire sera fixée en concertation avec les directeurs des écoles dans le respect de l’emploi du temps des professeurs. Par ailleurs, le corps enseignant n’en est pas moins motivé quant à la nouvelle rentrée, quelques corporations des enseignants critiquent le manque de concertation du ministrère dans la prise de décision. En parallèle, l’Association nationale des enseignants du Maroc avait fait état de l’état dérisoire de l’infrastucture éducative en indiquant que « l’enseignement en présentiel est une expérience incertaine ». 

Anass MACHLOUKH

Repères

L’Istiqlal dénonce une rentrée scolaire mal préparée
Alors que la rentrée scolaire est imminente, le Comité Exécutif du Parti de l’Istiqlal n’a pas caché son exaspération vis-à-vis de l’élaboration de la stratégie de son organisation par le ministère de l’Education Nationale. Celui-ci n’ayant pas associé suffisamment les syndicats de l’enseignement ni les parents des élèves qui devront d’ores et déjà assumer la responsabilité de la sécurité de leurs enfants dans les cours en présentiel.
L’enseignement à distance face au défi d’Internet 
Le ministre Saaïd Amzazi avait annoncé mercredi que 80% des écoles que ce soit privées ou publiques, dans les zones rurales ou dans les zones urbaines, sont en état de se connecter à Internet avec 3000 écoles disposant des salles équipées en matériel informatique. De leur côté, les écoles rurales seront connectées à Internet par satellite au cas où elles n’auront pas accès au réseau 4G. En outre, les enseignants vont désormais donner des cours filmés à partir de l’enceinte des établissements et non pas de leur domicile. 
L’examen régional prévu du 1er au 3 octobre
Après plusieurs allers-retours sur la date de l’examen régional de la première année du Baccalauréat, le ministère de l’Education nationale est enfin sorti, lundi, de son ambiguïté en fixant la date de l’examen du 1er au 3 octobre. Cette décision est prise en concertation avec les représentants des associations des parents d’élèves, lors d’une réunion tenue lundi.  Ainsi, les élèves auront un mois de préparation avant de passer l’examen.








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