À quelques jours de la rentrée scolaire, les autorités sanitaires font la course contre la montre pour vacciner suffisamment d’élèves de 12 à 17 ans afin de démarrer la reprise des cours dans les meilleures conditions. Une préoccupation d’autant plus vive que le souvenir désagréable de la rentrée précédente est encore présent dans les mémoires. Alors qu’un seul jour nous séparent du premier octobre, on est encore loin d’avoir vacciner la totalité des élèves.
Plus de 2 millions d’enfants ont au moins reçu la première dose jusqu’à présent, soit près de 66% de la population concernée (ces chiffres nous sont parvenus du ministère de tutelle). Cependant, le rythme de la prise de la deuxième dose est encore faible.
Quelques parents inquiets
Aussi bien dans le public que dans le privé, quelques parents se montrent un peu craintifs quant à la vaccination de leurs enfants, soit par peur des effets secondaires ou par rejet catégorique du vaccin. Contactée par « L’Opinion », Loubna Abderrafi, membre du Conseil de l’Association nationale des Parents d’élèves des écoles privées, nous a indiqué qu’une partie importante des tuteurs sont anxieux et hésitent à envoyer leurs enfants se faire vacciner. Une crainte accentuée par l’ignorance du dispositif de suivi post-vaccinal.
« Nous revendiquons la mise en place d’un protocole de suivi des élèves après l’administration de la deuxième dose, insiste notre interlocutrice, qui plaide pour un suivi régulier des élèves après leur vaccination ». Ainsi, l’objectif est de rassurer les élèves.
Les experts rassurent
En effet, si les autorités sanitaires ont éprouvé le besoin d’inclure les enfants scolarisés dans la campagne, c’est pour des raisons d’immunité collective. Tayeb Hamdi, expert en politiques et systèmes de santé, nous explique que la vaccination des enfants est dictée par la prévention contre d’éventuelles nouvelles souches du Covid-19 qui seraient plus dangereuses pour les adolescents que les couches classiques, sachant qu’une centaine d’enfants ont été hospitalisés au mois d’août.
Selon l’expert, des études montrent que le variant Delta a augmenté le risque d’hospitalisation des enfants, d’où l’impératif de l’immunisation. « Les adolescents vaccinés encourent dix fois moins les formes graves que les non-vaccinés parmi eux », a-t-il souligné, tout en insistant sur la vaccination des enfants à comorbidités.
Concernant l’efficacité du vaccin qui angoisse les parents hésitants, l’efficacité des vaccins autorisés tel que Sinopharm est prouvée par une étude publiée sur The Lancet qui montre un risque minime d’effets secondaires.
Passage au distanciel pour les non-vaccinés : le flou absolu !
Vu le retard observé dans la cadence de vaccination, la rentrée scolaire ne pourrait se dérouler avec 100% d’enfants vaccinés. Le sort de ces derniers devient ainsi un sujet d’interrogation, faute de décision officielle ou d’un protocole sanitaire bien défini. Nous avons contacté le département de Saaïd Amzazi, et une source autorisée nous a indiqué qu’aucune décision n’a été prise pour le moment.
Dans ces conditions, le flou règne, puisque les écoles se débrouillent d’elles-mêmes. Les établissements relevant de la Mission française semblent se diriger vers l’exigence de la vaccination pour l’accès au présentiel. Le Lycée Descartes à Rabat a annoncé une enquête sur l’avancement de la vaccination, appelant les parents retardataires à se rattraper. Même chose pour les écoles nationales. Ceci dit, les élèves non-vaccinés risquent un passage au distanciel.
Les parents rejettent le distanciel Cette hypothèse ne plaît guère à grand nombre de parents, vu que l’expérience de l’année passée a montré la médiocrité des cours en ligne.
Contacté par nos soins, Badr Majdi, ex-Président de l’Association indépendante des parents d’élèves en enseignement privé et expert dans les questions d’éducation, nous confie, selon son constat, que les parents réfractaires sont minoritaires, ajoutant qu’« ils seront de toute façon obligés de vacciner leurs enfants, puisqu’ils ne peuvent pas les garder à la maison, en cas de passage au distanciel ». Notre interlocuteur appelle à une médiation du ministère de tutelle entre les écoles et les associations de parents d’élèves pour gérer cette situation.
Enfin, compte tenu de cette situation qui persiste, il est curieux que la rentrée scolaire soit perturbée par la crainte d’une minorité de parents et par le flou du ministère de l’Education, d’autant plus que tout a été fait pour assurer une rentrée en présentiel.
Plus de 2 millions d’enfants ont au moins reçu la première dose jusqu’à présent, soit près de 66% de la population concernée (ces chiffres nous sont parvenus du ministère de tutelle). Cependant, le rythme de la prise de la deuxième dose est encore faible.
Quelques parents inquiets
Aussi bien dans le public que dans le privé, quelques parents se montrent un peu craintifs quant à la vaccination de leurs enfants, soit par peur des effets secondaires ou par rejet catégorique du vaccin. Contactée par « L’Opinion », Loubna Abderrafi, membre du Conseil de l’Association nationale des Parents d’élèves des écoles privées, nous a indiqué qu’une partie importante des tuteurs sont anxieux et hésitent à envoyer leurs enfants se faire vacciner. Une crainte accentuée par l’ignorance du dispositif de suivi post-vaccinal.
« Nous revendiquons la mise en place d’un protocole de suivi des élèves après l’administration de la deuxième dose, insiste notre interlocutrice, qui plaide pour un suivi régulier des élèves après leur vaccination ». Ainsi, l’objectif est de rassurer les élèves.
Les experts rassurent
En effet, si les autorités sanitaires ont éprouvé le besoin d’inclure les enfants scolarisés dans la campagne, c’est pour des raisons d’immunité collective. Tayeb Hamdi, expert en politiques et systèmes de santé, nous explique que la vaccination des enfants est dictée par la prévention contre d’éventuelles nouvelles souches du Covid-19 qui seraient plus dangereuses pour les adolescents que les couches classiques, sachant qu’une centaine d’enfants ont été hospitalisés au mois d’août.
Selon l’expert, des études montrent que le variant Delta a augmenté le risque d’hospitalisation des enfants, d’où l’impératif de l’immunisation. « Les adolescents vaccinés encourent dix fois moins les formes graves que les non-vaccinés parmi eux », a-t-il souligné, tout en insistant sur la vaccination des enfants à comorbidités.
Concernant l’efficacité du vaccin qui angoisse les parents hésitants, l’efficacité des vaccins autorisés tel que Sinopharm est prouvée par une étude publiée sur The Lancet qui montre un risque minime d’effets secondaires.
Passage au distanciel pour les non-vaccinés : le flou absolu !
Vu le retard observé dans la cadence de vaccination, la rentrée scolaire ne pourrait se dérouler avec 100% d’enfants vaccinés. Le sort de ces derniers devient ainsi un sujet d’interrogation, faute de décision officielle ou d’un protocole sanitaire bien défini. Nous avons contacté le département de Saaïd Amzazi, et une source autorisée nous a indiqué qu’aucune décision n’a été prise pour le moment.
Dans ces conditions, le flou règne, puisque les écoles se débrouillent d’elles-mêmes. Les établissements relevant de la Mission française semblent se diriger vers l’exigence de la vaccination pour l’accès au présentiel. Le Lycée Descartes à Rabat a annoncé une enquête sur l’avancement de la vaccination, appelant les parents retardataires à se rattraper. Même chose pour les écoles nationales. Ceci dit, les élèves non-vaccinés risquent un passage au distanciel.
Les parents rejettent le distanciel Cette hypothèse ne plaît guère à grand nombre de parents, vu que l’expérience de l’année passée a montré la médiocrité des cours en ligne.
Contacté par nos soins, Badr Majdi, ex-Président de l’Association indépendante des parents d’élèves en enseignement privé et expert dans les questions d’éducation, nous confie, selon son constat, que les parents réfractaires sont minoritaires, ajoutant qu’« ils seront de toute façon obligés de vacciner leurs enfants, puisqu’ils ne peuvent pas les garder à la maison, en cas de passage au distanciel ». Notre interlocuteur appelle à une médiation du ministère de tutelle entre les écoles et les associations de parents d’élèves pour gérer cette situation.
Enfin, compte tenu de cette situation qui persiste, il est curieux que la rentrée scolaire soit perturbée par la crainte d’une minorité de parents et par le flou du ministère de l’Education, d’autant plus que tout a été fait pour assurer une rentrée en présentiel.
Anass MACHLOUKH
3 questions à Jaâfar Heikel
« La vaccination des enfants présente plus de bénéfices que de risques »
Jaâfar Heikel, épidémiologiste et expert en économie de la santé, a répondu à nos questions sur les enjeux de la vaccination des enfants.
•Le gouvernement a lancé une vaste campagne de vaccination des enfants de 12 à 17 ans, est-ce qu’il s’agit d’une nécessité épidémiologique ?
• En réalité, la décision du gouvernement n’est pas fortuite, elle est basée sur les recommandations du Comité scientifique, qui, lui-même, s’est basé sur des données internationales d’essais cliniques qui montrent l’importance de la vaccination des enfants. L’enjeu est d’accélérer l’atteinte de l’immunité collective, sachant qu’on est à 60%. Il est également question de protéger cette catégorie contre les formes graves du virus, surtout des nouvelles souches après le variant Delta.
•Les enfants non vaccinés représentent- ils un risque s’ils suivent les cours en présentiel ?
•Les nouvelles souches pourraient s’avérer plus dangereuses, bien qu’on ait tendance à penser que les enfants sont seulement porteurs et transmetteurs du virus. Donc, leur vaccination est une priorité pour garantir une rentrée scolaire sans risque de foyers de contaminations. Aussi est-il important de veiller à ce que les enfants contaminent moins leur entourage proche, à savoir leurs parents et leurs enseignants, qui bien qu’ils soient vaccinés, peuvent contracter la maladie s’ils ont des comorbidités.
•Beaucoup de parents craignent les effets secondaires du vaccin sur leurs enfants : cette crainte est-elle justifiée?
• Il est normal que les parents se posent des questions sur la santé de leurs enfants. Certes, les vaccins ont des effets indésirables, mais ils sont en général rares et modérés. Les effets secondaires graves ne sont qu’exceptionnels. J’ajoute que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques, selon les données scientifiques dont nous disposons. Encore faut-il maintenir les mesures barrières pour compléter les vertus de la vaccination.
•Le gouvernement a lancé une vaste campagne de vaccination des enfants de 12 à 17 ans, est-ce qu’il s’agit d’une nécessité épidémiologique ?
• En réalité, la décision du gouvernement n’est pas fortuite, elle est basée sur les recommandations du Comité scientifique, qui, lui-même, s’est basé sur des données internationales d’essais cliniques qui montrent l’importance de la vaccination des enfants. L’enjeu est d’accélérer l’atteinte de l’immunité collective, sachant qu’on est à 60%. Il est également question de protéger cette catégorie contre les formes graves du virus, surtout des nouvelles souches après le variant Delta.
•Les enfants non vaccinés représentent- ils un risque s’ils suivent les cours en présentiel ?
•Les nouvelles souches pourraient s’avérer plus dangereuses, bien qu’on ait tendance à penser que les enfants sont seulement porteurs et transmetteurs du virus. Donc, leur vaccination est une priorité pour garantir une rentrée scolaire sans risque de foyers de contaminations. Aussi est-il important de veiller à ce que les enfants contaminent moins leur entourage proche, à savoir leurs parents et leurs enseignants, qui bien qu’ils soient vaccinés, peuvent contracter la maladie s’ils ont des comorbidités.
•Beaucoup de parents craignent les effets secondaires du vaccin sur leurs enfants : cette crainte est-elle justifiée?
• Il est normal que les parents se posent des questions sur la santé de leurs enfants. Certes, les vaccins ont des effets indésirables, mais ils sont en général rares et modérés. Les effets secondaires graves ne sont qu’exceptionnels. J’ajoute que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques, selon les données scientifiques dont nous disposons. Encore faut-il maintenir les mesures barrières pour compléter les vertus de la vaccination.
Propos recueillis par Anass MACHLOUKH