Le dossier relatif à la réforme globale des régimes de retraite a tellement traîné dans les tiroirs de l’Exécutif que la classe laborieuse a quasiment perdu tout espoir quant à sa mise en œuvre, surtout après la publication d’un PLF 2021 qui prévoit une «taxe de solidarité» ciblant ses poches, sans envisager aucune mesure en faveur de sa retraite. Un attentisme qui conduit le Royaume droit vers le mur, du fait que le système des pensions civiles atteindra, dans les deux prochaines années, le seuil réglementaire minimal des réserves, si la réforme n’avance pas d’un iota. D’ailleurs, le patron de la Cour des Comptes, Driss Jettou avait bien insisté en janvier dernier sur l’urgence d’une intervention décisive pour accélérer le rythme de la réforme en vue d’éviter l’épuisement des réserves, et son impact négatif sur la pérennité des régimes de retraite, l’épargne et le financement de l’économie nationale. La CMR et le RCAR sont déjà à bout de souffle, suite à l’écart entre les cotisations collectées et les prestations servies qui repart à la hausse. Cela fait qu’une fusion entre les deux régimes se profile comme une réalité de plus en plus évidente. Néanmoins, même avec la constitution d’un pôle public unique, il faudrait s’attendre, selon les études actuarielles, à un épuisement des réserves d’ici sept ans.Pour la CNSS, les choses sont identiques…bien que le déséquilibre soit moins urgent dans le secteur privé, cette dernière risque un déficit global d’ici 2024.
Le gouvernement, et notamment le ministère de l’Economie, doit donc accélérer la cadence, au lieu de camper dans l’atermoiement et l’attentisme, en vue d’éviter un scénario catastrophique qui risque d’engendrer des tensions sociales inédites, sans parler des lourdes conséquences d’ordre budgétaire.
Le gouvernement, et notamment le ministère de l’Economie, doit donc accélérer la cadence, au lieu de camper dans l’atermoiement et l’attentisme, en vue d’éviter un scénario catastrophique qui risque d’engendrer des tensions sociales inédites, sans parler des lourdes conséquences d’ordre budgétaire.
Saâd JAFRI