L'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations-Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, enchaîne les rencontres avec les représentants des pays intéressés par le dossier. Après sa première tournée régionale au Maghreb, l'émissaire onusien a prolongé ses déplacements. Après s'être entretenu avec le Chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, De Mistura s'est envolé aux Etats-Unis pour aller à la rencontre du Secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken. Cette rencontre devait avoir lieu, ce jeudi, sans qu'elle soit ensuite suivie d'une conférence de presse, selon un communiqué du Département d'Etat.
Le diplomate italo-suédois se rend ainsi aux États-Unis avant de rendre son rapport sur les conclusions de sa première tournée à António Guterres. Bien que l'ordre du jour de cette réunion ne soit pas dévoilé par le communiqué laconique du Département d'Etat, les deux diplomates devraient discuter du conflit du Sahara, que Washington suit de près en tant que pays chargé de rédiger les Résolutions du Conseil de Sécurité. Alliés du Maroc, les Etats-Unis sont très influents dans ce dossier qui traîne depuis longtemps dans les tiroirs des Nations-Unies.
Sans le déclarer ouvertement, l'administration de Joe Biden a maintenu la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, qu'avait proclamée l'ex-président Donald Trump. Pour autant, les Etats-Unis soutiennent également le processus politique pour trouver une solution mutuellement acceptable. Washington a soutenu, lors de la dernière réunion du Conseil de Sécurité qui a eu lieu en octobre dernier, le plan d'autonomie proposé par le Maroc. La Résolution 2602 a soutenu clairement le plan marocain, au grand dam de l'Algérie qui en a été frustrée.
L'affaire du Sahara semble susciter un vif intérêt de la part de plusieurs pays, notamment l'Espagne dont le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, s'est entretenu, lui aussi, il y a quelques semaines, avec son homologue américain au sujet du conflit. Considérant la résolution de conflit comme un "devoir moral", il a fait part à Antony Blinken de la nécessité de coordonner leurs actions en vue de contribuer à la recherche d'une solution.