Les forums de discussion et groupes dédiés à la santé qui pullulent sur le net, les objets de santé connectés (pilulier, tensiomètre, glucomètre…), les applications sur smartphone ou encore la téléconsultation sont entres autres les nouvelles dimensions de la prestation de services de santé, qui certes contribuent à la prévention, la sensibilisation, la préservation de la santé et au suivi des malades ... mais ne peuvent en aucun cas remplacer la médecine classique.
Si la numérisation du domaine de la santé semble inévitable, l’accompagnement et la prévention s’avèrent aussi nécessaires afin de tirer parti de toutes les opportunités qu’offre l’e-santé sans pour autant subir les risques qui pourraient se présenter comme par exemple un faux diagnostic sur un forum, la prise d’un médicament inadéquat ou encore une fuite de données personnelles via le net ...
"A l’ère de la digitalisation, la santé connectée connaît un essor spectaculaire", souligne Dr Hassan Ghazal, président de l’Association marocaine de télémédecine et eSanté dans une interview à la MAP.
Les "objets connectés" ou "objets communicants" sont en train de révolutionner tous les secteurs, y compris celui de la médecine, dit-il, notant cependant que leur prescription reste freinée par certaines craintes, notamment en ce qui concerne les questions de confidentialité et protection du secret médical.
Ces objets qui contribuent à l’évaluation de la santé prennent tout leur sens dans le domaine de la prévention et dans le domaine en vogue de la médecine personnalisée, puisqu’ils sont conçus en fonction des besoins des patients, et les données relatives à leur santé sont collectées et partagées de manière à ce que les patients puissent recevoir des soins de la manière la plus proactive et la plus efficace, explique-t-il.
Et d’ajouter que l’usage presque généralisé des smartphones et la popularité des réseaux sociaux ont permis la croissance de communautés virtuelles et livré une nouvelle piste aux professionnels de santé, associations et organismes œuvrant dans le domaine de la prévention médicale, à travers la communication de messages incitant à l’adoption d’un mode de vie sain et la prévention des infections et maladies.
Maroc: quel état des lieux ?
Au Maroc, notre interlocuteur indique qu’un certain nombre d’initiatives de santé connectée ont été lancées depuis une vingtaine d'années. Elles concernent divers domaines tels que la télé-pathologie, la télé-oncologie, la télé-radiologie, la télé-cardiologie ou la télé-échographie.
Cependant, poursuit-il, il a fallu attendre la crise Covid-19 pour enfin voir les différentes composantes de la santé connectée prendre leur vrai envol, au Maroc comme ailleurs. Cette crise sanitaire a surtout montré l’importance de digitaliser le système de santé et elle est en train d’accélérer sa propagation et son adoption par le système de santé dans toutes ses dimensions, souligne-t-il.
Il a dans ce sens mis l’accent sur l’émergence de plusieurs plates-formes de téléconsultation, dont celle initiée par le ministère de la santé et l’ordre des médecins "www.tbib24", ou encore "C3M Med-Help" par le Réseau des compétences médicales Marocaines du Monde (C3M). Il cite également l'application à déploiement national de suivi et notifications en cas de contact avec une personne infectée "Wiqaytna", notant que le digital intelligent est mis au service de la campagne de vaccination.
Quels risques ?
Malgré ses vertus avérées notamment en termes de prévention, de télémédecine et de traitement de données médicales, la santé connectée présente d’énormes défis plus particulièrement ceux inhérents à la protection des données personnelles.
Evoquant la question de la sécurité et de la confidentialité des données personnelles santé, Dr Ghazal souligne que les médias sociaux constituent aujourd’hui des canaux de communication immédiats et incontournables, rassemblant des usagers de tout bord et de tous les âges.
"Ils sont de plus en plus consultables à la recherche d’informations dans tous les domaines, dont la santé. Paradoxalement, ils exposent les médecins et les patients à plusieurs risques et problèmes, et soulèvent de nouvelles questions : les médecins ont-ils le droit de communiquer avec leurs patients via les réseaux sociaux ?, s’interroge-t-il.
Derrière chaque réseau social, il y a une organisation, donc un stockage de la donnée. Qu’en est il des données santé ? Les patients sont-ils conscients des risques du partage de données confidentielles concernant leur propre santé ? Sont-ils avertis que sur internet ? Savent-ils que des informations médicales partagées sur Facebook ou Instagram par exemple les transforment en informations publiques ... autant d’interrogations qui exigent un effort de sensibilisation et des autorités et des professionnels de la santé.
Dr Ghazal a en outre mis l’accent sur "l’apparition d’une nouvelle tendance de publicité sur les médias sociaux effectuée par des personnes très suivies ou des influenceurs, malheureusement, ni contrôlées ni régulées".
"Il n’y a aucune loi, ni organisme qui veillent à ce que les produits présentés soient corrects et conformes. Ce qui peut représenter en effet un danger pour un secteur aussi sensible que celui de la santé, notamment par l’achat en ligne de produits médicaux sans prescription ni avis médical direct", a-t-il déploré.
La santé connectée fait désormais partie de la vie quotidienne et est appelée à un développement considérable, de par ses avantages notamment en ce qui concerne la prévention, la sensibilisation et la promotion de l’accessibilité des populations aux soins de santé. Néanmoins, cela présente plusieurs défis qu’il faut relever notamment la sensibilisation de l’opinion publique et une formation technique et juridique adéquate des professionnels de la santé pour un meilleur usage des nouvelles technologies que ce soit au niveau de l’utilisation des objets connectés ou des réseaux sociaux.
Si la numérisation du domaine de la santé semble inévitable, l’accompagnement et la prévention s’avèrent aussi nécessaires afin de tirer parti de toutes les opportunités qu’offre l’e-santé sans pour autant subir les risques qui pourraient se présenter comme par exemple un faux diagnostic sur un forum, la prise d’un médicament inadéquat ou encore une fuite de données personnelles via le net ...
"A l’ère de la digitalisation, la santé connectée connaît un essor spectaculaire", souligne Dr Hassan Ghazal, président de l’Association marocaine de télémédecine et eSanté dans une interview à la MAP.
Les "objets connectés" ou "objets communicants" sont en train de révolutionner tous les secteurs, y compris celui de la médecine, dit-il, notant cependant que leur prescription reste freinée par certaines craintes, notamment en ce qui concerne les questions de confidentialité et protection du secret médical.
Ces objets qui contribuent à l’évaluation de la santé prennent tout leur sens dans le domaine de la prévention et dans le domaine en vogue de la médecine personnalisée, puisqu’ils sont conçus en fonction des besoins des patients, et les données relatives à leur santé sont collectées et partagées de manière à ce que les patients puissent recevoir des soins de la manière la plus proactive et la plus efficace, explique-t-il.
Et d’ajouter que l’usage presque généralisé des smartphones et la popularité des réseaux sociaux ont permis la croissance de communautés virtuelles et livré une nouvelle piste aux professionnels de santé, associations et organismes œuvrant dans le domaine de la prévention médicale, à travers la communication de messages incitant à l’adoption d’un mode de vie sain et la prévention des infections et maladies.
Maroc: quel état des lieux ?
Au Maroc, notre interlocuteur indique qu’un certain nombre d’initiatives de santé connectée ont été lancées depuis une vingtaine d'années. Elles concernent divers domaines tels que la télé-pathologie, la télé-oncologie, la télé-radiologie, la télé-cardiologie ou la télé-échographie.
Cependant, poursuit-il, il a fallu attendre la crise Covid-19 pour enfin voir les différentes composantes de la santé connectée prendre leur vrai envol, au Maroc comme ailleurs. Cette crise sanitaire a surtout montré l’importance de digitaliser le système de santé et elle est en train d’accélérer sa propagation et son adoption par le système de santé dans toutes ses dimensions, souligne-t-il.
Il a dans ce sens mis l’accent sur l’émergence de plusieurs plates-formes de téléconsultation, dont celle initiée par le ministère de la santé et l’ordre des médecins "www.tbib24", ou encore "C3M Med-Help" par le Réseau des compétences médicales Marocaines du Monde (C3M). Il cite également l'application à déploiement national de suivi et notifications en cas de contact avec une personne infectée "Wiqaytna", notant que le digital intelligent est mis au service de la campagne de vaccination.
Quels risques ?
Malgré ses vertus avérées notamment en termes de prévention, de télémédecine et de traitement de données médicales, la santé connectée présente d’énormes défis plus particulièrement ceux inhérents à la protection des données personnelles.
Evoquant la question de la sécurité et de la confidentialité des données personnelles santé, Dr Ghazal souligne que les médias sociaux constituent aujourd’hui des canaux de communication immédiats et incontournables, rassemblant des usagers de tout bord et de tous les âges.
"Ils sont de plus en plus consultables à la recherche d’informations dans tous les domaines, dont la santé. Paradoxalement, ils exposent les médecins et les patients à plusieurs risques et problèmes, et soulèvent de nouvelles questions : les médecins ont-ils le droit de communiquer avec leurs patients via les réseaux sociaux ?, s’interroge-t-il.
Derrière chaque réseau social, il y a une organisation, donc un stockage de la donnée. Qu’en est il des données santé ? Les patients sont-ils conscients des risques du partage de données confidentielles concernant leur propre santé ? Sont-ils avertis que sur internet ? Savent-ils que des informations médicales partagées sur Facebook ou Instagram par exemple les transforment en informations publiques ... autant d’interrogations qui exigent un effort de sensibilisation et des autorités et des professionnels de la santé.
Dr Ghazal a en outre mis l’accent sur "l’apparition d’une nouvelle tendance de publicité sur les médias sociaux effectuée par des personnes très suivies ou des influenceurs, malheureusement, ni contrôlées ni régulées".
"Il n’y a aucune loi, ni organisme qui veillent à ce que les produits présentés soient corrects et conformes. Ce qui peut représenter en effet un danger pour un secteur aussi sensible que celui de la santé, notamment par l’achat en ligne de produits médicaux sans prescription ni avis médical direct", a-t-il déploré.
La santé connectée fait désormais partie de la vie quotidienne et est appelée à un développement considérable, de par ses avantages notamment en ce qui concerne la prévention, la sensibilisation et la promotion de l’accessibilité des populations aux soins de santé. Néanmoins, cela présente plusieurs défis qu’il faut relever notamment la sensibilisation de l’opinion publique et une formation technique et juridique adéquate des professionnels de la santé pour un meilleur usage des nouvelles technologies que ce soit au niveau de l’utilisation des objets connectés ou des réseaux sociaux.