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Simon Martin s'opposerait à la reconnaissance britannique du Sahara marocain (Député conservateur)


Rédigé par L'Opinion Mardi 21 Mai 2024

L’ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, Simon Martin, se serait opposé à l’idée que son pays reconnaisse la souveraineté du Maroc sur son Sahara. C’est ce qui ressort des confidences d’un député conservateur lors d’une discussion à huis clos à la Chambre des Communes. Détails.



Simon Martin, ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc (ph : Nidal Chrifi)
Simon Martin, ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc (ph : Nidal Chrifi)
Jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement britannique semble hésiter à prendre une décision sur la question du Sahara au moment où le rapprochement inédit entre Rabat et Londres depuis la signature de l’accord d’association, laisse présager une éventuelle évolution de la position du Royaume-Uni. 

Or selon le député britannique, Daniel Kawczynski, l’ambassadeur britannique, Simon Martin à Rabat, se serait lui-même opposé à la reconnaissance de la marocanité du Sahara. C’est ce qui ressort d'un brief d’une réunion à la Chambre des Communes, consacrée à l’examen de la politique du gouvernement sur le Sahara. Une séance dont les détails sont documentés.


Le député conservateur, connu pour être un fervent partisan de la légitimité de la cause marocaine, a confié avoir débattu avec l’ambassadeur Simon Martin à ce sujet lorsqu’il était en visite au Maroc. “Nous avons eu une discussion très insatisfaisante avec l’ambassadeur britannique au téléphone”, a-t-il indiqué.


Selon ses confidences, l'ambassadeur britannique s’oppose à la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le Royaume-Uni sous prétexte que “cela affecterait les relations de Londres avec les territoires d’outre-mer, en particulier les Îles Malouines”. Un argument jugé “insatisfaisant” par le député qui s’est dit non convaincu par les explications de l’ambassadeur. Il ignore en quoi le fait de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara pourrait impacter les liens du Royaume-Uni avec les Îles Malouines.


Lors des discussions, Daniel Kawczynski a jugé qu’aucun obstacle légal ni constitutionnel n’empêche le gouvernement britannique de prendre une telle décision. Il a pris soin d’évoquer l’exemple de la France qui, bien qu’ayant des territoires outre-mer, soutient le plan d'autonomie. “Nous devons reconnaître le Sahara, comme l’ont fait Israël et les États-Unis, où, au moins, nous devrions suivre l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale, ainsi que l’Allemagne et la France qui soutiennent le plan d’autonomie en tant que seule solution envisageable”, a-t-il plaidé, soulignant que le Maroc est le deuxième allié le plus ancien de la Grande-Bretagne.


“Les États-Unis d’Amérique et Israël, deux de nos alliés les plus importants, ont reconnu la marocanité du Sahara en tant que marocaine, et certains de nos autres alliés, l’Espagne - l’ancienne puissance coloniale du Sahara - la France, les Pays-Bas, l’Allemagne et d’autres, reconnaissent tous que l’initiative d’autonomie est la meilleure option pour l’avenir", a-t-il poursuivi.


Depuis la signature de l’accord d’association en 2019, le Royaume-Uni s’est rapproché ostensiblement du Maroc. En l’espace de quelques années, les deux pays ont renforcé leurs liens politiques et économiques au point qu’on parle d’un nouveau partenariat stratégique. Bien que les relations soient excellentes, la position de Londres sur la question du Sahara n’a pas bougé d’un iota.


La diplomatie britannique reste accrochée à sa neutralité absolue en restant alignée sur les Nations unies, contrairement à ses alliés les plus proches, dont la majorité est en faveur d'une solution dans le cadre de la souveraineté marocaine.