Le Maroc s’apprête à recevoir l’émissaire algérien, porteur de la lettre d’invitation au Sommet de la Ligue arabe, prévu en Algérie début novembre. Le choix a porté sur le ministre de la Justice, Abderrachid Tebbi, qui fera le déplacement à Rabat pour remettre l’invitation aux autorités marocaines. L’annonce a été faite par le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié le 8 septembre. La diplomatie marocaine a expliqué que le ministre algérien fait partie de plusieurs émissaires dépêchés auprès des Chefs des Etats-membres de la Ligue à cet effet.
Pour sa part, le Chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, s’est contenté de transmettre l’invitation au président égyptien, Abdelfattah al-Sissi et au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, profitant de son séjour en Egypte où il a participé à la 158ème session de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.
Le Secrétaire général de la Ligue arabe, Mohammed Aboulghait, a mis fin au doute qui a plané sur un possible report du prochain Sommet qui a été prévu au début pour février dernier. Le vétéran de la diplomatie égyptienne qui dirige la Ligue depuis 2016, a confirmé que le Sommet aura lieu selon l’agenda fixé. C’est-à-dire les 1er et 2 novembre.
Qui représentera le Maroc ?
Cette question taraude les esprits, d’autant que les observateurs ne cessent de spéculer sur le niveau de représentation du Royaume à un Sommet qui intervient dans un contexte complexe. “Cette question fera l’objet d’un examen approfondi et prendra du temps avant de savoir si le Maroc sera représenté au plus haut niveau ou par le ministre des Affaires étrangères”, nous explique le politologue Mohammed Bouden.
L’Algérie face à ses contradictions
L’Algérie prétend rassembler la famille arabe, ou plutôt rafistoler une maison délabrée par des années d’incurie. Mais en réalité, elle fait l’inverse. En plus de vouloir inviter la Syrie contre l’avis des Etats-membres, elle n’a même pas attendu le début du Sommet pour s’attaquer au Maroc. “L’Envoyé spécial du président algérien pour le Sahara et les affaires du Maghreb”, Amar Belani, s’est hâté de s’en prendre au Royaume en l’accusant de vouloir saboter le Sommet.
Dans une déclaration à Achourouk, le responsable algérien, a inventé même des «manoeuvres marocaines” qui visent à reporter le Sommet. Voilà donc l’état d’esprit des décideurs d’un pays qui se revendique orgueilleusement de l’idéologie panarabiste et qui prétend s’attacher à l’unité arabe. Le diplomate algérien, dont la mission consiste à ressasser les invectives à l’endroit du Royaume, semble piqué au vif par les messages du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Profitant de sa participation à la 158ème session du Conseil de la Ligue des États arabes, le Chef de la diplomatie marocaine a adressé des messages clairs à l’ensemble de la communauté arabe. Nasser Bourita a appelé à ce que le Sommet arabe se tienne “sur la base d’un engagement de responsabilité, loin de tout calcul étroit ou logique dépassée”. Allusion faite aux agissements d’Alger et à son soutien inconditionnel au séparatisme polisarien. Un effort soutenu par le régime iranien qui s’évertue à déstabiliser la région par ses tentatives d’ingérence via le Hezbollah, dont le soutien au polisario est indéniable.
Sur ce point, le Maroc a obtenu le soutien de plusieurs pays arabes qui se montrent en accord sur la question, hormis la Syrie et l’Algérie, face à la menace iranienne. Le Comité ministériel arabe chargé de faire face à l’ingérence iranienne dans les affaires intérieures des pays arabes a réitéré sa solidarité avec le Maroc face à l’ingérence du régime iranien et de son allié le «Hezbollah» dans ses affaires intérieures. Il va sans dire que le monde arabe traverse une période difficile.
En témoignent les vestiges des soulèvements de 2011, des guerres civiles qui ont en découlé, et l’incapacité des pays arabes à parler d’une seule voix. A quoi s’ajoutent les luttes intestines et les divergences de vues qui paralysent l’action arabe commune. Un état de choses aussi déplorable remet bien évidemment en question l’utilité de la Ligue arabe et son efficacité. D’où la nécessité d’une introspection profonde pour en tirer les conclusions nécessaires, comme l’a appelé de ses voeux Nasser Bourita lors du Comité ministériel arabe. Le Maroc appelle à des actes plutôt qu’à des slogans archaïques qui ne sont pas suivis d’effets.
Pour sa part, le Chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, s’est contenté de transmettre l’invitation au président égyptien, Abdelfattah al-Sissi et au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, profitant de son séjour en Egypte où il a participé à la 158ème session de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.
Le Secrétaire général de la Ligue arabe, Mohammed Aboulghait, a mis fin au doute qui a plané sur un possible report du prochain Sommet qui a été prévu au début pour février dernier. Le vétéran de la diplomatie égyptienne qui dirige la Ligue depuis 2016, a confirmé que le Sommet aura lieu selon l’agenda fixé. C’est-à-dire les 1er et 2 novembre.
Qui représentera le Maroc ?
Cette question taraude les esprits, d’autant que les observateurs ne cessent de spéculer sur le niveau de représentation du Royaume à un Sommet qui intervient dans un contexte complexe. “Cette question fera l’objet d’un examen approfondi et prendra du temps avant de savoir si le Maroc sera représenté au plus haut niveau ou par le ministre des Affaires étrangères”, nous explique le politologue Mohammed Bouden.
L’Algérie face à ses contradictions
L’Algérie prétend rassembler la famille arabe, ou plutôt rafistoler une maison délabrée par des années d’incurie. Mais en réalité, elle fait l’inverse. En plus de vouloir inviter la Syrie contre l’avis des Etats-membres, elle n’a même pas attendu le début du Sommet pour s’attaquer au Maroc. “L’Envoyé spécial du président algérien pour le Sahara et les affaires du Maghreb”, Amar Belani, s’est hâté de s’en prendre au Royaume en l’accusant de vouloir saboter le Sommet.
Dans une déclaration à Achourouk, le responsable algérien, a inventé même des «manoeuvres marocaines” qui visent à reporter le Sommet. Voilà donc l’état d’esprit des décideurs d’un pays qui se revendique orgueilleusement de l’idéologie panarabiste et qui prétend s’attacher à l’unité arabe. Le diplomate algérien, dont la mission consiste à ressasser les invectives à l’endroit du Royaume, semble piqué au vif par les messages du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Profitant de sa participation à la 158ème session du Conseil de la Ligue des États arabes, le Chef de la diplomatie marocaine a adressé des messages clairs à l’ensemble de la communauté arabe. Nasser Bourita a appelé à ce que le Sommet arabe se tienne “sur la base d’un engagement de responsabilité, loin de tout calcul étroit ou logique dépassée”. Allusion faite aux agissements d’Alger et à son soutien inconditionnel au séparatisme polisarien. Un effort soutenu par le régime iranien qui s’évertue à déstabiliser la région par ses tentatives d’ingérence via le Hezbollah, dont le soutien au polisario est indéniable.
Sur ce point, le Maroc a obtenu le soutien de plusieurs pays arabes qui se montrent en accord sur la question, hormis la Syrie et l’Algérie, face à la menace iranienne. Le Comité ministériel arabe chargé de faire face à l’ingérence iranienne dans les affaires intérieures des pays arabes a réitéré sa solidarité avec le Maroc face à l’ingérence du régime iranien et de son allié le «Hezbollah» dans ses affaires intérieures. Il va sans dire que le monde arabe traverse une période difficile.
En témoignent les vestiges des soulèvements de 2011, des guerres civiles qui ont en découlé, et l’incapacité des pays arabes à parler d’une seule voix. A quoi s’ajoutent les luttes intestines et les divergences de vues qui paralysent l’action arabe commune. Un état de choses aussi déplorable remet bien évidemment en question l’utilité de la Ligue arabe et son efficacité. D’où la nécessité d’une introspection profonde pour en tirer les conclusions nécessaires, comme l’a appelé de ses voeux Nasser Bourita lors du Comité ministériel arabe. Le Maroc appelle à des actes plutôt qu’à des slogans archaïques qui ne sont pas suivis d’effets.
Anass MACHLOUKH
Trois questions à Mohammed Bouden
«Le niveau de la représentation du Maroc fera l’objet d’une étude profonde»
- Mohammed Bouden, politologue et président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, a répondu à nos questions sur les enjeux de la participation du Maroc au Sommet de la Ligue arabe.
- L’Algérie va adresser une invitation au Maroc pour participer au Sommet de la Ligue arabe, à quel niveau le Royaume sera-t-il représenté à votre avis ?
- À mon avis, le Maroc va étudier scrupuleusement l’invitation algérienne et son contenu et évaluer tous les aspects relatifs à sa participation y compris les scénarios relatifs à l’ordre du Jour et le communiqué final des travaux du Sommet. Le Maroc va évidemment veiller à ce que le communiqué final fasse l’unanimité loin des tractations et des manoeuvres de coulisse qui tentent d’introduire des éléments qui n’ont pas fait partie des réunions. Il ne fait aucun doute que les contacts se poursuivront jusqu’à la veille du Sommet pour déterminer le niveau de représentation du Maroc, qui sera au plus haut niveau où à l’échelon ministériel.
-A quoi sert la Ligue arabe compte tenu de l’état de la région aujourd’hui ?
- Permettez-moi de rappeler que la Ligue des Etats arabes a été fondée bien avant les Nations Unies. Son objectif était centré sur la libération des pays arabes. Mais cette organisation est devenue inefficace, à cause des divisions permanentes entre les Etats-membres. Pour dépasser le marasme actuel, je dirai qu’il faut des actes plutôt que des slogans anachroniques.
-A votre avis, quel est l’enjeu principal de ce Sommet ?
- J’estime que ce Sommet doit être l’occasion pour l’ensemble des pays arabes de se rendre compte de la réalité politique lamentable de la région aussi bien au Moyen-Orient qu’en Afrique du Nord. Une lecture pragmatique est de mise pour faire face aux défis communs, résoudre les crises qui persistent et entamer une véritable coopération commune. Pour sa part, le Maroc appelle à des actes.
- L’Algérie va adresser une invitation au Maroc pour participer au Sommet de la Ligue arabe, à quel niveau le Royaume sera-t-il représenté à votre avis ?
- À mon avis, le Maroc va étudier scrupuleusement l’invitation algérienne et son contenu et évaluer tous les aspects relatifs à sa participation y compris les scénarios relatifs à l’ordre du Jour et le communiqué final des travaux du Sommet. Le Maroc va évidemment veiller à ce que le communiqué final fasse l’unanimité loin des tractations et des manoeuvres de coulisse qui tentent d’introduire des éléments qui n’ont pas fait partie des réunions. Il ne fait aucun doute que les contacts se poursuivront jusqu’à la veille du Sommet pour déterminer le niveau de représentation du Maroc, qui sera au plus haut niveau où à l’échelon ministériel.
-A quoi sert la Ligue arabe compte tenu de l’état de la région aujourd’hui ?
- Permettez-moi de rappeler que la Ligue des Etats arabes a été fondée bien avant les Nations Unies. Son objectif était centré sur la libération des pays arabes. Mais cette organisation est devenue inefficace, à cause des divisions permanentes entre les Etats-membres. Pour dépasser le marasme actuel, je dirai qu’il faut des actes plutôt que des slogans anachroniques.
-A votre avis, quel est l’enjeu principal de ce Sommet ?
- J’estime que ce Sommet doit être l’occasion pour l’ensemble des pays arabes de se rendre compte de la réalité politique lamentable de la région aussi bien au Moyen-Orient qu’en Afrique du Nord. Une lecture pragmatique est de mise pour faire face aux défis communs, résoudre les crises qui persistent et entamer une véritable coopération commune. Pour sa part, le Maroc appelle à des actes.
Recueillis par A. M.