Il y a deux ans, le triplement du prix du pain fit office de détonateur d’une révolte qui entraîna la chute de l’autocrate Omar el-Béchir. De nombreuses désillusions ont suivi pour les Soudanais, mais elles n’ont pas entamé les espoirs d’une issue heureuse.
Mieux encore, à quatre jours de la date anniversaire, ils ont été débarrassés d’un poids qui entravait depuis 27 ans leurs mouvements et les plongeait dans l’abîme, avec le retrait officiel de Khartoum de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme.
Cette annonce est venue contrebalancer les difficultés de la transition politique, marquée par les relations dégradées entre militaires et civils, au pouvoir depuis l’été 2019. Des tensions qui inquiètent les experts car elles pourraient être fatales à la démocratie balbutiante et fragile.
«Deux ans après le début de la révolution, nous sommes bien sûr déçus», affirme Randa Ahmad, une des âmes de la révolte ayant abouti au lâchage par l’armée d’Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies.
«Nous étions descendus dans la rue car nous voulions une réforme de l’économie qui nous étranglait et le jugement des criminels du régime. Ce n’est toujours pas le cas et j’en souffre», assure cette femme de 28 ans.
«Malgré tout, je crois au succès de notre révolution. Nous surmonterons toutes les difficultés et nous aurons un gouvernement civil élu démocratiquement», clame Randa Ahmad.
Depuis son indépendance en 1956, le Soudan a connu 54 ans de dictature militaire et est dirigé aujourd’hui par un pouvoir hybride fruit d’un mariage forcé entre militaires et civils, jusqu’aux élections prévues fin 2022.
Crise de confiance
A ce jour, la crise socio-économique reste mordante, accentuée par le Covid-19, une inflation galopante et une dette effroyable équivalente à 201% d PIB.
Mais ce qui préoccupe le plus M. Khadra, c’est l’exécutif transitoire --»Il n’existe pas une réelle confiance (entre militaires et civils) ce qui freine l’application de l’accord».
Un euphémisme. Le Premier ministre Abdallah Hamdok a renouvelé lundi ses critiques acerbes envers l’armée et les services de sécurité, jugeant «inacceptable» leur poids dans l’économie.
Cinq jours plus tôt, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui préside aussi le Conseil de souveraineté, s’en était pris à l’exécutif, composé majoritairement de civils, louant le rôle de l’armée.
«Un an après sa création, j’estime que le Conseil de transition (qui regroupe le Conseil de souveraineté et le gouvernement, NDLR) a échoué à répondre aux aspirations du peuple», a-t-il dit.
Pour Rebecca Hamilton, professeur associé à la faculté de droit à Washington, «une rupture entre civils et militaires constitue un risque constant et pour l’atténuer il faut que les partenaires internationaux apportent une large soutien aux civils».
Mieux encore, à quatre jours de la date anniversaire, ils ont été débarrassés d’un poids qui entravait depuis 27 ans leurs mouvements et les plongeait dans l’abîme, avec le retrait officiel de Khartoum de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme.
Cette annonce est venue contrebalancer les difficultés de la transition politique, marquée par les relations dégradées entre militaires et civils, au pouvoir depuis l’été 2019. Des tensions qui inquiètent les experts car elles pourraient être fatales à la démocratie balbutiante et fragile.
«Deux ans après le début de la révolution, nous sommes bien sûr déçus», affirme Randa Ahmad, une des âmes de la révolte ayant abouti au lâchage par l’armée d’Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies.
«Nous étions descendus dans la rue car nous voulions une réforme de l’économie qui nous étranglait et le jugement des criminels du régime. Ce n’est toujours pas le cas et j’en souffre», assure cette femme de 28 ans.
«Malgré tout, je crois au succès de notre révolution. Nous surmonterons toutes les difficultés et nous aurons un gouvernement civil élu démocratiquement», clame Randa Ahmad.
Depuis son indépendance en 1956, le Soudan a connu 54 ans de dictature militaire et est dirigé aujourd’hui par un pouvoir hybride fruit d’un mariage forcé entre militaires et civils, jusqu’aux élections prévues fin 2022.
Crise de confiance
A ce jour, la crise socio-économique reste mordante, accentuée par le Covid-19, une inflation galopante et une dette effroyable équivalente à 201% d PIB.
Mais ce qui préoccupe le plus M. Khadra, c’est l’exécutif transitoire --»Il n’existe pas une réelle confiance (entre militaires et civils) ce qui freine l’application de l’accord».
Un euphémisme. Le Premier ministre Abdallah Hamdok a renouvelé lundi ses critiques acerbes envers l’armée et les services de sécurité, jugeant «inacceptable» leur poids dans l’économie.
Cinq jours plus tôt, le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui préside aussi le Conseil de souveraineté, s’en était pris à l’exécutif, composé majoritairement de civils, louant le rôle de l’armée.
«Un an après sa création, j’estime que le Conseil de transition (qui regroupe le Conseil de souveraineté et le gouvernement, NDLR) a échoué à répondre aux aspirations du peuple», a-t-il dit.
Pour Rebecca Hamilton, professeur associé à la faculté de droit à Washington, «une rupture entre civils et militaires constitue un risque constant et pour l’atténuer il faut que les partenaires internationaux apportent une large soutien aux civils».