Encore une fois, le Maroc joue la carte de la souveraineté sanitaire. Un principe qui lui a jusqu’ici réussi. Comme nous avions eu à le constater aux prémices de la pandémie, lorsque le Royaume avait décidé de faire fi des débats houleux et alambiqués autour de l’usage ou non de la chloroquine, ainsi que concernant la pertinence de la généralisation des masques, notre pays a eu le courage d’adopter des voies différentes qui se sont par la suite avérées concluantes. C’est qu’on ne change pas les méthodes qui gagnent, celles-là mêmes qui avaient été frontalement décriées, mais dont le temps a ensuite attesté de la pertinence.
En plus de l’hydroxychloroquine et des masques, il s’agit notamment de l’institution du confinement généralisé, de la fermeture des frontières et aujourd’hui du maintien de la vaccination à base d’AstraZeneca que tout indique qu’elle sera poursuivie. A la décharge de ce vaccin, décrié aujourd’hui principalement en cette Europe récemment «Brexitée» du Royaume-Uni dont il est issu et qui a collectionné les travers dans sa gestion de la pandémie depuis ses débuts, son coût raisonnable, ses conditions de stockage faciles et son efficacité attestée par les millions de doses jusqu’ici inoculées partout dans le monde, mais aussi au Maroc où le nombre des vaccinés AstraZeneca dépasse les 4 millions, sans qu’aucune complication significative n’ait été à ce jour signalée.
L’autre argument qui pourrait plaider pour le maintien du vaccin AstraZeneca, c’est que le Maroc compte parmi les premiers pays l’ayant commandé et ayant sécurisé sa livraison par des clauses contractuelles qui assurent l’envoi sous nos cieux de 27 millions de doses. Face donc aux «chinoiseries» qui entachent la livraison en flux tendu des millions de doses du vaccin Sinopharm promis, et au lendemain du soulagement de la concurrence autour du vaccin AstraZeneca après la suspension de son usage dans cette même Europe qui menaçait il y a quelques jours de sanctions les producteurs qui s’aventureraient à l’exporter hors de ses frontières, le Maroc n’a d’autre choix que de persévérer dans son choix souverain, mais également stratégique. L’avenir lui donnera certainement et encore une fois raison