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International

Suède : Des parents musulmans manifestent pour récupérer la garde de leurs enfants


Rédigé par La rédaction Lundi 14 Février 2022

En Suède, des centaines de parents ont manifesté pour récupérer la garde de leurs enfants et pour lutter contre les préjugés et la maltraitance des enfants.



Les familles qui avaient organisé une manifestation devant le Parlement suédois le 7 février dernier dans la capitale Stockholm, se sont réunies cette fois sur la place Gustaf Adolf Torg de la ville côtière de Göteborg.

Les manifestants portaient des photos de leurs enfants et scandaient des slogans tels que "Nos enfants ont été enlevés injustement", "Rendez-nous nos enfants" ou encore "Nous voulons que justice soit rendue à nos enfants".

Venu apporter son soutien à la manifestation, le président du Parti des différentes couleurs, Mikail Yüksel, a déclaré à la presse que de nombreuses familles privées injustement de leurs enfants vivent actuellement un réel drame.

Indiquant qu'un grand nombre de familles musulmanes ont perdu la garde de leurs enfants, Yüksel remarque cependant que « les informations colportées sur les réseaux sociaux affirmant que "les enfants sont enlevés de familles musulmanes pour être données à des familles chrétiennes" sont de la désinformation et ne sont pas vraies ».

Néanmoins, « les motifs invoqués pour ôter la garde des enfants aux familles immigrées ne concordent pas », fait remarquer Yüksel expliquant que « dans la pratique, de terribles préjugés entrent en jeu contre les familles musulmanes et immigrées ».

Des enfants enlevés pour avoir été frappés par la mère

Selon des témoignages, « des enfants musulmans ont été enlevés à leurs parents musulmans parce que la mère aurait légèrement frappé l’un d’eux par mesure de discipline ».

Mikail Yüksel précise toutefois, « qu’il y a des familles chrétiennes qui en sont également victimes, et nous les suivons également », avant d'ajouter qu'un rapport a été préparé par le Bureau suédois de la discrimination (DO) démontrant les discriminations commises à l'encontre des familles immigrées ayant perdu la garde de leurs enfants.

Le ministre de l'Intégration et de l'Immigration, Anders Ygeman a noté qu'ils avaient discuté de la question du dialogue avec les organisations non gouvernementales musulmanes.

« "Des enfants musulmans sont enlevés à leur famille en Suède" : de telles publications sur les réseaux sociaux menacent notre système. Ce n'est pas vrai. Il est important que nous engagions un dialogue actif avec les organisations musulmanes et la société civile pour mieux comprendre le fonctionnement des services sociaux et des missions gouvernementales », a-t-il indiqué.

D'autre part, selon les informations de la radio publique suédoise SR, la municipalité de Falköping a annoncé qu'elle avait mis fin à l'accord commercial d'une entreprise qui s'occupe des enfants transférés par les services sociaux.

Dans la déclaration faite par l'Inspection suédoise de la santé et des soins, il a été noté qu'il avait été établi que des enfants ont été victimes de violences dans cette municipalité et que les permis de travail de l'entreprise avaient été annulés suite à des révélations d'abus sexuels.

“Une loi au-dessus des familles et des religions ”

Au cœur de la controverse, une loi qui permet aux services sociaux suédois de retirer un enfant d’une famille, pour le placer dans une autre, “si les circonstances familiales présentent de telles lacunes qu’il existe un risque sérieux d’atteinte à la santé et au développement de l’enfant”, rapporte le tabloid suédois Dagens Nyheter.

Une telle décision, rappelle le quotidien libéral, est prise par un tribunal, après une enquête menée par les services sociaux, et peut faire l’objet d’un appel. “Notre loi garantit certains droits fondamentaux aux enfants qui grandissent ici. Cette loi est au-dessus des souhaits des familles ou des religions”, estime Svenska Dagbladet dans un éditorial, tout en assurant :

En Suède, de nombreux cas d’enfants musulmans arrachés à leurs familles font scandale. Les autorités les forceraient à quitter leurs parents et leur culture musulmane pour les placer dans des familles suédoises.

De nombreuses familles syriennes vivant dans différentes villes de Suède ont témoigné de leur peur. Les journalistes venus à leur rencontre les ont trouvé anxieux, inquiets de l’avenir incertain qui attend leurs enfants.

Depuis le déclenchement des manifestations en Syrie en 2011 et jusqu’à fin 2016, le nombre de réfugiés syriens en Suède est passé à 166.000. Parmi eux, 34.000 sont nés en Suède. Cela fait des Syriens la deuxième plus grande communauté de Suède, juste derrière les Finlandais, selon le site Internet « Alkompis ».

 

 

Dans l’ombre de l’Agence suédoise pour les Migrants


Migrationsverket – un mot imprononçable pour tout nouvel arrivant en Suède. Il est traduit tel quel par l’Agence pour les Migrants, enfin, l’Agence suédoise pour les Migrants. Ceux qui ne viennent pas de l’Espace Économique Européen (l’UE à laquelle s’ajoutent quelques pays tels que la Suisse, l’Islande et la Norvège) doivent non seulement se familiariser avec les difficultés de la prononciation suédoise, mais aussi ne pas se perdre dans les montagnes russes bureaucratiques qui les attendent dans ce pays dont l’efficacité reste discutable.

​Alors que le flux migratoire au sein de l’Europe a été accéléré par le Printemps Arabe, l’Agence suédoise pour les Migrants a croulé sous les demandes de visas qui leur ont été envoyées, et encore, sans parler de la durée nécessaire pour une demande d’asile.

En 2020, la durée d’une procédure de réunification familiale pour quelqu’un venant d’Irak peut être de 14 et 21 mois. Cette histoire se focalise sur des enfants réfugiés qui sont arrivés en Suède en provenance de pays défavorisés et souvent déchirés, tels que l’Afghanistan, l’Erythrée, la Guinée, l’Irak, le Nigeria, la Somalie et la Syrie.

Certains d’entre eux ont dû venir par leurs propres moyens, sans leurs parents ni leurs proches, tandis que d’autres ont eu suffisamment de chance pour faire le voyage avec les leurs. Il y avait toutefois une chose que tous avaient en commun : Chacun d’entre eux avait demandé l’asile et était à la merci de l’appareil bureaucratique de l’Agence suédoise pour les Migrants et des lois sur la « protection des enfants de leurs… parents.