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International

Supposée présence du groupe Wagner au Mali : Des puissances occidentales montent au créneau


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 27 Décembre 2021

L’éventualité du déploiement du groupe paramilitaire Wagner au Mali fait monter la tension entre Paris et Bamako. Et ce n’est pas tout puisque quinze puissances occidentales dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada viennent de monter au créneau. Le gouvernement malien, quant à lui, exige des preuves et non des allégations. Explications.



C’est la guerre des nerfs et des mots à laquelle on assiste entre les puissances occidentales et le Mali. Ces dernières sont opposées à toute présence du groupe paramilitaire Wagner dans ce pays en lutte contre le terrorisme et l’islamisme radical dans sa région septentrionale.

Dans un communiqué, une quinzaine de puissances occidentales dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada l’ont condamné fermement. Pis, elles dénoncent l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali, dans ce communiqué également signé par la Belgique, le Danemark, l’Estonie, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie et la Suède.

Simple soupçon ou des faits avérés ? Toujours est-il que ces pays signataires n’ont jusqu’à présent pu apporter la preuve de ce qu’elles avancent. Et c’est ce que le gouvernement malien vient de démontrer, puisqu’à ces allégations, le chef de l’Etat malien est resté droit dans ses bottes en apportant un démenti formel à ces accusations sans fondement sur un prétendu déploiement des éléments d’une société de sécurité privée au Mali. Il infirme tout déploiement du groupe paramilitaire russe Wagner, annoncé par une quinzaine de puissances occidentales impliquées dans la lutte antidjihadiste dans ce pays sahélien.

D’ailleurs, le gouvernement malien exige que des preuves lui soient apportées par des sources indépendantes de la présence de ce groupe. 

Des preuves et non des rumeurs

Dans cette optique, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, également ministre de l’Administration territoriale tient à préciser qu’au même titre que la mission européenne de formation (EUTM), des formateurs russes sont présents au Mali dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de Sécurité nationales.

« Bamako demande à être jugé sur des actes plutôt que sur des rumeurs et tient à rappeler que l’État malien n’est engagé que dans un partenariat d’État à État avec la Fédération de Russie, son partenaire historique », a fait savoir le colonel Abdoulaye Maiga. Il faut dire que la perspective d’un éventuel déploiement du groupe Wagner fait l’objet depuis plusieurs mois de tensions croissantes entre le gouvernement malien et la France.

D’ailleurs, Emmanuel Macron a renoncé à se rendre à Bamako qu’il avait projeté. En outre, le 13 décembre, l’Union européenne a sanctionné, le groupe paramilitaire russe ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour les « actions de déstabilisation » menées en Ukraine et dans plusieurs pays d’Afrique.

Le groupe Wagner est accusé d’avoir recruté, formé et envoyé des agents militaires privés dans des zones de conflit du monde entier afin d’alimenter la violence, de piller les ressources naturelles et d’intimider les civils en violation du droit international, notamment du droit international des droits humains. Il faut dire que la France est vent debout contre ce déploiement. Elle panique, s’offusque et passe à l’offensive.

Pourtant, l’opinion publique malienne est favorable à une intervention militaire de la Russie. Dans les coulisses, les nouvelles autorités du pays semblent épouser la volonté du peuple qui gémit sous le poids du terrorisme. Selon Paris, cette intervention pourrait porter sur l’envoi d’un millier de paramilitaires russes au Mali. Et c’est en tout cas, la pomme de discorde qui stimule des démangeaisons à Paris.

Offensive diplomatique

La vérité est que la France ne veut en aucun cas, entendre parler de l’effectivité d’un tel accord. Selon plusieurs sources, elle a lancé une mission diplomatique auprès de plusieurs Chefs d’Etat dont notamment ceux de la Cédéao pour tenter de dissuader la junte au pouvoir à Bamako de concrétiser ce rapprochement avec la Russie.

Vu le caractère intrépide et intransigeant de la hiérarchie malienne, tenue ferme par le discret colonel Assimi Goita, la diplomatie française a décidé de passer à la vitesse supérieure. D’ailleurs, selon des sources concordantes, elle aurait tenté d’intervenir au cours des débats lors du dernier Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cedeao, tenu à Accra, au Ghana. Résultat : la Cedeao, qui s’était réunie pour évaluer l’évolution de la transition malienne, a aussitôt dénoncé fermement la volonté des autorités de la transition d’engager des compagnies de sécurité privées au Mali tout en se disant préoccupée de la situation sécuritaire dans ce pays.

Enfin, rappelons qu’au terme de près de neuf ans de présence au Sahel, la France a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire en quittant ses trois bases les plus septentrionales au Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso.

Ce plan prévoit une réduction des effectifs français au Sahel, de 5.000 à 2.500/3.000 d’ici 2023. Par ailleurs, plusieurs forces étrangères, d’environ 10 000 hommes, sont présentes au Mali pour lutter contre le terrorisme parmi lesquelles il y a Barkhane et MUNISMA.
 


Wolondouka SIDIBE








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