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International

Syrie : Après les camps, des logements financés par Ankara


Rédigé par La rédaction Mardi 22 Février 2022

La Turquie crée le long de sa frontière une "zone tampon" pour empêcher les Syriens de franchir la frontière, et renvoyer une partie des millions de réfugiés qui se trouvent déjà sur le sol turc.



Syrie : Après les camps, des logements financés par Ankara
Le complexe résidentiel, construit près de la ville d'al-Bab, sous contrôle depuis 2016 des forces turques et de leurs supplétifs syriens, est le dernier d'une série de projets de logements parrainés par Ankara.

Les responsables locaux et leurs parrains turcs présentent la construction des logements comme une action humanitaire visant à aider les familles déplacées.

L'ONG turque Humanitaire Relief Foundation (IHH) dit avoir soutenu la construction de plus de 18.000 unités résidentielles dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2019.

La livre turque est devenue la monnaie principale et la Turquie a même contribué à la création d'hôpitaux, de bureaux de poste et d'écoles qui enseignent la langue turque.

"Plus de 50.000 personnes se sont installées dans les maisons que nous avons construites jusqu'à présent", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de l'IHH, Durmus Aydin.

Selon lui, 100.000 personnes seront hébergées d'ici avril dans 24.325 maisons construites par l'IHH.

Le dernier complexe résidentiel en date a été achevé ce mois-ci près de Bizaah, à 3 km à l'est d'al-Bab, avec le soutien de l'Agence gouvernementale turque de gestion des catastrophes et des situations d'urgence (Afad), selon des responsables locaux.

Le complexe de logements de Bizaah a été construit sur un terrain géré par un conseil local avec "l'entière coopération de nos frères turcs", affirme Hussein al-Issale, qui supervise la réinstallation des familles déplacées.

"Ces maisons sont des abris temporaires pour nos frères déplacés", ajoute ce responsable local.

« Nous voulons rentrer chez nous »

Si certaines familles déplacées sont reconnaissantes envers la Turquie, beaucoup d’autres n’ont qu’un objectif, rentrer chez elles et affirment que ces maisons ne compensent pas ce qu’elles ont perdu.

A l’instar de Mohammad Haj Moussa, 38 ans et père de quatre enfants, qui a vécu dans des camps depuis que la guerre l'a forcé à quitter sa ville natale à Idleb il y a cinq ans,

Pour lui, la vie entre quatre murs de béton n'est que "légèrement différente" de celle dans une tente.

"On est en train de se mentir", affirme-t-il. Car, ce que "nous voulons (c'est) une solution (permanente). Nous voulons rentrer chez nous".

Non loin de là, un autre déplacé, Ahmed Mustafa Katouli, affirme que "ces maisons ne compensent pas ce que nous avons perdu", dit cet homme déplacé par les combats à Alep il y a une dizaine d'années.

"Nous avons perdu maisons, terres et martyrs", mais après tout le temps passé dans des tentes "je suis obligé de vivre ici."
 
 








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