Nombreux sont ceux qui n’ont pas encore digéré la pandémie, celle-ci fait l’objet d’un scepticisme complotiste d’un nombre considérable de gens qui doutent encore que le Coronavirus soit un fait de la nature. Au Maroc, SM le Roi a fait état de ce constat dans le discours de la Révolution du Roi et du Peuple. Le Souverain avait critiqué un certain scepticisme qui continue à dominer quelques esprits quant à la situation sanitaire, ce qui conduit à l’irresponsabilité. Il a clairement déclaré : « Certains ont confondu levée du confinement et fin de la maladie alors que d’autres ont affiché un laisser-aller et un relâchement inadmissibles. D’aucuns réfutent même l’existence de la pandémie ».
On ne peut que s’étonner que le complotisme ait pris une envergure telle que la plus haute autorité du pays en vienne à le signaler.
Un phénomène mondial
Le fait de nier l’existence de la pandémie a servi de prétexte à beaucoup de personnes pour ne pas respecter ni le confinement ni les mesures sanitaires. Au moment où la pandémie a commencé à envahir le globe, plusieurs spéculations ont jailli, surtout dans le web. Les uns l’ont attribuée à une volonté maléfique d’une élite mondialiste qui veut réduire la démographie mondiale, d’autres estimaient que le Coronavirus est une création d’un laboratoire comme une arme biologique. Ce fléau a même fait irruption parmi les chefs d’Etat, le président américain Donald Trump a aussi fini par succomber à la tentation complotiste en accusant la Chine de créer le virus dans un laboratoire. Il est même allé plus loin en le nommant « Chineese virus ». Au fur et à mesure que la pandémie a commencé à devenir une réalité palpable, d’autres thèses ont fait surface telles que celles qui faisaient allusion à une machination des industries pharmaceutiques ayant pour but de s’enrichir de la vente des vaccins.
Le Maroc n’est pas épargné
Au Maroc, cet esprit n’a pas manqué de subjuguer une partie de nos concitoyens dont quelques-uns ont nié même l’existence du virus pour échapper à leur responsabilité. Un sondage de Hespress effectué sur 101322 participants montre que 28.81 % des Marocains sont d’accord pour dire que la pandémie n’et que le résultat d’une conspiration occulte.
En pleine deuxième vague qui s’est abattue sur le pays après des mois de confinement généralisé, les contaminations ont flambé, chaque Marocain connaît au moins une personne atteinte de la Covid-19 dans son entourage. «Il est clair que la pandémie est une invention humaine conçue dans un laboratoire afin de servir les intérêts des grandes multinationales », avance, hélas, une chercheuse en sciences politiques.
Le complotisme à la marocaine prend différentes formes, tantôt il prend l’allure politique avec les gens qui pensent que c’est un complot sioniste, tantôt il prend l’apparence de la résistance à l’autorité de l’Etat. Le confinement a été vécu par certains comme une réduction de liberté, comme une humiliation infligée par l’autorité publique, ceci est suffisant pour pousser des esprits fragiles à tomber dans le piège du doute de l’existence du virus, surtout après avoir vu des blindés de l’armée dans les boulevards dans une scène inouïe.
Un état d’esprit ravageur
Les incidences de la remise en doute de la pandémie sont nombreuses et dévastatrices. Une simple négation peut conduire à des comportements téméraires, en l’occurrence le non-respect du confinement, des gestes barrières et du port du masque. Les réseaux sociaux ont été un sanctuaire pour la diffusion des messages complotistes ou négationnistes qui ont pris une ampleur si grande qu’il fallait légiférer pour y mettre un terme. Rappelons-nous de l’affaire de « Mi Naïma », cette dame qui fut emprisonnée pour avoir nié l’existence du Coronavirus pendant le début de la pandémie.
En conséquences de cela, la lutte contre la pandémie devient doublement pénible, le foisonnement des discours victimaires et complotistes portent atteinte aux efforts fournis par les autorités pour endiguer la propagation du virus qui trouve dans la suspicion des gens un meilleur allié pour circuler plus rapidement. Encore faut-il que cette énergie dubitative soit déployée pour combattre la pandémie par la sensibilisation, le discernement et la discipline.
On ne peut que s’étonner que le complotisme ait pris une envergure telle que la plus haute autorité du pays en vienne à le signaler.
Un phénomène mondial
Le fait de nier l’existence de la pandémie a servi de prétexte à beaucoup de personnes pour ne pas respecter ni le confinement ni les mesures sanitaires. Au moment où la pandémie a commencé à envahir le globe, plusieurs spéculations ont jailli, surtout dans le web. Les uns l’ont attribuée à une volonté maléfique d’une élite mondialiste qui veut réduire la démographie mondiale, d’autres estimaient que le Coronavirus est une création d’un laboratoire comme une arme biologique. Ce fléau a même fait irruption parmi les chefs d’Etat, le président américain Donald Trump a aussi fini par succomber à la tentation complotiste en accusant la Chine de créer le virus dans un laboratoire. Il est même allé plus loin en le nommant « Chineese virus ». Au fur et à mesure que la pandémie a commencé à devenir une réalité palpable, d’autres thèses ont fait surface telles que celles qui faisaient allusion à une machination des industries pharmaceutiques ayant pour but de s’enrichir de la vente des vaccins.
Le Maroc n’est pas épargné
Au Maroc, cet esprit n’a pas manqué de subjuguer une partie de nos concitoyens dont quelques-uns ont nié même l’existence du virus pour échapper à leur responsabilité. Un sondage de Hespress effectué sur 101322 participants montre que 28.81 % des Marocains sont d’accord pour dire que la pandémie n’et que le résultat d’une conspiration occulte.
En pleine deuxième vague qui s’est abattue sur le pays après des mois de confinement généralisé, les contaminations ont flambé, chaque Marocain connaît au moins une personne atteinte de la Covid-19 dans son entourage. «Il est clair que la pandémie est une invention humaine conçue dans un laboratoire afin de servir les intérêts des grandes multinationales », avance, hélas, une chercheuse en sciences politiques.
Le complotisme à la marocaine prend différentes formes, tantôt il prend l’allure politique avec les gens qui pensent que c’est un complot sioniste, tantôt il prend l’apparence de la résistance à l’autorité de l’Etat. Le confinement a été vécu par certains comme une réduction de liberté, comme une humiliation infligée par l’autorité publique, ceci est suffisant pour pousser des esprits fragiles à tomber dans le piège du doute de l’existence du virus, surtout après avoir vu des blindés de l’armée dans les boulevards dans une scène inouïe.
Un état d’esprit ravageur
Les incidences de la remise en doute de la pandémie sont nombreuses et dévastatrices. Une simple négation peut conduire à des comportements téméraires, en l’occurrence le non-respect du confinement, des gestes barrières et du port du masque. Les réseaux sociaux ont été un sanctuaire pour la diffusion des messages complotistes ou négationnistes qui ont pris une ampleur si grande qu’il fallait légiférer pour y mettre un terme. Rappelons-nous de l’affaire de « Mi Naïma », cette dame qui fut emprisonnée pour avoir nié l’existence du Coronavirus pendant le début de la pandémie.
En conséquences de cela, la lutte contre la pandémie devient doublement pénible, le foisonnement des discours victimaires et complotistes portent atteinte aux efforts fournis par les autorités pour endiguer la propagation du virus qui trouve dans la suspicion des gens un meilleur allié pour circuler plus rapidement. Encore faut-il que cette énergie dubitative soit déployée pour combattre la pandémie par la sensibilisation, le discernement et la discipline.
Anass MACHLOUKH
Trois questions à Majid Dkhissi
Majid Dkhissi
« Le complotisme est une façon de donner un sens à la réalité complexe de la pandémie »
Majid Dkhissi, sociologue et professeur à l’université Hassan II de Casablanca, répond aux questions sur le phénomène du complotisme.
Majid Dkhissi, sociologue et professeur à l’université Hassan II de Casablanca, répond aux questions sur le phénomène du complotisme.
- S’agissant du Coronavirus, qu’est-ce qui explique les succès de la théorie du complot ?
- La théorie du complot est une manière de contester les pouvoirs établis. Il s’agit d’un phénomène qui est apparu dans les pays occidentaux. En clair, la théorie prétend l’existence d’un pouvoir transnational occulte qui tire les ficèles derrière les gouvernements. Elle prospère dans le brouillard du foisonnement des informations sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux, ce qui conduit à lui donner une crédibilité puisqu’elle permet d’expliquer des phénomènes obscurs. Elle répond à un besoin humain simple, celui de donner du sens à la réalité complexe.
- Au Maroc, une partie de la population semble croire que le virus est une fabrication humaine, quelles sont les racines sociologiques de cet état d’esprit ?
- Le problème de la pandémie c’est qu’on ne peut pas la contester, le confinement est incontestable parce qu’il s’agit d’un argument sanitaire et non pas politique. Devant cette mesure qui reste tout de même brusque pour quelques personnes qui n’arrivent pas à accepter les restrictions imposées par l’Etat. Au Maroc, au début de la pandémie, l’Etat protecteur a donné du sens à la conjoncture puisqu’il y avait une communion nationale.
- Le recours au scepticisme de la théorie du complot est-il justifiable?
- Nous avons reçu cet état d’esprit de l’Occident surtout après la généralisation d’Internet. Les théories du complot sont devenues accessibles à tout le monde sur le Web. Par exemple, le fait de voir un Prix Nobel en virologie affirmer que le virus est créé dans un laboratoire ne peut que troubler l’esprit des gens qui vont aussitôt commencer à se poser des questions. Un autre facteur peut renforcer le scepticisme, c’est l’alarmisme des médias qui, bien que naturel, peut conduire quelques personnes à la suspicion.
- Au Maroc, une partie de la population semble croire que le virus est une fabrication humaine, quelles sont les racines sociologiques de cet état d’esprit ?
- Le problème de la pandémie c’est qu’on ne peut pas la contester, le confinement est incontestable parce qu’il s’agit d’un argument sanitaire et non pas politique. Devant cette mesure qui reste tout de même brusque pour quelques personnes qui n’arrivent pas à accepter les restrictions imposées par l’Etat. Au Maroc, au début de la pandémie, l’Etat protecteur a donné du sens à la conjoncture puisqu’il y avait une communion nationale.
- Le recours au scepticisme de la théorie du complot est-il justifiable?
- Nous avons reçu cet état d’esprit de l’Occident surtout après la généralisation d’Internet. Les théories du complot sont devenues accessibles à tout le monde sur le Web. Par exemple, le fait de voir un Prix Nobel en virologie affirmer que le virus est créé dans un laboratoire ne peut que troubler l’esprit des gens qui vont aussitôt commencer à se poser des questions. Un autre facteur peut renforcer le scepticisme, c’est l’alarmisme des médias qui, bien que naturel, peut conduire quelques personnes à la suspicion.
Recueillis par A. M
Repères
Des épidémies ont précédé la Covid-19
L’Histoire de l’humanité est pleine d’enseignements sur les épidémies qui ont dévasté les peuples. Sans remonter loin dans le temps, les épidémies de SRAS en 2003 et d’Ebola en 2014 n’ont pas échappé également aux conjectures complotistes. Il en est de même pour le Sida qui a fait l’objet de toutes les accusations imaginables. D’une création d’un laboratoire américain à un accident expérimental, les remises en doute n’ont eu de cesse d’envahir les esprits.
Multiplication des Fakes news
La pandémie a fait l’objet de plusieurs fausses nouvelles qui ont nécessité des poursuites judiciaires pour arrêter ce phénomène. À Fès, un individu de 62 ans a été arrêté pour son implication présumée dans la diffusion, via les réseaux sociaux, de faux contenus remettant en cause les mesures des autorités publiques pour lutter contre la pandémie de la Covid-19 et portant atteinte aux institutions constitutionnelles. En outre, un prédicateur a été aussi interpellé par la police pour avoir qualifié l’Etat de « mécréant » après la fermeture des mosquées.