Pour évaluer la préparation d’un pays à tirer pleinement parti des technologies numériques, l’Institut Portulans, un organisme de recherche international spécialisé dans la transformation numérique et l’innovation, a développé un indice appelé NRI (Network Readiness Index).
Cet indice mesure dans quelle mesure les infrastructures technologiques, les politiques publiques et l’environnement d’un pays favorisent l’utilisation des TIC et leur impact pour stimuler l’innovation et la croissance économique. Il sert de référence pour aider les acteurs de l’écosystème TIC à identifier les forces et faiblesses de leurs systèmes numériques et à mettre en œuvre les actions nécessaires à leur amélioration.
Le dernier rapport NRI 2024 met en évidence un constat préoccupant pour le Maroc : le pays reste en retard en matière d’inclusion numérique, se classant à la 118e (parmi 133 économies) place mondiale. Ce classement est un signal d’alarme qui reflète de profondes inégalités dans l’accès, l’usage et l’appropriation des technologies numériques.
L’inclusion numérique consiste à permettre à tous, quel que soit leur statut social, leur lieu de résidence, leur âge ou leurs éventuels handicaps, d’accéder et de participer pleinement au monde numérique. Toute forme d’exclusion numérique limite le potentiel de croissance économique. Selon la Banque mondiale, une augmentation de 10 % de la connectivité Internet peut générer une croissance de 1,2 % du PIB dans une économie. De plus, une étude de McKinsey montre que combler la fracture numérique au niveau mondial pourrait ajouter jusqu’à 1 000 milliards de dollars au PIB mondial.
Investir dans l’inclusion numérique est devenu un impératif pour les pays qui souhaitent tirer parti des opportunités offertes par un monde de plus en plus connecté. Ceux qui négligent cet enjeu risquent de compromettre leur développement économique et social. Pour réussir une véritable inclusion numérique, il est indispensable de combiner des approches territoriales et sociétales.
L’approche territoriale joue un rôle clé en réduisant les disparités géographiques grâce à des infrastructures adaptées et à des solutions spécifiques aux besoins de chaque région. Par exemple, dans le Sud marocain, des villes comme Dakhla peuvent bénéficier du déploiement de technologies hybrides telles que le satellite couplé à la 4G/5G pour connecter les zones rurales et côtières. De même, dans les zones agricoles du Souss, la digitalisation des services pour les coopératives pourrait transformer la gestion des récoltes et renforcer leur compétitivité.
Dans les villes en développement comme Béni Mellal ou Ouarzazate, la création de centres d’inclusion numérique peut offrir aux jeunes des formations technologiques et un accès à l’entrepreneuriat digital. À Marrakech et Fès, la promotion numérique du patrimoine culturel pourrait non seulement attirer davantage de touristes, mais aussi sensibiliser les populations locales à l’importance de préserver leur héritage.
L’approche sociétale de l’inclusion numérique se concentre sur l’accompagnement des populations vulnérables, telles que les personnes âgées et les non-alphabétisées, en leur offrant des formations adaptées à leurs besoins spécifiques. Il est essentiel de proposer des offres sur mesure et accessibles pour ces groupes, tout en facilitant l’utilisation d’outils numériques simples et intuitifs.
L’implication des étudiants dans des projets de formation et la création de contenu numérique peuvent enrichir ces programmes, tout en leur offrant une expérience pratique. La mise en place d’un réseau de volontaires pour fournir une assistance technique et un accompagnement personnalisé peut aussi renforcer l’impact des actions sur le terrain, tout en sensibilisant la population aux avantages du numérique.
Pour garantir une inclusion numérique durable, il est essentiel que les approches territoriales et sociétales bénéficient d'une gouvernance efficace, d’un financement approprié et d'un suivi rigoureux des indicateurs de performance. Ces efforts doivent s'inscrire dans une vision stratégique à long terme, intégrant la participation des communautés locales pour assurer une adoption réelle et durable des initiatives.
En soutenant l'innovation et en unissant les efforts des secteurs public et privé, ces actions contribueront à réduire les inégalités d'accès au numérique. Elles renforceront également la solidarité et prépareront les citoyens aux transformations économiques et technologiques à venir. Le Maroc, fort de ses atouts tels que son capital humain, ses infrastructures en développement et son engagement en matière de réformes, est pleinement en mesure de réaliser des avancées significatives dans l’inclusion numérique et de se positionner en leader dans ce domaine.
Abdelouahed Jraifi est ingénieur développement réseaux, docteur en télécom et auteur de trois livres (“Environnement télécom au Maroc”, “Quel Maroc THD pour 2022” et “Le monde du spectre des fréquences”).
Cet indice mesure dans quelle mesure les infrastructures technologiques, les politiques publiques et l’environnement d’un pays favorisent l’utilisation des TIC et leur impact pour stimuler l’innovation et la croissance économique. Il sert de référence pour aider les acteurs de l’écosystème TIC à identifier les forces et faiblesses de leurs systèmes numériques et à mettre en œuvre les actions nécessaires à leur amélioration.
Le dernier rapport NRI 2024 met en évidence un constat préoccupant pour le Maroc : le pays reste en retard en matière d’inclusion numérique, se classant à la 118e (parmi 133 économies) place mondiale. Ce classement est un signal d’alarme qui reflète de profondes inégalités dans l’accès, l’usage et l’appropriation des technologies numériques.
L’inclusion numérique consiste à permettre à tous, quel que soit leur statut social, leur lieu de résidence, leur âge ou leurs éventuels handicaps, d’accéder et de participer pleinement au monde numérique. Toute forme d’exclusion numérique limite le potentiel de croissance économique. Selon la Banque mondiale, une augmentation de 10 % de la connectivité Internet peut générer une croissance de 1,2 % du PIB dans une économie. De plus, une étude de McKinsey montre que combler la fracture numérique au niveau mondial pourrait ajouter jusqu’à 1 000 milliards de dollars au PIB mondial.
Investir dans l’inclusion numérique est devenu un impératif pour les pays qui souhaitent tirer parti des opportunités offertes par un monde de plus en plus connecté. Ceux qui négligent cet enjeu risquent de compromettre leur développement économique et social. Pour réussir une véritable inclusion numérique, il est indispensable de combiner des approches territoriales et sociétales.
L’approche territoriale joue un rôle clé en réduisant les disparités géographiques grâce à des infrastructures adaptées et à des solutions spécifiques aux besoins de chaque région. Par exemple, dans le Sud marocain, des villes comme Dakhla peuvent bénéficier du déploiement de technologies hybrides telles que le satellite couplé à la 4G/5G pour connecter les zones rurales et côtières. De même, dans les zones agricoles du Souss, la digitalisation des services pour les coopératives pourrait transformer la gestion des récoltes et renforcer leur compétitivité.
Dans les villes en développement comme Béni Mellal ou Ouarzazate, la création de centres d’inclusion numérique peut offrir aux jeunes des formations technologiques et un accès à l’entrepreneuriat digital. À Marrakech et Fès, la promotion numérique du patrimoine culturel pourrait non seulement attirer davantage de touristes, mais aussi sensibiliser les populations locales à l’importance de préserver leur héritage.
L’approche sociétale de l’inclusion numérique se concentre sur l’accompagnement des populations vulnérables, telles que les personnes âgées et les non-alphabétisées, en leur offrant des formations adaptées à leurs besoins spécifiques. Il est essentiel de proposer des offres sur mesure et accessibles pour ces groupes, tout en facilitant l’utilisation d’outils numériques simples et intuitifs.
L’implication des étudiants dans des projets de formation et la création de contenu numérique peuvent enrichir ces programmes, tout en leur offrant une expérience pratique. La mise en place d’un réseau de volontaires pour fournir une assistance technique et un accompagnement personnalisé peut aussi renforcer l’impact des actions sur le terrain, tout en sensibilisant la population aux avantages du numérique.
Pour garantir une inclusion numérique durable, il est essentiel que les approches territoriales et sociétales bénéficient d'une gouvernance efficace, d’un financement approprié et d'un suivi rigoureux des indicateurs de performance. Ces efforts doivent s'inscrire dans une vision stratégique à long terme, intégrant la participation des communautés locales pour assurer une adoption réelle et durable des initiatives.
En soutenant l'innovation et en unissant les efforts des secteurs public et privé, ces actions contribueront à réduire les inégalités d'accès au numérique. Elles renforceront également la solidarité et prépareront les citoyens aux transformations économiques et technologiques à venir. Le Maroc, fort de ses atouts tels que son capital humain, ses infrastructures en développement et son engagement en matière de réformes, est pleinement en mesure de réaliser des avancées significatives dans l’inclusion numérique et de se positionner en leader dans ce domaine.
Abdelouahed Jraifi est ingénieur développement réseaux, docteur en télécom et auteur de trois livres (“Environnement télécom au Maroc”, “Quel Maroc THD pour 2022” et “Le monde du spectre des fréquences”).
