«Mon mari n’est pas malade, il est différent», dit Houda de Brahim atteint d’autisme. Une différence encore illisible chez ceux qui se vautrent dans la «normalité». Au quotidien, la tâche est délicate, souvent insoutenable.Une incompréhension vécue dans la douleur, dans le silence. Cela peut se traduire par des actes de violence, engendrés par une ignorance têtue. Pourtant, personne n’en veut à Brahim (grandiose Amine Ennaji) et c’est toute la subtilité du récit d’Abdeslam Kelai, scénariste et réalisateur de cette pépite. Le téléfilm est poignant, prend par moments à la gorge, tient en haleine. Car, autour de cette histoire bouleversante gravitent d’autres thèmes. Brahim rencontre sa future femme (l’étonnante de justesse, JalilaTlemci) dans une école de Beaux-arts où la foudre les éclaire. Unis par un amour immuable, ils mènent une vie sereine entre leur commerce de poterie et les peintures de Brahim. Jusqu’au jour où Houda est diagnostiquée d’un cancer. Pour elle, c’est une course contre la montre qui commence. Le médecin lui donne six mois à vivre. Elle s’affole en gardant la terrible nouvelle pour elle, pensant essentiellement au devenir de Brahim après son grand départ. Cette inquiétude la pousse, dans un moment d’étourdissement, à demander à son employée (Nisrin Erradi) si elle acceptait de prendre le relais au cas où quelque chose lui arrivait.
Le droit à la différence Brahim, personnage méticuleux, développe une poésie philosophique : «Les choses les plus importantes, on les voit avec le cœur, pas avec les yeux». Ou encore : «Les arbres ne se ressemblent pas mais vivent ensemble. Pas comme les humains qui ne savent vivre qu’avec ceux qui leur ressemblent». Des réflexions lourdes de sens, prononcées par quelqu’un qui réclame simplement son droit à la différence. «Six mois et un jour», diffusé le 13 avril sur 2M, évoque avec doigté d’autres maux de la société : la violence faite aux femmes, la maltraitance des enfants, les ravages de l’alcoolisme. C’est dire la soif du réalisateur à provoquer des réveils, mêmes brutaux, en abordant pareils sujets, ce qui ne lui est pas étranger. Le téléfilm est tourné à Larache, sa ville natale chérie où il vit, travaille et tourne le plus gros de ses films. Pas forcément en la racontant, mais en lui rendant hommage. «Six mois et un jour», le «un jour» est celui de l’espoir.
Le droit à la différence Brahim, personnage méticuleux, développe une poésie philosophique : «Les choses les plus importantes, on les voit avec le cœur, pas avec les yeux». Ou encore : «Les arbres ne se ressemblent pas mais vivent ensemble. Pas comme les humains qui ne savent vivre qu’avec ceux qui leur ressemblent». Des réflexions lourdes de sens, prononcées par quelqu’un qui réclame simplement son droit à la différence. «Six mois et un jour», diffusé le 13 avril sur 2M, évoque avec doigté d’autres maux de la société : la violence faite aux femmes, la maltraitance des enfants, les ravages de l’alcoolisme. C’est dire la soif du réalisateur à provoquer des réveils, mêmes brutaux, en abordant pareils sujets, ce qui ne lui est pas étranger. Le téléfilm est tourné à Larache, sa ville natale chérie où il vit, travaille et tourne le plus gros de ses films. Pas forcément en la racontant, mais en lui rendant hommage. «Six mois et un jour», le «un jour» est celui de l’espoir.