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​[Interview]: Une « voiture électrique sans batteries », la vision futuriste de Majid El Bouazzaoui


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 25 Mai 2021

​Le nouveau concept de voiture électrique sans batteries est une vision qui semble sortie d’un film de science-fiction, qui a valu à l’inventeur marocain Majid El Bouazzaoui le Prix «Future Award».



Interview avec Majid El Bouazzaoui, président de l’association OFEED

- Vous venez de recevoir le Prix «Future Award» lors de la 34ème édition du World Genius Convention (WGC) au Japon. Que signifie pour vous ce Prix ?

- Personnellement, je considère que le Japon actuellement permet à plusieurs pays dans le monde d’avoir un aperçu sur le futur, donc recevoir le Prix « Future Award » dans un événement du Japon qui a eu 34 éditions depuis 1987, c’est extrêmement honorifique pour moi, d’autant plus que c’est un pays leader dans la construction automobile. Cela signifie pour moi que je suis dans la bonne voie et que mon invention est en phase avec la vision du futur sur laquelle travaillent les scientifiques japonais pour orienter les évolutions qui auront lieu au Japon et dans le monde dans quelques années, voire des décennies.

- Quels sont les tenants et aboutissants de votre invention «voiture électrique sans batteries», primée à cette occasion?

- L’invention repose sur le principe d’induction entre deux bobines, c’est un phénomène qui permet de générer un courant électrique à partir d’un champ électromagnétique. Dans le cas de la voiture électrique sans batteries, d’une part, des bobines seront enfouies dans les routes et seront alimentées par le réseau électrique ou par les énergies renouvelables (panneaux solaires photovoltaïques, éoliennes, etc.) afin de produire un champ électromagnétique sur les routes, et d’autre part, les voitures électriques sans batteries seront équipées de bobines réceptrices pour générer l’énergie électrique à partir de ce champ magnétique.

- Ces dernières années, nous avons remarqué que les inventions qui attirent le plus l’attention sont en lien avec les batteries. Pourquoi cet engouement pour les batteries, selon vous ?

- Les batteries posent de nombreux problèmes et ainsi elles attirent l’attention des chercheurs, scientifiques et inventeurs. Parmi les problèmes des batteries dans les véhicules électriques, il y a la production des batteries des voitures électriques, qui pose de grands problèmes environnementaux puisqu’on y utilise du lithium qui est un métal rare (souvent appelé or blanc) dont la production utilise beaucoup d’eau et met à mal les écosystèmes. Les batteries en fin de vie constituent un problème dans la gestion des déchets. Leur recharge reste une contrainte. En effet, l’utilisation de la clim ou du chauffage diminue rapidement l’autonomie des batteries. Sachant que l’augmentation de l’autonomie signifie plus de poids, et plus de temps de charge. De plus, pour les longs trajets, le temps de recharge et la disponibilité des bornes deviennent des contraintes. Le temps de charge dépend aussi de la puissance disponible au point de recharge. Sur une prise classique à la maison, ça peut nécessiter 6 heures pour arriver à 80% de charge.

- L’association marocaine OFEED (se rendre utile, en arabe), que vous présidez, vise à accompagner les plans et stratégies du gouvernement, pour faire du Maroc un acteur majeur au niveau mondial dans le champ de l’innovation et de la créativité. Quelles sont les activités réalisées par l’association dans ce cadre ?

- Parmi les activités figure l’accompagnement des inventeurs et innovateurs par l’organisation de leurs participations dans les événements internationaux partenaires. Il convient de noter qu’OFEED est délégué officiel et exclusif de plusieurs Salons d’invention les plus importants au Monde. Nous veillons également sur la promotion de l’invention et le soutien des inventeurs, notamment par l’organisation d’événements d’invention et d’innovation internationaux au Maroc dont le plus important est la Semaine de l’Innovation IWA. La mise en relation des inventeurs et innovateurs avec les investisseurs et leur accompagnement pour la commercialisation de leurs inventions et innovations fait partie de nos principales missions. De plus, OFEED a signé 27 accords de partenariats dans une vingtaine de pays et régions. Le plus récent protocole d’accord a été signé entre OFEED et l’Initiative américaine PQAI pour échange d’expertise dans le domaine de l’IA et permettre aux inventeurs d’effectuer rapidement et gratuitement la recherche d’antériorité avec l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA).

- Par ailleurs, la Semaine de l’Innovation IWA 2021 aura lieu à la fin de cette année. Qu’est-ce qui est prévu à cette occasion ?

- Cette année, l’événement durera une semaine, du 8 au 12 septembre. La grande nouveauté est l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA), pour la première fois au monde, afin d’évaluer les projets participants. Des speakers inédits dans le thème de l’Intelligence Artificielle sont au menu, pour disséminer la culture de l’innovation et de l’invention en parallèle à une compétition ouverte à tous. Il est à rappeler que la Semaine de l’Innovation IWA 2021 sera organisée sous le Patronage de la Fédération Internationale des Associations d’Inventeurs (IFIA), avec le soutien du magazine “The Patent” comme partenaire média international, Oxford Business Group en tant que partenaire de recherche et l’International Center Diffraction Data (ICCD) comme plate-forme de commercialisation mondiale.

L’inventeur-innovateur de “l’impossible”

Ce quadragénaire, natif de Salé, a pu décrocher plus de 60 distinctions internationales, dont 30 médailles d’or, en moins de vingt ans !

Après avoir obtenu son baccalauréat en 1995, du Lycée Hassan II de Rabat, cet inventeur de renom a décroché, deux années après, le diplôme de technicien spécialisé en maintenance des systèmes automatisés de l’ISTA. En 2004, il est devenu ingénieur en électronique, après avoir obtenu un Master de l’ISGA de Rabat, pour se spécialiser ensuite en Management des projets et programmes après avoir décroché un Master spécialisé de l’École Supérieure de Commerce (ESC) de Lille, en 2008.
Cet ingénieur en génie électronique a déposé 14 demandes de brevets d’invention depuis 1997 au Maroc et au système international de brevets PCT (Traité de coopération en matière de brevet).
Depuis décembre dernier, Majid El Bouazzaoui est membre fondateur de l’ICCD (International Center Diffraction Data). Depuis 2016, il préside l’association marocaine OFEED. En cette même année, il est devenu membre du comité exécutif de la Fédération internationale des associations d’inventeurs (IFIA). Deux ans après, il a commencé à gérer le département « Notation et Evaluation » de la Fédération.
Pour rappel, l’inventeur Majid El Bouazzaoui a été décoré par le Roi Mohammed VI, lors de la Fête du Trône en 2016, pour sa contribution à l’essor de l’invention et de l’innovation au Maroc.
Depuis son introduction au monde de l’invention et de l’innovation, il s’est assigné l’objectif de promouvoir la culture de l’innovation et la dans le monde entier, “car c’est le moyen unique de s’améliorer”, croit-il fort.








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