Après avoir accueilli sur son sol le Chef au Polisario pour des soins de santé, le gouvernement espagnol tente d’éviter d’agacer le Maroc et use de propos rassurants. Alors que l’accueil réservé au chef des séparatistes a été mal vu au Maroc au moment où la tension domine les relations bilatérales, Madrid a un autre avis sur la question. Dans une déclaration à la presse internationale, la ministre des Affaires étrangères Arancha Gonzales Laya, qui n’a eu de cesse de répéter que Brahim Ghali est entré en Espagne pour des raisons strictement « humanitaires », a indiqué que « les relations avec le Maroc ne seront pas affectées par le fait d'avoir accueilli, dans un hôpital espagnol, le chef du Front Polisario ».
Concernant les détails de son séjour médical, la cheffe de la diplomatie espagnole est restée très discrète avec une déclaration laconique. « La présence de M. Ghali en Espagne est pour des raisons strictement humanitaires, pour recevoir un traitement médical, et parce que c'est un geste médical, je garderai la plus grande discrétion sur les détails », a-t-elle répondu aux sollicitations de l’AFP. Toutefois, Jeune Afrique a révélé que Ghali a été hospitalisé dans un hôpital dans la région de Logroño, près de Saragosse. Le doute plane encore sur la nature de sa maladie.
Le dirigeant du Polisario a été envoyé en Espagne par les autorités algériennes moyennant un passeport diplomatique falsifié. Son séjour en Espagne risque pourtant de lui causer des déboires judiciaires, du moment qu’il fait l’objet de plusieurs plaintes d’associations de droits de l’Homme qui l’accusent de génocide et de crimes de torture.
Conscient de cette situation scabreuse, le gouvernement de Madrid s’emploie à ne pas froisser le Maroc dans un contexte difficile. Le sommet de haut niveau entre les gouvernements des deux pays voisins est toujours reporté. L’Espagne prétend que ce report est dû à des raisons sanitaires, plusieurs indices font état d’une crise diplomatique vu les désaccords nombreux entre les deux pays sur plusieurs sujets à savoir la question du Sahara, l’immigration, et la fermeture des frontières de Sebta et Mellilia.